Dans le cadre de sa politique sectorielle des transports, le Gouvernement du Mali a entamé en collaboration avec les Partenaires Financiers depuis 1995, la mise en œuvre du projet sectoriel des transports dont les principaux objectifs sont : renforcer les capacités de gestion et les performances du secteur en le réorganisant et en développant les compétences locales ; de restructurer les entreprises publiques de transport ; de réviser le cadre administratif et réglementaire actuel en vue de promouvoir la participation du secteur privé dans la fourniture de services et la réalisation des travaux ; de réhabiliter et maintenir un réseau prioritaire d’infrastructures de transport ; et d’améliorer l’efficacité des opérations de transports et réduire les coûts de transports.
Ces objectifs sont cohérents avec le troisième thème principal du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté qui est le développement des infrastructures et le support aux activités productives. Ils sont aussi cohérents avec l’objectif de stabilisation de la croissance économique de la Stratégie d’Assistance de la Banque au Pays élaborée pour le Mali en 1997. Pour atteindre ces objectifs, tous les services impliqués dans sa mise en œuvre doivent être à point, financièrement et sur le plan de la gestion et l’efficacité des Ressources Humaines. Pour ce faire, la dame qui a la tête sur les épaules a eu la charge de diriger ce grand ministère, très important dans le désenclavement et le développement économique du pays. Elle est de tempérament très tranchante, et surveille sur un tableau de bord l’ensemble de ces services dont la Direction Nationale des Transports Terrestres, Maritimes et Fluviaux (DNTTMF). Notre constat est que ce service signale un rouge sur son radar de surveillance.
Dans ce service le doute et l’hésitation font baisser les performances de ce service à la veille du sommet Afrique-France ou France-Afrique. Plus de 70% des responsables sont dans une position d’intérim permanente depuis plus d’une année pour certains. Avec l’arrivée de la nouvelle Ministre, l’Inspection a eu un chef après plus d’une année d’intérim, le Directeur des Ressources Humaines (DRH), celui de la Cellule d’Appui à la Décentralisation et de la Déconcentration (CADD) ont été confirmés après plus d’une année d’intérim.
Toute chose qui a provoquée une grande motivation chez les promus. Le Directeur National de la DNTTMF semble ignorer que la qualité des ressources humaines a une part importante dans l’atteinte des objectifs d’un service.
Deux Directions Régionales des Transports Terrestres, Maritimes et Fluviaux (DRTTMF) sont sans directeurs titulaires depuis un an. Les intérims sont assurés par des Techniciens en lieu et place des ingénieurs. Il s’agit de Sikasso et de Mopti. Les intérims n’arrivent pas à travailler avec les Gouverneurs qui ne voient pas en eux, des interlocuteurs.
Effectivement, ces gouverneurs ont raison. Au même moment, le Directeur National voyage sans avertir ses collaborateurs, ou tout au moins au moment où il est prêt à emprunter son vol. La dernière frasque a été d’aller au pèlerinage sans avertir son Ministre. Le service est resté bloqué pendant un mois, sans signataire. Dans quel pays sommes-nous avec de telles pratiques. D’aucuns pensent qu’il ne maitrise pas le domaine des transports. De par sa formation académique, il est journaliste statisticien de Ouaga (Burkina Faso) qui a fait un changement de corps pour devenir Ingénieur de Génie Civil. C’est pourquoi beaucoup de chose l’échappe dans le fonctionnement de son service. La réunion annuelle de planification de la DNTTMF s’est tenue au mois de mai 2016. Jusque-là, le rapport n’est pas encore prêt. Un budget surévalué a été utilisé (24 millions F CFA) contre 11 millions F CFA de prévu pour produire rapidement le dit rapport, mais en vain. A ce rythme le Ministre de l’équipement pourra rater son programme de travail et son plan de charge si le doute et l’hésitation doivent handicaper le fonctionnement de ce service très stratégique pour le Mali.
Badou S.KOBA