Si la récente visite du tout nouveau président Guinéen le Professeur Alpha Condé se situait dans le cadre de « l’amitié entre nos deux peuples », il n’en demeure pas moins que dernière cette sentence diplomatique se cachent bien d’enjeux économiques. Ce ne sont pas les sénégalais qui sont dupes.
La crise ivoirienne a indubitablement conduit les opérateurs maliens à diversifier leurs ports d’approvisionnement. Tout allait bien pour le Sénégal tant que la Guinée restait confiner dans son coin et hors de la zone Franc. Mais à Conakry, on a décidé de changer de fusil d’épaule. Le pays envisage désormais de réintégrer la zone CFA. En attendant, il se veut agressif et lorgne dangereusement du côté de la plate-bande sénégalaise. En somme, le pays Du professeur Alpha Condé entend désormais conquérir des marchés pour son port. Le Mali s’avère pour lui une véritable opportunité au regard des avantages comparatifs dans la sous région.
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rnSon président l’a dit à la faveur de sa visite dans la capitale malienne la semaine dernière. « … La Guinée a la chance d’avoir un pays qui donne sur la mer, ce n’est pas le cas du Mali. Nous voulons que la Guinée aide le Mali à résoudre ses problèmes d’exportations. C’est pourquoi nous sommes décidés à renforcer le port de Conakry».
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rnImmédiatement de retour à Conakry, le Professeur a engagé des procédures en vue de résilier le contrat de gestion du port d’avec la société française Getma International qu’il accuse d’»avoir failli à ses obligations». Enfin, laissons faire de ce côté !
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rnMais en fait de chance, c’est plutôt la Guinée qui en a d’avoir un pays continental aujourd’hui durement confronté à la crise ivoirienne. Toute chose ayant contraint ses opérateurs à se tourner vers le port de Dakar.
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rnLes autorités Sénégalaises perçoivent les risques de l’intrusion guinéenne dans ce qu’il convient de qualifier de leur chasse-gardée. Tenez : en septembre 2010, soit en pleine crise ivoirienne, les exportations sénégalaises vers le Mali représentaient plus de la moitié de celles à destination de l’ensemble de l’Afrique de l’ouest. Elles sont de l’ordre 16 milliards 858 millions de francs (soit une de 67 % par rapport au mois de septembre de l’année précédente), selon le Bulletin mensuel du commerce extérieur de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie du Sénégal (Ansd).
rnLe même bulletin rapporte que le Mali se trouve désormais en tête des principaux clients commerciaux (Inde, Suisse, République de Guinée et Cameroun) avec 26, 05 %.
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rnDans le souci de ne perdre cette manne, les autorités de Dakar ont adopté des mesures drastiques en vue de mettre le holà sur les tracasseries dont les opérateurs maliens étaient jusque là victimes… Il va falloir maintenant faire face à la menace guinéenne.
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rnTout se passe désormais, en tout état de cause, comme si la Côte d’Ivoire relevait dorénavant du passé.
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rnB.S. Diarra
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