Le Sénégal interdit aux routiers maliens de franchir sa frontière avec des réservoirs supplémentaires : Le CMTR décide de porter plainte contre X devant le tribunal de l’UEMOA Risque réels de pénurie et perturbation de l’activité économique

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ROUTIERSDepuis pratiquement deux semaines, le trafic des gros porteurs est perturbé sur l’axe Bamako-Dakar. En effet, le samedi 8 février, 22 gros porteurs maliens ont été immobilisés à Kidira à l’entrée du territoire sénégalais. Les réservoirs supplémentaires qu’ils transportaient ont été vidés de tout leur contenu et les conducteurs arrêtés, suite à une décision unilatérale de l’Etat sénégalais interdisant aux gros porteurs maliens de franchir la frontière avec leur dotation en carburant tant à l’aller qu’au retour. Les routiers maliens protestent et décident du coup de porter plainte contre X auprès du tribunal de l’UEMOA.

 

 

Tant que nous ne serons pas remis dans nos droits, le trafic restera perturbé ” ont-ils assuré. Ce qui aura sans nul doute une forte répercussion sur l’approvisionnement du pays quand on sait que ce sont quelque 350 et 400 camions qui desservent cet axe quotidiennement.

Pour le président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), Youssouf Traoré, la décision des autorités sénégalaises viole le principe de la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace UEMOA. ” Cette décision est d’autant plus inquiétante qu’elle a été prise sans en aviser la partie malienne.

 

 

 

 Le Sénégal est le seul Etat à l’avoir adoptée, à ce jour, alors que plus de 80% des camions de la sous-région sont équipés de réservoirs supplémentaires. La décision sénégalaise est unilatérale et enfreint les textes en vigueur dans l’espace UEMOA-CEDEAO “ a déclaré le président du CMTR ajoutant que des correspondances ont été envoyées aux autorités maliennes notamment au chef du gouvernement, Oumar Tatam Ly, au ministre des Transports pour qu’elles intercèdent aux côtés de leurs homologues sénégalais.

Youssouf Traoré ajoutera que des démarches sont entreprises par le CMTR pour porter plainte contre X auprès du tribunal de l’UEMOA.

Pourquoi des réservoirs supplémentaires ?

L’installation d’un réservoir supplémentaire sur les gros porteurs est partie, selon Youssouf Traoré, sur la base d’un certain nombre de constats : d’abord le carburant est moins cher au Mali qu’au Sénégal. Un litre de gasoil coûte 640 FCFA au Mali alors qu’il est cédé à 800 FCFA au Sénégal. C’est pourquoi les routiers maliens tiennent à avoir, depuis leur départ du Mali, leur dotation en carburant aller-retour pour éviter d’en acheter au Sénégal.  Ensuite, pour des raisons de sécurité, explique-t-il, l’expérience nous a prouvé qu’il est souvent dangereux de remettre une importante somme d’argent aux routiers sur une longue distance.

Le président du Conseil malien des transporteurs routiers, déplorant le déficit de communication de la partie sénégalaise, de préciser : ” Nous sommes des partenaires. Ils ne peuvent pas prendre une décision nous concernant et l’appliquer sans se donner la peine de nous informer. Les transporteurs sont des acteurs incontournables de l’axe Bamako-Dakar. Concernant les raisons avancées par les autorités sénégalaises pour motiver leur décision, je dois dire que c’est par souci de faire des économies que nous faisons le plein de nos réservoirs au Mali, parce que le carburant coûte moins cher ici. Certains propriétaires de parcs de gros porteurs sont aussi des opérateurs pétroliers. Ils sont dans leur droit s’il décident de faire le plein de carburant chez eux avant de prendre la route “. Si les routiers devaient s’approvisionner au Sénégal où le carburant est très cher, dit-il, cela aurait une forte incidence sur le prix des denrées au Mali. Nous voulons donc éviter à notre pays les affres d’une autre crise.

Du côté sénégalais, on motive la prise d’une telle décision par des soucis plutôt sécuritaires. Il est, semble-t-il, reproché à certains routiers maliens de faire du trafic de ” carburant “ une fois sur le sol sénégalais. Aussi, on reproche à certains de dissimuler des stupéfiants dans leurs réservoirs supplémentaires.

En clair, pour Youssouf Traoré, ce souci sécuritaire pour motiver la décision sénégalaise n’est pas fondé. C’est plutôt des questions d’ordre économique. Toutefois, si les soupçons contre certains routiers maliens s’avèrent, il est de la responsabilité des autorités sénégalaises de les appréhender. C’est leur droit, soutient-il.

Avant de déclarer que le trafic sera perturbé tant que cette décision n’est pas levée.

Abdoulaye DIARRA

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10 COMMENTAIRES

  1. C’est pas la première fois que les transporteurs maliens sont mis devant telles épreuves au Burkina Faso ou le chauffeur n’avait pas le droit de toucher au réservoir de secours de son camion jusqu’à la frontière du pays ou le resserve de carburant sera contrôlé par la douane.
    La réalité c’est que les autorités MALIENNES ne protègent pas leur ressortissants .. .

  2. C’est pas la première fois que les transporteurs maliens sont mis devant telles épreuves au Burkina Faso ou le chauffeur n’avait pas le droit de toucher au réservoir de secours de son camion jusqu’à la frontière du pays ou le resserve sera contrôlé par la douane.
    La réalité c’est que les autorités MALIENNE ne protège pas leur ressortissants .. .

  3. Que le peuple de Maliba me pardonne sinon je suis 100% Malien
    Ce que les sénégalais viens d’exiger aux transporteurs Malien mais c’est de la pure foutaise comme vous le savez où pour ceux qui ne savent qui ne savent, le Mali est en train de devenir le dernier roue de la charrette, chaque pays de L’UEMOA veut nous prouver leur puissance mrdre ou sont parties nos dirigeant ?
    S’il vous plait chère membres des syndicats des transports routières ne leurs donne pas cette possibilité aux sénégalais. Walaye je pleure au fond de moi, pour tout ce que le Mali est en train de subir ; si c’est comme ça ben la route de RCI est toujours là non.
    Respect aux transporteurs

  4. nos amis maliens faut avoir un peu pitié de nous; tous tes chers, pardon il faut comprendre n’aller pas changer de route on est une famille

    • je suis parfaitement d’accord avec vous, fill. On est pas obligé de faire transiter nos marchandises par le port de Dakar, avant la crise de 2002, la part d’Abidjan dans les transits du Mali était de 75 %. Les sénégalais ont plus de 60 % aujourd’hui, ça ne leurs suffit pas, ils veulent le revenu du pétrole (ils ne sont même pas producteur du pétrole), c’est assez simple,on diminue leur part à moins de 20 %.
      On peut retourner en Cote d’Ivoire, aller en Guinée, en Mauritanie, au Ghana, en Algérie, eu Togo, au Bénin.

  5. IL FAUT RENFORCER L AXE DES PORTS DE NOUAKCHOTT CONAKRY ET ABIDJAN POUR NOS MARCHANDISES ET AINSI ETRE MOINS DEPENDANTS DU SENEGAL

    SI ON FAIT UN EMBARGO ENERGETIQUE VIA MANANTALI IL VONT LAISSER CES CAMIONS TRES VITE CROYEZ MOI !

    • qu’est ce que tu racontes sois un peu intellectuel quand meme il faut que les gens se parlent il y a qu’en Afrique ou chacun campe sur ses positions ce genre de probleme ne doit pas se poser quelle que soit la raison
      Deux pays freres qui vivent ensemble auront toujours des frottements c’est normal mais chaque probleme peut se resoudre surtout entre deux pays comme le Senegal et le Mali va a Thies,Kaolack pour voir la communaute malienne qui vit dans ces deux villes bien avant 1960
      Combien de senegalais portent de noms de famille d’origine malienne vous devez temperer votre natonalisme
      Vous voulez changer de port vous etes libres personne ne vous retient

      • S’il doit etre intellectuel, s’il faut ke les gens se parlent, nous devons aussi eviter de prendre de façon unilateralle des decisons ki engagent nos Etats. Tu devais aussi dire a ces gens d’etre un peu diplomate

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