Les gares routières de Bamako ont commencé à vibrer au rythme de la fête de Tabaski. Les gares des compagnies de transport grouillent de monde. L’ambiance est électrique sur tous les sites : Klaxon de véhicules et vacarme des marchands ambulants dissipent le silence. À l’Auto-gare de Sogoniko, les billetteries des compagnies de transport ne désemplissent pas ce lundi. Voyageurs et acheteurs de billets pour des potentiels voyageurs forment une file indienne devant les guichets en attendant de recevoir le sésame. Au même moment, c’est la course contre la montre pour les chargeurs de bagages qui sont actifs pour embarquer les colis. Au niveau des guichets, la baisse du prix de gasoil à la pompe n’a pas réduit d’une once le prix des billets de voyage.
Billet de voyage à la main, Mohamed Yaré embarque pour San avec son jeune frère. Ils vont y passer la fête, auprès de leurs parents. L’orpailleur qui vient d’arriver de Keniéba a acheté son ticket au tarif habituel : 8.000 Fcfa. En début de mars dernier, le président directeur général de l’Office malien des produits pétroliers (Omap), Modibo Gouro Diall, avait annoncé dans le journal télévisé de 20 heures de la télévision nationale (ORTM), la baisse du prix du gasoil, passant de 864 à 800 Fcfa le litre, soit une diminution de 64 Fcfa. Cet ajustement tarifaire résultait des «engagements forts des autorités pour aider à préserver le pouvoir d’achat des consommateurs», précisait le PDG de l’Omap.
Pour beaucoup de consommateurs, ce réajustement tarifaire du prix du gasoil à la pompe devrait contribuer à la baisse des frais de transport. Pour Issa Dabo, un usager, les transporteurs doivent revoir leurs tarifs après les efforts consentis par le gouvernement. Ce qui est loin d’être le cas. Sur la question, les responsables des compagnies de transport que nous avons rencontrés refusent tout commentaire.
«Le gouvernement a annoncé la baisse du prix du carburant. Nous avons remarqué cela. Pour le moment, nous ne sommes pas arrivés au stade permettant aux populations de sentir l’impact positif de cette baisse sur les transports. Le prix du transport actuel a été fixé depuis le moment où le litre du gasoil était cédé à 600 Fcfa. C’est avec ces tarifs que nous travaillons aujourd’hui», explique Issiaka Diakité, vice-président du Syndicat national des transports routiers urbain, interurbain et international (Syntrui-Mali).
Selon le syndicaliste que nous avons rencontré au siège de l’organisation syndicale en face des Halles de Bamako, le prix de transport ne peut pas baisser brusquement comme beaucoup de gens le pensent. «La baisse du prix des transports demande un travail en amont. Nous faisons des réunions avec l’administration et sensibilisons les usagers.
Nous mettons des mécanismes en place pour que les usagers puissent sentir la réduction des tarifs. C’est ce travail qui est en cours en ce moment. La réduction des tarifs concernera toutes les compagnies de transport et la mesure sera appliquée sur l’ensemble du territoire national», informe Issiaka Diakité, ajoutant que le prix du transport est calculé en fonction du nombre de kilométrage parcouru.
En la matière, les modifications tarifaires procèdent exclusivement du cadre de concertation des acteurs, qui statuent sur l’ensemble des éléments constitutifs du coût du transport, avait précisé la ministre des Transports et des Infrastructures. Cette mise au point faisait suite à la majoration subite et unilatérale de 1.000 Fcfa sur les frais de transport, décidée par le Syndicat des transporteurs par autobus (STA) en mars 2022. Cela consécutivement à la hausse des prix des hydrocarbures. La ministre des Transports et des Infrastructures avait assuré que toute modification des prix du transport se fera par annonce préalable à son application.
Quand est-ce que des mesures seront prises à cet effet pour soulager définitivement les consommateurs ? «Nous voulons réguler de sorte que le prix de transports n’augmente pas au furet à mesure que celui du carburant augmente. Nous voulons un prix équilibré et sur la durée.
C’est à cause de ce processus en cours que le prix de transport n’a pas été revu à la baisse», assure Issiaka Diakité. S’agissant des mesures prises dans le cadre de la fête, notre interlocuteur assure que le Syntrui-Mali travaille en étroite collaboration avec les forces de l’ordre pour permettre aux usagers d’aller fêter dans la quiétude. Aussi, les conducteurs routiers ont été sensibilisés au respect de la vitesse à parcourir par kilomètre.
Babba COULIBALY
La baisse du prix de transport est sous la coupole UNIQUEMENT du syndicat.
Même le ministre est faible par rapport à cela.
Et comme l’annonce le syndicaliste, il faut un prix en dessous de 600 F le litre pour espérer une baisse du coût du ticket.