Une forte délégation du Port autonome de Dakar (PAD) conduite par son Directeur général Bara Sadi séjourne actuellement à Bamako. A l’initiative du Conseil malien des chargeurs (CMC), celle-ci a rencontré hier, à l’hôtel Laico Amitié, les opérateurs économiques importateurs de notre pays. Les autorités portuaires de Dakar sont venues à Bamako avec une série de facilités supplémentaires pour répondre à ces doléances soulevées par le CMC dans la fréquentation du PAD. Ces mesures n’ont pas enchanté les importateurs maliens à continuer à fréquenter le port de Dakar.
Avec la normalisation de la situation politique en Côte d’Ivoire dont le port était auparavant le plus fréquenté par les Maliens, les autorités du Port autonome de Dakar entendent mettre les bouchers double pour tenter de garder leur part sur le marché des importations du Mali.
En effet, au cours des dernières années le Mali a fait transiter par an plus de 30 000 containers par Dakar. Pour préserver cet acquis, les autorités du port de Dakar doivent trouver une solution aux nombreux désagréments dont les importateurs maliens sont victimes sur ce corridor.
Des doléances avaient été soumises aux autorités portuaires de Dakar, il y a quelques mois par le président du CMC, Ousmane Babalaye Dao, au cours d’une mission effectuée pour la circonstance. Le Directeur général du Port de Dakar avait promis au CMC de venir lui donner les réponses en terre malienne. Doù cette mission regroupant les représentants de toutes les structures intervenant dans la gestion du port de Dakar.
Le président du CMC, Ousmane Babalaye Daou, a remercié la partie sénégalaise qui a été attentive aux doléances soulevées par son organisation. Le premier point soulevé par les chargeurs maliens était relatif aux frais encaissés par le port pendant le dysfonctionnent du système de gestion autonome informatisé des procédures douanières.
En effet, dans le cadre de sa modernisation, la douane du port de Dakar a installé un système informatique dont l’entrée en fonction a connu des dysfonctionnements dont les importateurs ont été victimes par des versements indus. Les Maliens ont simplement demandé le remboursement des frais encaissés.
Le responsable de la douane du port de Dakar, le Colonel Jean Baptiste a souligné, d’entrée de jeu, que "le Mali et le Sénégal ont une histoire commune donc leur avenir ne peut pas être séparer". Il a reconnu le dysfonctionnement en un certain moment du système, mais s’est empressé d’ajouter que le système est bien fonctionnel depuis fin août. Aussi, souligne t-il, ce système entièrement informatique, offre d’énormes avantages pour facilité les opérations d’importation car permettant de cartographier les navires dès le port d’embarquement, de bien gérer les manifestes et surtout de pouvoir faire des déclarations avant que le bateau n’arrive même pas au port de Dakar. Ce qui permet de gagner beaucoup de temps par rapport au dédouanement.
Pour la période dysfonctionnement, les autorités du Port ont décidé une régularisation mais en demandant aux importateurs d’apporter la preuve que leurs marchandises ont transité pendant la période incriminée. Les Maliens ont exigé que la décision soit soutenue par une note écrite.
Une demande à laquelle le patron du Port de Dakar a accepté en promettant de prendre cette note d’ici à mardi 12 octobre. Comme demandé par le CMC, les autorités du Port de Dakar ont accepté, entre autres, de prolonger le délai de la franchise qui passe de 23 à 30 jours, de prendre des dispositions pour revoir le sens de chargement des containers. Cependant, malgré une forte insistance de la partie malienne, les Sénégalais n’ont pas accepté pour le moment de réduire le frais d’escorte qui vont de 50 000 à plus de 100 000 FCFA.
Le directeur général du Port de Dakar a reconnu que ces frais d’escorte sont élevés par rapport à d’autres corridors mais que leur diminution requiert des procédures.
Youssouf CAMARA