Imbroglio autour du renouvellement de l’assemblée consulaire du CMTR : . Un collectif de transporteurs charge le ministre Koumaré – . Youssouf Traoré dément

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Youssouf Traoré, président Cmtr
Youssouf Traoré, président Cmtr

«Les listes sont bouclées. Beaucoup de gens qui font du bruit ne répondent pas aux critères. Ils veulent encore que le ministre change son arrêté. Cela n’est pas possible, parce que c’est à leur demande qu’il y a eu le premier report. Ça suffit, partons maintenant aux élections» a déclaré Youssouf Traoré.

De l’autre côté, on estime que l’élection programmée de l’Assemblée consulaire du Conseil Malien des Transporteurs Routiers ne serait pas en train d’être diligentée conformément aux textes qui régissent cet organisme.

Pour attirer l’attention de l’opinion nationale et des plus hautes autorités sur cette situation, le collectif des transporteurs du Mali, regroupant, entre autres, les sociétés de transport Binké et Gana transport et le Syndicat des Transporteurs Urbains et Interurbains du Mali (SYNTRUI) ont animé le samedi 18 avril 2015 à la Maison de la Presse de Bamako une conférence, pour faire part de leur déception et des mesures qu’ils entendent prendre pour amener le ministère des Transports à faire respecter les textes.

Animée par Moctar Théra, 2ème Vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, et non moins promoteur de Binké transport, Adama Coulibaly, Président du SYNTRUI, Malik Diallo et Amadou Diabaté, respectivement 2ème Vice-président et Chargé de communication du bureau sortant du CMTR, elle voulait dénoncer cacophonie administrative entretenue par le ministre Koumaré, pour assouvir lui seul sait quels desseins.

Pour les conférenciers, il s’agit de l’insuffisance et la confusion faite entre le décret N°99-426/PRM du 29 décembre 1999, régissant Ie Conseil Malien des Chargeurs, et Ie décret N°04-359/P-RM du 08 septembre 2004 relatif au CMTR.

En effet, dans un arrêté pris le 4 décembre 2014 et qui fixe la date des élections de l’Assemblée consulaire du CMTR, le ministre Mamadou Hachim Koumaré fait une totale confusion entre les règles régissant les deux structures. Lisez plutôt les dispositions de l’article 3 de son arrêté N°2014-3480/METD-SG du 4 décembre 2014: «sont éligibles aux fonctions de membres titulaires et de membres suppléants, les électeurs remplissant au moins pendant trois (3) ans, au 1er de l’année des élections, les conditions pour être électeurs, conformément aux articles 6 et 7 du décret N° 99-426/P-RM du 29 décembre 1999 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement du Conseil Malien des Chargeurs».

Sans commentaire! C’est dire que le Ministre des Transports a voulu appliquer les textes du Conseil Malien des Chargeurs, en lieu et place de ceux du Conseil Malien des Transporteurs Routiers, pour organiser les élections? Attaqué devant la Section Administrative de la Cour Suprême, Ie Ministre Koumaré a pris un nouvel arrêté, sous Ie N°2015-0206/METD-SG du 2 mars 2015, qui stipule à son article 3 que les opérations d’enregistrement doivent commencer dans les 15 jours qui suivent la prise de l’arrêté fixant la date des élections et s’étendront au moins 30 jours.

L’article 18 du même arrêté abroge toutes les dispositions antérieures contraires, notamment celle de l’arrêté N°2014-3480/METD-SG du 4 décembre 2014. La date de l’élection fixée, à savoir Ie 25 avril 2015, n’est pas non plus en conformité avec les délais prescrits dans Ie décret N°04-359/P-RM (Art. 9). Conformément à cet arrêté, les inscriptions devaient reprendre Ie 17 mars 2015 et s’achever Ie 17 avril 2015.

A la surprise générale, quand les transporteurs se sont présentés pour s’inscrire Ie 18 mars, Ie Gouverneur du District de Bamako leur a opposé la clôture des inscriptions depuis Ie 16 mars 2015, en leur signifiant la correspondance N°000345/METD-SG du 23 février 2015, portant instruction du Ministre.

A cette date, seules 134 personnes sont inscrites, sur plus de 900 porteurs de carte professionnelle dans Ie District de Bamako. «Soit moins que le collège électoral de Bamako» a regretté Moctar Théra, qui a précisé au cours de cette conférence que le Collectif des Transporteurs du Mali, malgré les allégations, veut bien aller aux élections. Il tient aussi au respect strict des textes règlementaires régissant Ie processus électoral du CMTR, avec des élections inclusives, libres, crédibles et transparentes.

Service public placé sous l’autorité du ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, l’Assemblée consulaire du CMTR n’avait jamais connu une telle insubordination administrative, avec un ministre qui piétine les textes régissant la structure.

On se demande pourquoi? Protégerait-il quelqu’un ou chercherait-il à mettre l’un de ses pions à la tête de la structure, que certains voient comme une machine à sous? L’avenir nous en dira plus.

Yaya Samaké

 

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