Kayes-Bamako : Le train siffle de nouveau

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Le trafic voyageur a repris le 9 juin dernier. Le train signe sur la ligne qui relie Bamako à Kayes, à 495 km au nord-ouest de la capitale . “La locomotive CC2207 de la SOPAFER-Mali (NDLR : la Société de patrimoine ferroviaire du Mali) a pris le départ ce vendredi à 8H00 (locales et GMT) à Kayes à destination de Bamako. Ce départ marque la reprise effective du trafic ferroviaire commercial voyageur Bamako-Kayes”  a indiqué le gouvernement.

Cette opération est le fruit d’un plan d’investissement de près de 10 milliards de francs CFA. A la veille de ce premier voyage, de nombreux usagers se sont pressés aux guichets des gares,

Si le passage du train est déterminant pour le développement des zones traversées, la ligne peine à être rentable, notamment si l’on considère les lourds investissements qu’impliquent d’inévitables travaux de réhabilitation des voies, des gares, des ateliers centraux, des dépôts et des ponts. Et ceci sans parler de la formation des conducteurs, aiguilleurs et autres commis, ainsi que de l’acquisition de pièces de rechange pour la fiabilisation des locomotives.

Une cinquantaine de villages se trouvent le long de la ligne. « Les populations ont souffert, il y a même des populations de beaucoup de villages qui se sont déplacées à cause de l’arrêt de ce train-là. Il y a des populations qui ont quitté le village parce que le train ne circulait plus »  a expliqué Mahamadou Koné, inspecteur traction du train

Le train traverse une zone agricole. Le rail, source de revenus, est essentiel pour les populations riveraines. La gare de Kita située, au cœur de la région, est en effervescence.  Des centaines de femmes tentent d’écouler leurs marchandises et glaner quelques francs CFA. « Des produits frais sont à disposition, du coup avec le train entre Kayes et Bamako, tout le monde peut avoir des produits frais. Si le train ne vient pas, nous n’avons pas d’argent. Nous considérons le train comme nos maris car, sans lui, nous sommes dans la misère » a affirmé Fanta Dembélé, vendeuse de jus à la gare de Kita

Difficile de se passer du train sur le plan social. L’état vient de reprendre la charge du rail. Beaucoup craignent un arrêt brutal de ce moyen de transport malgré ces nombreux avantages. « La route est mauvaise, le trajet en train est plus fiable, c’est pourquoi je l’ai pris pour aller à Kayes dans de bonnes conditions. Même si ça prend du temps, j’arriverai à la maison reposé » a indiqué Makan Kanté, voyageur.

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