La société Transrail se meurt :Vivement un plan d’urgence pour sauver le rail malien

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Le Collectif des syndicats de Transrail était face à la presse, le jeudi 31 mars 2011, pour exprimer le désarroi des travailleurs de cette structure face aux difficultés que connaît sa société, à cause principalement de promesses non tenues par les Etats maliens et sénégalais. La conférence de presse était animée par le Secrétaire général du Collectif des syndicats de Transrail, Mahamane Dienta.

L’ensemble des partenaires sociaux de Transrail, au Mali et au Sénégal, a rencontré la presse au siège du Syndicat des rails pour expliquer aux hommes des médias l’objet de ses inquiétudes. Aussi, Mahamane Dienta a-t-il déclaré d’emblée que Transrail était à la croisée des chemins, à cause de son incapacité à honorer ses créances. Ses 1500 agents, selon lui, ont donc bien raison d’avoir peur que Transrail ne finisse par mettre la clé sous le paillasson un beau matin.

Le Secrétaire général a alors expliqué qu’après le dépôt du rapport de l’expert et un jugement pendant devant le tribunal, Transrail est aujourd’hui menacé dans son existence même. Selon lui, le 12 mai dernier, lors d’une rencontre à Dakar, les partenaires techniques ont constaté l’échec de la concession. «Au début, on a assisté au départ de la moitié de nos camarades. Aujourd’hui, sur 11 locomotives, à peine 7 sont sur les rails. Nous n’avons pas demandé la mise en concession du chemin de fer, c’était la volonté des deux Etats. Nous avons même travaillé dans les conditions les plus difficiles, croyant que l’Etat allait respecter ses engagements», a-t-il martelé.

Selon les explications de Mahamane Dienta, de 2003 à 2010, l’échec de la concession ayant été constaté, les deux Etats ont décidé de créer une société de patrimoine afin de garantir l’effectivité des gros travaux, avec une dotation de 4 milliards FCFA pendant la période transitoire. «Il faut que les deux Etats agissent rapidement pour la survie de Transrail et aussi pour la pérennisation des emplois».

Parlant des difficultés auxquelles sa société fait face aujourd’hui, Mahamane Dienta a relevé qu’au début de la concession les Canadiens avaient utilisé le cash flow de la société, alors qu’ils auraient d’abord dû déposer 5 milliards de FCFA sur la table. Ce qui, malheureusement, n’a pas été fait. Le corridor Bamako-Dakar avait été mis en concession pour la recherche de plus d’efficacité. Mais, de 2003 à nos jours, ce qui est évident, ce sont les difficultés de Transrail. «Nous avons besoin de 176 milliards de FCFA. Il faut impérativement mettre en place un plan d’urgence pour le redressement de Transrail. Concession ne veut pas dire abandon. Nous en sommes arrivés à un moment où les Etats se doivent de passer à l’action», a conclu Mahamane Dienta.
Pierre Fo’o Medjo

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