Informer l’opinion nationale sur le processus électoral qui se passe actuellement au niveau du Conseil malien des transporteurs routiers du Mali (Cmtr), c’était l’objectif de cette conférence de presse co-animée par Malick Diallo, vice-président du bureau national sortant du Cmtr ; Adama Coulibaly, président du Groupement professionnel des transporteurs routiers ; Amadou Diabaté, chargé à la communication du Cmtr et Baba Coulibaly de l’Union nationale des coopératives des transporteurs routiers.
Selon Malick Diallo, de décembre 2012 jusqu’au 1er octobre 2013, le département des Transports n’a pas réagi pour parler de l’élection du nouveau bureau du Cmtr dont le mandat s’est expiré depuis le 6 décembre 2012. C’est à la date du 1er octobre 2013, dit-il, que le président du Cmtr a annoncé au ministre la fin de son mandat et la réponse du département est tombée 10 mois après, le 3 juillet 2014. C’est ainsi que, à en croire Malick Diallo, le ministre a fait un arrêté N°2014- 34-80 du 4 décembre 2014 indiquant que sont éligibles aux fonctions de membres titulaires et de membres suppléants, les électeurs remplissant au moins pendant 3 ans, au 1er janvier de l’année des élections, les conditions pour être électeurs conformément aux articles 6 et 7 du décret N°99-426/P-RM du 29 décembre 1999 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement du Conseil malien des chargeurs.
Aux dires du conférencier, c’est un décret du Conseil malien des chargeurs que le ministre des Transports a pris pour l’appliquer au Cmtr. Toute chose, dit-il, qui relève d’une contradiction car les conditions d’éligibilité du Cmtr sont : être inscrit régulièrement sur une liste électorale et être un candidat inscrit sur la liste de sa circonscription et pour être électeur, il faut être de nationalité malienne ou ressortissant d’un Etat accordant la réciprocité ; être âgé de 21 ans au moins ; être détenteur de la carte professionnelle des transporteurs ; être à jour dans le paiement des cotisations des impôts et taxes et ne pas être sous le coup d’une incapacité de déchéance.
«Nous avons attaqué les deux arrêtés devant la Section administrative de la Cour suprême. Le jour où le verdict devrait tomber, le ministre, dans la précipitation, a fait un nouvel arrêté. Depuis le début du processus, le ministre et son équipe ont été incapables d’adapter l’arrêté au décret», a déclaré Malik Diallo. Avant de rappeler que dans ce même décret, le ministre a aussi ajouté d’autres conditions d’éligibilité, à savoir la fourniture de trois vignettes des trois dernières années et de trois cartes de transport. C’est pourquoi, dit-il, le Groupement professionnel des transporteurs routiers a donné le mot d’ordre à ses membres de ne pas s’inscrire sur la liste. «Si jamais nous ne prenons pas garde, nous serons en insécurité. Le vrai problème du Mali, ce sont les cadres de ce pays. Comment un cabinet ministériel peut être aussi incapable de faire sortir un arrêté conforme à un décret d’application», a poursuivi le conférencier.
Selon Baba Coulibaly de l’Union nationale des coopératives des transporteurs routiers, le ministre Mamadou Hachim Koumaré et son cabinet ont tripatouillé les textes du Cmtr en faveur du président sortant, car à moins de 2 mois, ils ont fait sortir trois arrêtés. Le président du Groupement professionnel des transporteurs routiers, Adama Coulibaly, a, dans son exposé, rappelé les raisons de création du Cmtr. Selon lui, l’initiative de la création du Cmtr est venue des transporteurs.
Notons que le Conseil malien des transporteurs routiers a été créé par la loi N°04-040 du 13 août 2004.
Diango COULIBALY