Suite au mot d’ordre de grève lancé par les commerçants détaillants concomitamment avec celle des transporteurs routiers, nous pouvons dire sans se tromper qu’elle a été un véritable camouflet pour les commerçants détaillants. Les transporteurs routiers avaient déjà averti la veille que leur grève n’avait rien à avoir avec le contentieux de la Ccim.
Ils ont précisé que leur grève était relative aux tracasseries policières, à la charge à l’essieu et à leur cahier de doléances signé avec le gouvernement depuis plus d’une année. Cette grève a été largement suivie. Quat à celle des commerçants détaillants, elle a mis en lumière la non représentative de celle-ci au niveau du monde des opérateurs économiques surtout qu’une partie des commerçants détaillants (Synacodem) a décidé de ne pas observer la grève. Le constat est que le lundi et le mardi, tous les 32 marchés de Bamako ont fonctionné normalement comme si de rien n’était.
Ce désaveu cinglant de Hama Abba Cissé et de sa troupe crédibilise une fois pour toute le Collège transitoire.
Ce Collège que nous même en son temps avait mis en garde vient de prouver qu’il est soutenu par le secteur privé dans son ensemble.
Les gens de Hama Abba Cissé doivent comprendre que les temps ont changé. L’intimidation, la calomnie, le mensonge et le trafic d’influence n’ont plus droit de cité.
N.D
Double grève de 48 heures a bamako
Une manœuvre politicienne
Pendant 48 heures, Bamako avait perdu un peu de sa couleur. En effet, «les grandes vertes» ou les «Sotrama», ces minibus qui sont le mode de transport en commun les plus convoités, étaient perdus de vue dans la capitale malienne. Les transporteurs routiers étaient en grève. Ils n’étaient pas les seuls, leur grève a coïncidé avec celle des commerçants détaillants, lesquels ont rangé leurs étales et fermé leurs boutiques pendant 48 heures.
Cette grève des transporteurs routiers fait suite à la non satisfaction des revendications des transporteurs dont 80% concernent les tracasseries routières. En effet, ces tracasseries sont le principal problème auxquels les chauffeurs maliens sont quotidiennement confrontés. Depuis quelques temps, les différents syndicats des transporteurs routiers ont fait diverses revendications. Aucune de ces revendications n’a été satisfaite. En plus des tracasseries routières, les transporteurs avaient exigé la mise en application du poids total autorisé en charge, l’interdiction des camions étrangers sur le territoire malien, l’interdiction des motos taxis sur les grands axes et aussi la révision par l’Etat des taxes fixées par l’Anaser. Selon le président du Conseil malien des transporteurs routiers (Cmtr), Youssouf Traoré, cette grève n’a absolument rien à voir avec la grève de certains commerçants maliens. Une fois que les autorités maliennes parviendront à trouver une solution au racket dont les transporteurs routiers font l’objet, cette grève aura abouti à quelque chose.
Quant aux dits commerçants, ils manifestaient leur mécontentement dû à la crise institutionnelle que traverse la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim). En effet, la mise en place d’un Collège transitoire est fortement contestée par certains opérateurs économiques, notamment ceux de la Coordination nationale des associations et groupements des commerçants détaillants du Mali. Le motif de cette grève est qu’ils demandent la démission du bureau du Collège transitoire, le plutôt possible. « Soit nous obtiendrons satisfaction, c’est-à-dire la démission du nouveau président, soit nous continuerons à paralyser la ville de Bamako et pourquoi pas tout le Mali», a déclaré le vice président de ladite coordination, Bakary Traoré. Lui aussi a précisé que leur grève n’a rien avoir avec celle des transporteurs routiers.
A la question de savoir pourquoi certains chauffeurs n’ont pas respecté le mot d’ordre de grève, Moussa Lamine Koné répond : « Moi je suis bien membre d’un syndicat, mais je pense que la conviction personnelle passe avant tout. Selon moi, ce que les grévistes n’ont pas compris, c’est qu’en voulant synchroniser leur mouvement avec celui des commerçants détaillants, ils cèdent à un jeu obscur des politiciens qui veulent instrumentaliser toutes les composantes de la société malienne dans la déstabilisation du pouvoir de transition. Je crois qu’il est malhonnête pour un syndicat de transporteurs d’entrer dans un chantage qui paralyse la ville. Surtout en ces temps difficiles où plus de la moitié du pays est occupée. Moi, en tout cas, je n’ai pas grevé».
Comme on le voit, la conclusion que nous tirons de ces deux jours de grève est que c’est une manœuvre politicienne qui en est la base.
Rokia Diabaté