Inquiétude des syndicats cheminots de Transrail : Il faut 177 milliards pour sauver le chemin de fer

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La rencontre de Bamako entre les Premiers ministres sénégalais et malien, les 20 et 21 mai dernier, a-t-elle répondu aux attentes des travailleurs de la société de chemin de fer Transrail ? Tout laisse croire le contraire si l’on en juge par les déclarations du président du collectif des syndicats de ladite société, Omar Cissé.

Les cheminots de Transrail sont très inquiets parce que, depuis plus de trois semaines, rien n’est fait dans le sens des engagements que le ministre sénégalais des Transports terrestres et ferroviaires et son homologue malien de l’Equipement et des Transports avaient pris, les 2 et 3 mai derniers, à Kayes, devant les partenaires sociaux et financiers, selon le président du collectif des syndicats de ladite société, Omar Cissé, qui faisait face à la presse au terme d’une assemblée générale. Ce sont ces engagements qui avaient amené le juge malien à surseoir à l’audience qu’il devait tenir pour décider du sort de l’entreprise ferroviaire. Laquelle audience devait faire suite au rapport sur la mise en règlement préventif de Transrail que l’expert judiciaire avait déposé sur la table du tribunal du commerce de Bamako au Mali.

La situation est d’autant plus inquiétante, selon Omar Cissé, que la société en est arrivée au point qu’elle n’a même plus de capital pour son fonctionnement. ‘Les représentants des deux Etats ont dit qu’ils vont mettre de l’argent pour sauver Transrail. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que ce n’est pas cet argent qu’ils ont promis d’injecter qui va sauver Transrail demain’. Ainsi, précise-t-il, ce ne sont les 943 millions du Mali sur une dette de 4 milliards que lui réclame la société, ni les 300 millions du Sénégal, encore moins l’avenant fiscal et douanier ou la lettre de confort que réclament les banques pou autoriser la reprise des décaissements qui vont sauver Transrail. Même les 4 milliards pour les postes d’urgence que les Etats doivent chercher au niveau des bailleurs de fonds n’y suffiraient pas.Selon Omar Cissé, ce qu’il faut, c’est une enveloppe financière de 177 milliards de francs Cfa pour permettre à la société de pouvoir enfin respirer.

De façon plus explicite, le président du collectif des syndicats de Transrail fera savoir que pour que la société revive et génère des revenus, il faut faire en sorte que les trains puissent atteindre une vitesse commerciale minimum de 60 km/h, celle-ci qui est aujourd’hui de 17 km/h est largement insuffisante pour faire des recettes.L’atteinte de cette vitesse minimum ne peut passer, selon lui, que par la reprise intégrale des 100 kms de rail du tronçon Tambacounda-Kidira pour une enveloppe financière de 28 milliards de francs Cfa, du tronçon Dakar-Thiès pour une valeur de 8 milliards de francs, ainsi que la réhabilitation du pont de Bamako pour une valeur de 5 milliards et l’injection de 5 milliards de francs dans l’administration. Toutes dispositions que les deux Etats doivent prendre en charge puisqu’ayant accepté, depuis le mois de mai 2010, la création de deux sociétés dans l’entreprise. Celle dite société de patrimoine qu’ils doivent gérer et qui doit prendre en charge les questions d’infrastructures et les trains express et celui de l’exploitation et du fret qui doit revenir au concessionnaire.

Aussi, face à toutes ces difficultés dont leur entreprise fait face, le collectif des syndicats de cheminots a décidé de tirer la sonnette d’alarme. Car, fait-il savoir, Transrail ne dispose que d’un délai de moins de deux mois pour engager les travaux conformément aux engagements pris devant le juge malien. Par conséquent, les travailleurs disent attendre des Etats qu’ils réagissent avant la fin du mois juin car, en juillet, il sera déjà trop tard pour éviter à Transrail de sombrer dans le gouffre.

Wal

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