Les motos-taxis sont en train de prendre une place importante dans le transport urbain à Bamako, dominé par les Sotrama et taxis. C’est au bas mot une centaine de motos qui sillonnent aujourd’hui la capitale malienne. Malgré son succès, le secteur est très mal ou n’est même pas réglementé au Mali.
Aboubacar Nimaga, directeur technique et cofondateur de TAXISEWA, qui est une société de mototaxis, sise à Missira, affirme que leur société dispose d’un agrément et qu’elle est aussi assurée. Parlant du processus d’obtention de l’agrément, il suffit seulement, dit-il, d’amener les pièces d’identification du ou des fondateur(s) à l’Agence pour la promotion des investissements au Mali (API), plus d’autres pièces qu’il n’a pas voulu citer.
La société TAXISEWA, affirme-t-il, a, à sa disposition, une trentaine de motos qui vont partout à Bamako et transportent les personnes et font des livraisons. Il assure que leur société passe un contrat à durée indéterminé avec ses employés, qui ont la latitude de rompre le contrat s’ils le souhaitent. Au lieu d’un salaire fixe, sa société perçoit une somme de 5000Fcfa sur les recettes journalières de chaque employé ; le surplus étant au bénéfice de celui-ci.
Par contre, la société DONKO-MOTOTAXIS évolue encore sans agrément, même si son fondateur affirme avoir entamé le processus d’obtention. Il dit être assuré en tout cas d’avoir à sa disposition des documents lui permettant de travailler en attendant l’obtention de son autorisation.
- Bouaré, conducteur de mototaxi, affirme avoir son permis de conduire et son assurance. Après des débuts difficiles, M. Bouaré déclare être en mesure de subvenir à ses propres besoins. Avec un revenu journalier de 5000 à 10 000Fcfa. Faut-il le noter, M. Bouaré s’est affranchi de toute tutelle.
Idem pour cet autre conducteur de mototaxis n’appartenant pas à une société de mototaxi. Il affirme avoir un permis de conduire et une assurance. Bien que conscient du calvaire qu’il faut endurer pour avoir des pièces administratives au Mali, il se dit prêt à se mettre en règle pour exercer son métier.
Tout en dénonçant la corruption autour de l’obtention du permis de conduire et de la carte grise au niveau de l’Office national des Transport (ONT), notre interlocuteur dit gagner par jour 3500Fcfa.
Pour cet autre conducteur de mototaxi appartenant à la société Telimani, qui dit avoir 16 mois de métier, il aurait un contrat d’une durée de deux ans. Il assure que chaque conducteur doit apporter une recette de 4000Fcfa à la société. Laquelle donne un permis de conduire à ses employés au terme d’une formation en conduite de moto.
Constat général : la plupart des sociétés de ce secteur ne possèdent pas d’autorisation en la matière. Encore moins ceux qui y travaillent à titre privé !
Fadiala N. Dembélé
Stagiaire