Incontestablement, le transport par motos-taxis est désormais entré durablement dans les habitudes des citoyens. Au premier rang des facteurs de son foisonnement se trouve le développement anarchique des villes avec, comme corollaires, les problèmes d’accessibilité aux quartiers populeux et périphériques de nos villes. Face à l’insuffisance criarde des moyens de transport public, combinée avec le mauvais état des routes, les motos-taxis sont vite apparues comme la réponse alternative aux attentes de nombreux citadins en matière de mobilité urbaine. Rien qu’en s’en tenant aux avantages que présente ce mode de transport, le remettre en cause équivaudrait à se mettre à dos tous ses inconditionnels usagers. En plus de desservir, les zones enclavées, et cela, facilement et à vil prix, les motos-taxis sont prisés pour leur aisance à se faufiler entre les voitures coincées dans les nombreux bouchons et autres embouteillages dont souffrent la plupart de nos villes, surtout aux heures de pointe. Pour autant, l’envers du décor du phénomène des motos-taxis est des plus sombres.
Les inconvénients en sont nombreux, à commencer par le lourd tribut payé jusqu’ici en termes désordre urbain, de vies humaines détruites, de dommages corporels irréversibles et de dégâts matériels. Que peut-on donc espérer des mauvaises conditions de sécurité dans lesquelles les personnes et leurs biens sont transportés par les conducteurs de motos-taxis dans des conditions de foires d’empoignes permanentes, sinon d’accroissement du nombre d’accidents de la circulation avec un tôt inquiétant de victimes ? A qui profite le désordre qui caractérise l’activité du transport par moto-taxi ? Combien faudra-t-il de pavillons (comme celui qui accueille à l’hôpital les p nombreuses victimes des accidents de motocycle) pour que les exploitants de ce mode de transport comprennent la nécessité d’un peu plus d’ordre ? N’ont-ils pas de syndicat pour cela ?
Pour leur part, les pouvoirs publics ont bien perçu les enjeux d’un environnement serein pour la pratique de l’activité des motos-taxis. Les conditions d’exploitation des motocycles à titre onéreux ont ainsi été règlementées. Mais les moto-taximen persistent à livrer une partie de bras de fer avec les autorités et à braver l’interdiction qui leur est faite de circuler sur des artères délimités par les municipalités. Et le comble, c’est que la plupart des conducteurs de ces motocycles ne portent pas de casque de protection et ne possèdent ni permis de conduire ni plaque d’immatriculation. Pire, ils ignorent superbement les dispositifs de signalisation routière. Face à cet entêtement dont les conséquences pourraient être désastreuses pour toutes les parties prenantes, il est temps de juguler ce désordre et ce laisser-aller qui entourent l’activité des motos-taxis et qui ne laissent aux autorités d’autre choix que celui d’une plus grande fermeté dans la répression de ces dérives.
Bamed Touré