Immatriculation et contrôle technique des véhicules : Curieux blocage du dossier d’appel d’offres

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L’appel d’offres relatif à la fabrique et à la fourniture des plaques d’immatriculation des véhicules et des engins à moteur (deux roues) et au contrôle technique des véhicules est-il déjà caduc ? Tout porte à le croire puisque, depuis son arrivée à la tête du département, le ministre de l’Equipement des transports et du désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré, laisse le champ libre au dispositif en place, pourtant controversé.

 

Mamadou Hachim Koumaré: Mministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement

Le sort de l’appel d’offres du ministère de l’Equipement et des transports, depuis février 2014, qui sollicite un nouveau concessionnaire pour la fabrique et la fourniture des plaques d’immatriculation des véhicules, semble déjà scellé.

 

Depuis sa prise de fonction en avril dernier, le ministre Koumaré a pris ses distances avec ce dossier qui était largement avancé sous le règne de son prédécesseur. Faisant ainsi fi du principe de la continuité de l’Administration, il bloque curieusement le dossier. De sorte que l’on en est aujourd’hui à se demander si la fameuse société Yattassaye et Fils a utilisé des moyens peu orthodoxes pour arriver à ses fins.

 

Toujours est-il que Mamadou Hachim Koumaré peut difficilement convaincre au sujet du classement sans suite d’un dossier aussi important. Il y a lieu de rappeler que le renoncement au choix d’un nouveau prestataire est non seulement un manque à gagner pour l’Etat, mais aussi et surtout un handicap pour les usagers, jusque-là victimes de l’incapacité de la société Yattassaye. Pendant que cette dernière encaisse l’argent du contribuable pour un travail qu’elle n’exécute pas.

 

 

Cet appel d’offres revêt une importance capitale, surtout quand on sait qu’aujourd’hui les Maliens attendent pendant 3 ou 4 mois pour avoir leurs plaques. Or, la durée établie ne doit aucunement dépasser deux semaines. Cette situation, source d’insécurité, est à la fois ahurissante et inacceptable.

 

Les statistiques révèlent en effet que 10% des accidents de la circulation sont provoqués par des véhicules non immatriculés. Pourtant, la société Yattassaye et fils veut toujours continuer à monopoliser le marché de «concession de service public relatif à la fourniture des plaques et d’emboutissage des caractères sur les plaques d’immatriculation standardisées des véhicules». Un marché qui, pendant plus de dix ans, n’a d’ailleurs aucunement profité à l’Etat du Mali. La société Yattassaye et fils n’ayant jamais respecté ses engagements.

 

A titre illustratif, si le cahier des charges fait obligation pour la société Yattassaye de s’installer dans toutes les régions pour faciliter l’accès des usagers aux plaques, force est lamentablement de constater que cette dernière n’est présente dans aucune région administrative du pays.

 

L’autre élément, le plus aberrant, c’est qu’en foulant ainsi aux pieds les textes en vigueur en matière de marché public, la société Yattassaye a procédé à l’augmentation unilatérale du prix des plaques alors que, dans le cahier des charges, la société est tenue de veiller à l’équilibre des prix. Mais, en faisant une comparaison des prix des années précédentes et ceux d’aujourd’hui, l’on s’aperçoit aisément que cette clause n’a jamais été respectée par la société contractante.

 

 

L’autre manquement aux clauses contractuelles, c’est qu’il n’est prévu aucune contrepartie pour l’Etat, contrairement à l’esprit du Code des marchés publics de 2008. Le manque de courage du ministre Mamadou Hachim Koumaré

 

 

Pour remédier à ces infractions, l’ancien ministre de l’Equipement et des Transports, Abdoulaye Koumaré, à travers un appel d’offres, avait décidé de faire appel à des concessionnaires capables de satisfaire la demande. Il en est de même pour le contrôle technique dont le contrat est aussi arrivé à terme. Car depuis 18 ans, la société Mali Technic-Système (MTS) chargée d’assurer le service de contrôle technique des véhicules au Mali, n’arrive pas aussi à honorer ses engagements vis-à-vis de l’Etat. En effet, les conditions du passage du contrôle technique sont devenues tellement difficiles que les propriétaires de véhicule  sont rares à y aller.

 

 

Obligés souvent de passer toute une journée pour avoir le précieux sésame, plusieurs voituriers ont simplement choisi de bouder ce contrôle.

 

Le calvaire des régionaux est pire, en ce sens qu’ils sont obligés de venir à Bamako pour obtenir leur papier. Alors même que selon les dispositions du contrat qui la lie à l’Etat, la société Mali Technic System (MTS) devrait, au fil des années, mettre en place des structures dans toutes les régions pour que l’accès du contrôle technique des véhicules soit plus facile. De nos jours, la dite société est décriée pour son favoritisme, le laisser-aller et son manque de professionnalisme.

 

 

Voilà, entre autres, les raisons qui devaient amener le nouveau ministre de l’Equipement, des transports et du désenclavement, Mamadou Hachim Konaré, à avoir le courage de remettre sur la table l’appel d’offres relatif à la fabrique et à la fourniture des plaques d’immatriculation des véhicules et des engins à moteur (deux roues) et au contrôle technique des véhicules. Ce, pour répondre aux besoins des usagers qui ne demandent ni plus ni moins que le choix de prestataires compétents.

 

Ibrahim M.GUEYE

 

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3 COMMENTAIRES

  1. C’est vrai qu’on ne comprend pas ce monopole déguisé pour une seule société! L’Etat doit garantir la libre concurrence au lieu de fabriquer des monopoles inutiles et inefficaces!

  2. un ministre pas du tout administratif qui à peur de tout et rien
    assume toi ou dégage
    l’administration doit continuer

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