Circuler à Bamako est devenu un calvaire pour les usagers et pour cause la forte présence des engins à deux roues. Leur cohabitation avec les automobilistes et mêmes les piétons (qui traversent les goudrons) est très problématique. Cette présence massive des engins à deux roues, conjuguée avec l’incivisme des motocyclistes qui conduisent à une vitesse excessive et l’insuffisance et l’état défectueux des pistes et bandes cyclables existantes dans la capitale, créent la cacophonie dans la circulation, avec son lot quotidien d’accidents et menace la sécurité des honnêtes citoyens. Il y a urgence d’agir.
En effet, selon les statistiques du ministère de l’Equipements et des Transports, les engins à deux roues sont impliqués à plus de 60% dans les accidents de circulation.
Ainsi, selon les mêmes statistiques de 2013, les accidents de la catégorie auto-moto ont légèrement augmenté, passant de 38 décès en 2012 à 55 décès en 2013. Et, dans la catégorie de moto-moto, il a été enregistré en 2013 près de 1800 cas d’accidents occasionnant 65 décès, 2290 blessés, 2038 dégâts matériels et 2355 victimes au total. Dans la catégorie moto-auto, on dénombre 2112 cas qui ont entraîné 61 décès, 2135 blessés, 2182 dégâts matériels et 2196 victimes au total. Ici, selon les sources, même si les pistes cyclables sont indexées dans ce phénomène, car n’étant pas aux normes internationales, l’incivisme des motocyclistes y tient sa part de responsabilité.
Eliade Mounkoro, Commissaire principal de police et Chef de service de la prévention et de la circulation routière à l’Agence nationale de la sécurité routière, que nous avons rencontré dans son bureau, reconnait sans ambages que la problématique des motocyclistes à Bamako est en partie liée à l’insuffisance des pistes cyclables qui selon lui reste une réalité. Et, cela malgré que les usagers des engins à deux roues soient très nombreux dans la circulation, ce qui cause, dit-il de sérieux problèmes dans l’utilisation des routes. Pour lui, normalement, ces deux roues ont des voies réservées pour elles, mais hélas. Car dit-il « nous savons tous qu’il y a insuffisance de ces voies réservées à savoir les bandes et pistes cyclables pour les motocyclistes».
Insuffisance et mauvais état des pistes cyclables !
Dans tout le réseau routier de la capitale, notre interlocuteur reconnait de nos jours, l’existence de deux pistes cyclables à savoir la piste cyclable de l’Avenue de l’OUA et celle du nouveau pont de l’Amitié et quelques bandes cyclables. Si la piste cyclable de l’Avenue de l’OUA est en état défectueux et souvent évitée des motocyclistes, celle du pont de l’Amitié quant à elle est en état très praticable.
Ce vieux motocycliste sur la voie de l’Avenue de l’OUA nous indique que les pistes cyclables à Bamako sont impraticables, d’où dit-il la présence quelques fois des motocyclistes sur les voies réservées aux automobilistes et la fréquence des accidents impliquant notamment les deux roues. Reconnaissons de passage avec lui que, rouler sur cette piste cyclable parsemée de trous, est devenu aujourd’hui un parcourt de combattant pour les motocyclistes.
Notons que selon les normes, les principaux axes doivent être dotés de pistes cyclables pour éviter les frottements entre motocyclistes et automobiles qui sont aujourd’hui sources d’accidents.
« Emprunter les pistes cyclables est dangereux. On ne peut même pas estimer la gravité de l’état actuel des pistes. Chaque jour des motocyclistes sont victimes d’accident », avoue un usager.
La situation est telle que certains conducteurs d’engins à deux roues bravent l’interdiction de circuler sur la chaussée. « Les motocyclistes qui sont pressés montent sur la chaussée. Ce qui cause très souvent des accidents» dit-il.
Pour ce motocycliste, répondant au nom de Malick Traoré, roulant entre les automobilistes au niveau du rond point du Monuments de l’Indépendance, nous explique que c’est désolant mais que faire vu le manque de pistes cyclables réservées aux motocyclistes sur les routes à Bamako. Il poursuit en disant que sur plusieurs voies à Bamako, c’est comme s’il n’existait pas de deux roues dans la capitale malienne du fait qu’il n’y a pas de pistes ou de bandes cyclables.
Un incivisme inquiétant
Quant à cet automobiliste qui vit sur la rive droite du fleuve et qui travaille à la Cité Administrative, il déplore le fait que les motocyclistes se mettent entre les automobilistes, bravant le code de la route et roule en tombeau ouvert. Tout en reconnaissant le mauvais état ou l’inexistence de pistes cyclables, il demande aux autorités de trouver une solution à la circulation dans la capitale pour qu’on puisse circuler à l’aise. Car dit-il, «je peux souvent faire plus de deux heures pour pouvoir arriver à mon lieu de travail que en temps normal je fais à 30 minutes maximum». Cet autre motocycliste quant à lui suggère la création de nouvelles pistes cyclables, l’élargissement et l’entretien régulier de celles existantes.
Ce piéton Amadou Maïga, pointe l’imprudence, l’impatience, bref l’incivisme des motocyclistes dans ce désordre dans la circulation routière. Pour lui, le comportement des motocyclistes ne reflète que l’image des maliens. Ainsi, dit-il, l’image du Mali est terni par le non respect des uns et des autres sur la route. «Ce comportement donnera une mauvaise image du pays à un étranger qui vient pour la première fois au Mali » ajoute-t-il. Il poursuit en disant que certains conducteurs de motos à Bamako s’en moquent du code de la route. Il trouve que l’incivisme des maliens, notamment sur les routes, est à un niveau inquiétant.
Pour cette vielle dame que nous avons rencontré au niveau du marché de Baco-Djicoroni, voulant regagner l’autre bord du goudron, le comportement des motocyclistes envers les piétons est déplorable. Souvent, indique-t-elle, «tandis que les automobilistes nous donnent la voie, les motocyclistes quant à eux refusent de nous laisser traverser». Elle poursuit en soulignant que la plupart des accidents sont causés par des motocyclistes qui conduisent à une vitesse dépassant les normes de la circulation dans une ville. Elle trouve aussi qu’il y a de ces motocyclistes qui s’amusent à foncer sur les autres, rien que pour effrayer certains.
Et à M. Moussa Diakité, taximan depuis des années à Bamako, d’ajouter que les motocyclistes se comportent de façon très mauvaise dans la circulation. Il dit avoir assisté à beaucoup de cas d’accidents graves causés des motocyclistes ignorant le code de la route.
Il suggère aux autorités de jouer pleinement leur rôle en prenant des sanctions à l’encontre des motocyclistes fautifs.
Ce vieil homme, conscient du danger de rouler à tombeau ouvert, conduit sa Djakarta avec prudence. Il demande aux jeunes motocyclistes de rouler avec prudence tout en évitant d’effectuer les manœuvres dangereuses ou les dépassements. « Les motocyclistes circulent un peu n’importe comment sans tenir compte de l’étroitesse des voies. Ils doivent conduire doucement, mais c’est loin d’être le cas », regrette cet autre interlocuteur.
Avec eux, Eliade Mounkoro, Commissaire principal de police et Chef de service de la prévention et de la circulation routière à l’Agence nationale de la sécurité routière, qui reconnait l’insuffisance des pistes et bandes cyclables, trouve aussi que l’incivisme et la méconnaissance du code de la route sont à l’origine de l’insécurité sur nos routes.
Par ailleurs, il a souligné que l’entretien et la construction des pistes cyclables coûtent chère aux caisses de l’Etat. « Le récent entretien de la piste de l’Avenue a coûté plus de 4 milliards de F CFA» dit-il.
Des mesures envisageables !?
Vue les conséquences de l’état des pistes, de la conduite des motocyclistes sur les routes, nous trouvons qu’il serait nécessaire d’envisager de demander de plomber depuis l’usine les motos à destination du Mali pour les limiter à une certaine vitesse. Autre mesure envisageable, serait la mise en place d’un système de transport avec les tramways et qui inciterait les uns et les autres à les utiliser aux dépens des motos, désengorgeant à la fois les routes. Toujours avec les motos, pourquoi ne pas instaurer une journée sans moto ?
Il est constaté qu’au Mali, la semaine de la courtoisie sur la route, célébrée à la dernière semaine du mois de mars, n’est pratiquement pas suivie. Il serait salutaire de mettre cette semaine à profit pour une large sensibilisation de l’importance du respect des uns et des autres sur la route.
En effet, cette semaine de la courtoisie sur la route a pour but d’informer et de sensibiliser les usagers de la route aux bonnes habitudes à adopter au volant, en deux-roues ou à pied. Elle s’adresse en effet aux automobilistes mais aussi aux piétons et aux motocyclistes.
Il urge pour la sécurité publique de freiner l’élan auquel Bamako est envahi pour les motocyclistes.
Dieudonné Tembely
L’ANASER pour l’amélioration des conditions d’exploitation du réseau routier !
Créée par l’Ordonnance N°09- 003P-RM du 9 février 2009, l’Agence Nationale de la Sécurité Routière, en abrégé ANASER est un établissement Public National à caractère Administratif. L’ANASER a pour mission de promouvoir et de renforcer la sécurité routière et de contribuer à l’amélioration des conditions d’exploitation du réseau routier.
A ce titre, elle est chargée :
– de participer à la définition des règles en matière de circulation et de sécurité routière et veiller à en assurer le respect ;
– de veiller au maintien des véhicules routiers en bon état technique ;
– de contribuer à l’application des normes d’exploitation des véhicules routiers ;
– de contribuer à l’exploitation optimale et sécurisante des voies routières ouvertes à la circulation publique ;
– d’entreprendre toutes études nécessaires à l’amélioration de la sécurité routière ;
– d’entreprendre toutes actions de formation, d’information, de communication et de
sensibilisation des usagers de la route ;
– de gérer la banque des données de la sécurité routière etc.
Les ressources de l’Agence Nationale de la Sécurité Routière sont constituées par : les subventions de l’État et des collectivités territoriales, les revenus provenant des prestations de service, la contribution du fonds d’entretien routier, les amendes provenant des infractions aux règles de la circulation routière, les revenus du patrimoine, les dons et legs, les prêts contractés par l’État auprès d’organismes financiers nationaux ou étrangers et
toutes autres ressources qui lui sont affectées.
les jakarta doivent etre elimées de la circulation
mille fois daccord avec ce journaliste!!!!!! les motos doivent etre limitées a bamako
Hé oui ! des blessés et des morts, toujours des blessés et des morts encore des blessés et des morts. Les autorités en sont ils conscient ? Je N’y crois pas ! Puisque la réflexion se limite a notre niveau au Mali. Oui nos routes sont mauvaises! oui les conducteurs sont indiscipliné! ce qu’il faut savoir aussi que les Honda 125, Yamaha 100, les Mate80 et Mate90 des années 90 ne faisaient pas autant d’accidents; cependant les routes étaient moins large ! Les pays pauvres et surtout sahélien qui utilisent plus les motos sont les victimes de cet engin communément appelé DIAKARTA. Cet engin est hors norme dès la conception les autorités en charge le savent . Il faudrait des actions politique, diplomatique, technique… concerté des leaders des pays ou l’engin cause des dégâts. Les responsables avec preuves a l’appui doivent discuté par
le truchement de l’ambassades avec les concepteurs chinois et indonésiens puisqu’il s’agit de vie ou de mort…Cela parait rudicule mais c’est une des solutions aux problèmes je pense.
oui!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! il ya vraimment urgence!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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