Mali Plaque : Encore et toujours sur le dos de l’Etat

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plaque immatriculationIl est des situations qui frisent le défi si elles ne donnent pas de sérieux coups de boutoir à l’économie nationale. La posture opportuniste de la société Yattassaye et fils, Mali Plaque, finit de convaincre que le rubicon a longtemps été  franchi.

 

 

Voilà une société à responsabilité limitée qui ne connait plus de limite dans ses agissements. Pourtant que de grâces accordées par l’Etat malien aux responsables de cette société qui avaient juré la main sur le cœur qu’ils combleraient toutes les attentes  des usagers de la Direction Nationales des transports. Ce vœu, on le voit aujourd’hui, est devenu pieux d’autant que les missions se sont fondues  dans des objectifs inavoués et la vision du Département des Transports entremêlée dans des ambitions démesurées. Pourtant, la convention originelle  qui concède à cette société  ce service public de l’Etat est on ne peut plus claire. Il s’agit  pour elle de recruter  des agents compétents  et dévoués  dans toutes les régions du Pays  et dans le District de Bamako afin de gérer la réception des plaques et les fonds y afférents.

 

A ce jour, la société  Yattassaye et fils « Mali Plaque » n’est physiquement  présente qu’à Bamako. Aucune trace  de ses agents  dans les capitales régionales.

 

A Bamako où elle répond présente, c’est l’incompréhension  qui  le dispute à l’indignation.

 

Longtemps logée dans un banal conteneur décapé trônant dans la cour de la Direction Régionale des Transports sise à Sogoniko, la Société, pour faire bonne conscience, s’est résolue à construire un local pour semble t-il travailler dignement. Un investissement  qui jure avec la manne financière qu’elle brosse annuellement.

 

Cette cohabitation, il faut le rappeler  fait droit à une volonté des autorités d’alors  de rapprocher ce prestataire  des  services  des transports cela pour une meilleure coordination  des opérations. Une brèche toute trouvée pour abuser de l’Etat. Selon une récente estimation, près de dix milles (10.000) plaques, soit une série entière seraient traitées annuellement. Mais le hic est que le prix de convenance avec l’Etat malien étant fixé à 5500 FCFA la plaque, soit la somme de 11.000 FCFA à débourser pour les deux plaques, Mali Plaque en serait à une majoration  de 1000 F  propulsant du coût les deux plaques à 12.000 FCFA, une décision unilatérale nous dit-on. Mieux, selon des usagers  l’emboutissement, à savoir la fixation des plaques est devenue un goulot financier.

 

Pour avoir accès à ce service, il faut débourser la somme de 1000 FCFA. Pour les reçus, c’est motus bouche cossues. Un petit calcul, donnerait 10 millions de brassé  pour l’emboutissement de 10.000 plaques. Sans y ajouter les imprévus pouvant aller des mutations liées  au changement de résidence  à la perte ou avarie des plaques. De ce qui précède, on est en droit de se demander si la grogne des usagers qui enfle est perçu  au niveau de l’Etat qui a peut être pêché en optant pour le système de monopole  à durer indéterminée  comme l’on pourrait y penser. En tous les cas, la société yattassaye  et fils « Mali Plaque »a encore de beaux jours devant elle.

 

Qu’importe si se sont les agents de l’Etat, émargeant au budget national qui se  tapent  son boulot  dans les différentes capitales régionales sans rémunération aucune de sa part. C’est dire qu’aucun recrutement n’a été fait pour se conformer au Cahier de charges. A Sogoniko, 4 agents  seulement  sont  à l’œuvre. Deux d’entre eux se chargent de l’encaissement, un autre s’occupe de l’enregistrement et le dernier  s’emploie à l’entreposage. Tout cela pourrait bien paraitre diffuse si l’eau et l’électricité n’étaient facturées sur la Direction Régionale des transports du District de Bamako. Dans ces conditions, on peut bien s’interroger  sur d’autres aspects  comme l’existence de bulletin de salaire ou  de déclaration à l’INPS pour les travailleurs  de cette société  qui se saignent chaque jour à blanc  afin de satisfaire aux exigences quotidiennes. L’inspection du travail pourrait bien trouver là du mil à moudre  si tant est qu’elle en la volonté  afin que force reste au droit.

 

 

Amadou SANGHO   

 

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