Les Sotramas, assurant la liaison entre les quartiers de la capitale, sont parties en grève le mercredi 3 février. Cette grève a été observée par l’ensemble des transporteurs urbains et périurbains. Elle a paralysé le mouvement dans la capitale. La grève est consécutive à l’annonce faite par les autorités d’appliquer les nouvelles mesures de péages au Mali.
Mercredi 3 février 2021. Il est 8 heures dans la capitale malienne, devant l’Eglise Catholique de Bamako (Cathédrale), où d’habitude des Sotramas sont stationnées pour transporter les usagers. Ce jour, l’air de stationnement est vide. Les habitués de ce lieu sont tous étonnés de cette grève soudaine.
Les usagers n’étaient pas les derniers informés de la grève. Même certains syndicats de Sotramas en font partie et le condamnent. Comme M. Coulibaly, appartenant à la section syndicale basée devant la Cathédrale. « Je n’ai pas eu vent de cette grève soudaine. Je ne l’ai su qu’à mon réveil à l’aube. Le paiement de péage n’est pas un problème, mais le fait de payer à chaque passage le même jour est vraiment difficile pour les conducteurs. Cette grève n’aurait pas lieu d’avoir, une négociation entre les deux parties est préférable », déclare-t-il.
Selon le communiqué du ministère des Transports et des Infrastructures, l’entrée en vigueur du paiement de la redevance de péage par passage était prévue pour le 1er février, mais elle a été reportée au mercredi 17 février 2021 rappelant aux usagers de la route que : « le paiement de la redevance de péage par passage procède de l’application des dispositions de l’arrêté interministériel n°08-1388/MF-MET-MATCL-MSIPC du 14 mai 2008 portant création des postes de péages et fixation des tarifs. Ce mode de paiement confirmé par le conseil des ministres à sa session du mercredi 19 février, sera pratiqué par les autres pays de l’espace Uémoa», a déclaré dans le communiqué n°06-/MTI-AR 2021, datant du 3 février.
Partagé entre surprises et inquiétudes, les usagers songeaient à comment arriver au travail, à l’école… à l’heure. Seule deux solutions s’offraient à eux, soit emprunter une moto taxis ou taxi, soit rebrousser chemin.
Oumou Fofana
GREVE DES TRANSPORTEURS: De la violence contre les usagers
Avec la grève des Sotramas, certains Maliens se rendant à leurs activités ont été victimes de violence par certains individus.
Profiter des situations est le passe-temps favori de certaines personnes. Avec la grève des Sotramas, la population s’est tournée vers les taxis ou encore des motos taxis afin de se rendre à destination. Mais, elles ont été victimes des apprentis Sotramas qui employaient de la force, très souvent violentes pour contraindre les usagers à marcher.
Conducteurs de taxis ou de motos taxi ont payé le prix hier. Voulant soulager les usagers à travers un service minimum, certains ont été livrés à la vindicte populaire orchestrée par des apprentis chauffeurs. Ces derniers n’hésitaient pas de faire descendre de force les occupants de ces moyens de transports.
Oumou Fofana