Bamako sera paralysée aujourd’hui et demain par la grève déclenchée par les syndicats des transporteurs routiers. Selon le président du Conseil Malien des Transporteurs Routiers (CMTR) Youssouf Traoré non moins PDG de Bani Transports que nous avons rencontré, hier après-midi, cet arrêt d’activités n’a aucun lien avec le débrayage des commerçants détaillants prévu également lundi et mardi par rapport à la crise que traverse la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM). En réalité, a-t-il fait savoir, cette grève fait suite à la non satisfaction des revendications des transporteurs dont 80% concernent les tracasseries routières.
Après le report du premier préavis de grève le 17 juillet dernier, les différents syndicats des transporteurs sont décidés cette fois-ci de paralyser l’activité économique du pays à compter de ce lundi et ce jusqu’à mardi. Selon le président du Conseil Malien des Transporteurs Routiers, Youssouf Traoré, cette grève a été déclenchée, après plusieurs tentatives de négociation suite aux différentes revendications déposées par les transporteurs. Il s’agit en premier lieu, des tracasseries sur les grands axes routiers, la mise en application du poids total autorisé en charge, l’interdiction totale des camions étrangers au Mali, l’interdiction des motos taxis sur les grands axes. Et les syndicats demandent aussi à l’Etat de revoir les taxes de l’ANASER. Sans oublier la suppression totale du poste de contrôle de Morybabougou.
Depuis fort longtemps, aucune revendication n’a été satisfaite par le gouvernement malgré les nombreuses négociations, a-t-on déploré. “Trop, c’est trop. Les syndicats ont décidé d’aller en grève pour être écoutés par le Gouvernement. Sinon, nous avons reporté à plusieurs reprises cette grève compte tenu de la situation qui prévaut dans notre pays. Malheureusement, notre grève coïncide avec celle des commerçants détaillants par rapport à l’affaire de la CCIM. Sinon, cet arrêt d’activités n’a aucun lien avec ce problème. Au sein du Conseil malien des transporteurs routiers que je préside, il est de mon devoir de défendre les intérêts de nos transporteurs. Pour cela, nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour que cette grève puisse se dérouler sans incident. Les gens vont observer la grève chez eux. Il n’y aura pas de transport à Bamako et dans certaines capitales régionales. Nous sommes vraiment fatigués par les tracasseries. Même les militaires se sont mis à leur tour à rançonner les automobilistes” nous a confié le patron du CMTR. Il a ensuite précisé que le but du CTMR est d’organiser le secteur des transports routiers. C’est pourquoi, il est l’interface entre les transporteurs et l’Etat.
Au moment où nous mettons sous presse, certains syndicats avaient appelé leurs militants à ne pas observer le mot d’ordre de grève.
Alou B HAIDARA