Grève des commerçants détaillants et des transporteurs : «Nous continuerons à paralyser Bamako et pourquoi pas tout le Mali…»

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Les Bamakois se sont réveillés hier matin sans le tintamarre habituel des apprentis de Sotrama suite à une grève des transporteurs routiers dû aux tracasseries policières dont ils sont victimes à chaque carrefour de la capitale des trois caïmans. Cette grève est venue s’ajouter à celle des commerçants détaillants face à la décision  du ministre de l’industrie et du commerce de parachuter à la tête de la  Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) un président dont les commerçants grévistes contestent la nomination. A cet effet, la coordination nationale des associations et groupements des commerçant détaillants du Mali réclame la démission du nouveau président ou l’organisation des élections libres et transparentes pour élire un nouveau président. Tels sont les raisons de la grève de 48 heures.

Bakary Traoré, le vice-président de la Coordination Nationale des Associations et Groupements des Commerçants Détaillants du Mali, a fait savoir que leur grève de 48 heures  portera ses fruits. Selon lui, tous les commerçants détaillants du Mali sont unanimes sur le maintien du mot d’ordre de grève et il ira jusqu’à terme. « Soit nous obtiendrons satisfaction c’est-à-dire la démission du nouveau président, soit nous continuerons à paralyser la ville de Bamako et pourquoi pas tout le Mali »,  a-t-il déclaré.

« Pour le premier jour nous avons rencontré certaines difficultés qui voulaient entraver notre mot d’ordre, mais qui ont été vite réglées grâce aux dévouements de nos membres. Après la grande marche pacifique du 08 Novembre 2012, cette grève de 48h n’est qu’une suite logique  pour que force revienne  à la loi », a-t-il souligné.

Il a invité tous les commerçants détaillants à rester vigilants face aux détracteurs qui veulent dérouter certains pour l’atteinte de leur objectif. En ce qui concerne celle des transporteurs, il a indiqué que ça été une coïncidence que les deux grèves tombent sur la même date. Une coïncidence qui tourne en leur faveur, a-t-il ajouté.        « C’est suite à des tracasseries dont nous sommes victimes dans la ville de Bamako que nous avons réagi de la sorte », a-t-il lancé. « Nous sommes tous pour les contrôles faits par nos forces de l’ordre et de sécurité afin de contrer les malfrats et autres personnes de mauvaises volontés qui causent des torts aux citoyens paisibles. Mais de là à en faire une source de revenus non ! Ils bloquent les taximen pour des contrôles intempestifs et leur soutirent de l’argent »,  a-t-il martelé.

   Moussa Samba Diallo


Commerçants  détaillants et transporteurs :

Deux grèves,  deux objectifs différents

La paralysie du secteur des transports en commun dans  le District de Bamako, d’hier et probablement d’aujourd’hui, n’a rien à voir avec la grève qu’une partie des commerçants détaillants ont cru bon de déclencher pour obliger l’Etat à revenir sur sa décision de mettre a la tête de la CCIM un comité transitoire.

«La grève n’a aucun rapport avec le problème de la CCIM ». Cette phrase de Youssouf Traoré, Président du Conseil Malien des transporteurs routiers, a la une du journal L’Indépendant d’hier est on ne peut plus claire. Joint au téléphone par nos soins, dans la mi-journée, il a poliment refusé d’aller au-delà de cette déclaration, pour la simple raison qu’il a estimé que le syndicat des transporteurs urbains, initiateur de l’action syndicale, étaient mieux placés pour nous donner des détails. Mais, tout compte fait, il nous a néanmoins assuré que la grève du secteur du transport n’avait rien à voir avec l’affaire de la CCIM. Et que sa sortie dans le journal L’Indépendant ne visait qu’à aider les Maliens. A comprendre que les deux actions sont diamétralement opposées et ne visent pas les mêmes objectifs. L’action des transporteurs qui a  donné de l’amplitude à l’initiative des commerçants détaillants vise à amener l’Etat à satisfaire « leurs revendications dont 80% concernent les tracasseries policières sur les routes », selon Youssouf Traoré. Et, de nombreux observateurs sont unanimes que,  n’eut été la grève des transporteurs,  qui a en réalité a paralysé Bamako, les commerçants détaillants allaient avoir moins de succès. Et, surtout qu’ils ne parlent pas tous de la même voix. Le syndicat National des commerçants détaillants du Mali (Synacodem) soutient le collège transitoire mis en place par l’Etat à la tête de la CCIM. La coordination nationale des associations et groupements des commerçant détaillants du Mali, dirigée par Hama Abba Cisse, ne veut rien entendre. Qui des deux syndicats aura le dernier mot ?                                              Assane Koné

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2 COMMENTAIRES

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