Le 23 janvier dernier, le Général d’armée Assimi Goïta, président de la transition du Mali, Président de la Conférence des Chefs d’Etat de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) a informé de «la mise en circulation des passeports de l’AES, à compter du 29 janvier 2025». Si cette mesure promet des avantages, telle que la promotion de l’identité et de l’intégration des États de la confédération, elle n’est pas sans s’interroger sur les défis à relever, notamment aux plans technique et diplomatique.
Le passeport AES constitue une énième mesure-phare qui s’inscrit dans la volonté de renforcement de la souveraineté des États de la Confédération. Les autorités de l’Aes rassurent que: «les anciens passeports demeurent valables jusqu’à leur expiration». Ce qui limite les désagréments pour les citoyens à court terme. Mieux, les détenteurs d’anciens passeports CEDEAO peuvent les échanger contre des passeports AES, ce qui démontre une volonté d’assurer une fluidité optimale au processus de transition.
Mais au regard des défis, le passeport AES pourrait poser des contraintes diplomatiques, notamment avec les pays hors de la Confédération. Car si la souveraineté étant l’apanage de chaque pays, l’AES est souveraine de se doter d’un nouveau passeport, les autres pays sont aussi souverains de l’accepter ou pas.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Mali, Abdoulaye Diop, le sait mieux que quiconque. «Nous demandons aux citoyens du Mali, du Burkina et du Niger d’être rassurés et de rester derrière leurs chefs d’Etats dans leurs décisions. Ils sont mobilisés et ils ne sont pas assis… Ça ne va pas être facile du tout, car beaucoup n’ont pas aimé notre démarche et ils mettent des moyens en œuvre pour saboter nos actions…»
Cette mise en garde vaut son pesant d’or. Comme le disent les anglais, «Wait And see !» Attendons de voir donc !
Ousmane Tangara