Au deuxième jour des travaux des journées portes ouvertes sur le corridor Nouakchott-Bamako, qui se sont tenus au palais des congrès de Nouakchott, les opérateurs économiques du Mali et de la Mauritanie ont abordé les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Et, au terme de leurs discussions, ils ont dégagé les voies et moyens nécessaires au développement des échanges entre les deux pays. Dans le communiqué final ayant sanctionné ces journées et paraphé par le ministre du commerce de l’industrie et des investissements, Mme Niamoto Ba et son homologue mauritanien de l’Equipement et des transports Yahya Ould Hademine, une série de recommandations ont été arrêtées en vue de redynamiser le corridor.
Le port autonome de Nouakchott dit "port de l’amitié" de par la position géographique privilégiée qu’il représente pour les pays enclavés en l’occurrence le constitue un lien ombilical fort pour le transit des marchandises. Comment peut-il en être autrement quand on sait que la Mauritanie et le Mali partagent une frontière commune de plus de 2000 kilomètres sur quatre régions : Kayes, Koulikoro, Ségou et Tombouctou
A croire le ministre de l’Equipement et des transports, Ahmed Diané Séméga, le port de Nouakchott offre de nombreuses opportunités aux opérateurs économiques. Des opportunités qui méritent d’être explorées en vue de diversifier les différentes sources d’approvisionnement du pays. C’est pourquoi, à l’ouverture des travaux, il a exhorté ces derniers à discuter sans tabou avec les autorités mauritaniennes sur les problèmes réels qu’ils rencontrent tout au long du corridor Nouakchott-Bamako.
Il s’agit entre autres des difficultés liées à l’escorte, du nombre important de postes de contrôle avec pour effet induit le surenchérissement du coût du transport et des marchandises, doublé d’une perte considérable de temps et les difficultés liées au transport "voyageurs" entre les deux pays.
Ainsi, au terme desdites journées, des points saillants ont été dégagés.
S’agissant des postes de contrôle, les opérateurs économiques maliens ont souhaité que ces postes, actuellement au nombre de 38 côté mauritanien soient ramenés à 3 pour les camions maliens transportant les produits en provenance ou à destination du Mali et disposant des documents à cet effet.
Et la réciprocité sera respectée du côté malien pour le même nombre de postes de contrôle (trois) pour les camions mauritaniens sur le territoire de notre pays. Nos opérateurs économiques ont souhaité bénéficier des autorisations pour l’exercice des activités de manutention et de transit en République islamique de Mauritanie et réciproquement. Il a été aussi demandé la suppression des frais d’escorte douanière.
La délégation venue de Bamako a également souhaité que le port autonome de Nouakchott entreprenne au Mali des opérations de marketing auprès des acteurs économiques de notre pays et que la franchise des marchandises maliennes à l’import et à l’export soit portée à 30 jours.
Au cours des échanges, il a été demandé la suppression du transfert des passagers au poste frontalier de Gogui de manière à permettre leur acheminement jusqu’à destination finale par le même véhicule et réciproquement tout en maintenant le contrôle à l’entrée et à la sortie des deux territoires.
La Mauritanie s’est par ailleurs engagée à associer le Mali aux négociations avec son fournisseur stratégique des hydrocarbures en vue de définir les termes du contrat notamment les modalités de paiement les plus appropriées pour nos opérateurs économiques. Elle s’est aussi dite disposée à mettre à la disposition des exportateurs maliens dev minérais un espace minéralier au niveau du domaine portuaire.
Toutefois, les opérateurs maliens annoncent de bonnes perspectives en matière d’import et d’export et souhaitent la mise en place d’un partenariat mutuellement avantageux. Il est prévu 100 000 tonnes de fibres de coton par an, 100 000 tonnes de minerais par mois et 10 000 tonnes d’hydrocarbures par mois.
La Mauritanie a insisté sur toute sa disponibilité à gagner ce challenge et résoudre toutes les entraves au développement du corridor Nouakchott-Bamako.
Pour ce faire, elle entend ouvrir une représentation à Bamako pour répondre en temps réel aux attentes des opérateurs maliens.
Les opérateurs des deux pays conviennent de la nécessité de réhabiliter, d’élargir et de baliser l’axe du corridor côté mauritanien. Elles ont souhaité la mise en place d’une structure de suivi et d’évaluation de l’ensemble des mesures prises lors des présentes journées.
Notons enfin que les modalités pratiques de cette décision seront arrêtées de commun accord avec les opérateurs économiques du Mali, chacun en fonction de ses contraintes propres à l’issue de la mission qu’effectuera une délégation mauritanienne à Bamako au mois de janvier prochain.
Abdoulaye DIARRA
*Envoyé spécial