Grève des chauffeurs et conducteurs : Djibi Tall accusé d''avoir semé la confusion

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               Ce 30 octobre 2007, les Bamakois se sont réveillés pour constater une capitale quasi déserte: aucun taxi ou sotrama n’était visible sur les axes routiers de la ville. Si bien que Bamako donnait l’air d’une ville fantôme.

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                 Prévue pour 48 heures, la grève décrétée par la Coordination Nationale des Syndicats et Associations des Chauffeurs et Conducteurs Routiers du Mali n’aura finalement duré que 24 heures.

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                Malgré l’appel du SYNACCOR à reprendre le travail, rien n’y a fait. Aussi, la question se pose: quelle est la vraie raison de cette grève, alors que sur les 7 points de revendications du SYNACCOR, 6 ont été acceptés par le département de tutelle?

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                Selon nos investigations, la majorité des militants des syndicats qui ont décrété la grève ont été totalement induits en erreur. En tout cas, ce taximan rencontré à Daoudabougou en ignore complètement les raisons. “J’ai été contraint de suivre mes camarades. On m’a dit que c’est l’ensemble des transporteurs”, nous a-t-il confié.

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Le Directeur national des Transports sème la confusion

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                A la veille de la grève, c’est-à-dire lors de son passage à la télévision nationale, le 29 octobre, le Directeur national des Transports, M. Djibril Tall, avait déclaré que c’est l’ensemble des transporteurs du Mali qui ont décidé d’aller en grève. Or le communiqué du SYNACCOR était catégorique, qui précisait que sur les sept points de doléances, le ministère en a satisfait six, et qu’en conséquence, le mot d’ordre est levé.

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                 D’ailleurs, tous les cars et gros porteurs ont continué à travailler, à l’exception des taxis et sotramas, donc des chauffeurs et conducteurs. Du coup, la sincérité du Directeur national des Transports est mise en doute.

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                Selon nos sources, Djibril Tall a voulu créer la zizanie entre les transporteurs, les chauffeurs de sotrama et les taximen. C’est dire, en fin de compte, que cette grève n’est pas la grève des transporteurs, mais celle des chauffeurs et conducteurs de Bamako.

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                Selon nos informations, le Directeur national des Transports, Djibril Tall, est soupçonné de vouloir destabiliser le nouveau bureau du CMTR qui n’a pourtant pas encore pris officiellement fonction, malgré la décision définitive de la Cour suprême.

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                 C”est que Djibril Tall est le beau-fils de Moctar Théra, qui n’a pas encore digéré sa double défaite -à élection et devant la justice- face au président élu du CMTR. Rappelons que Moctar Théra avait non seulement contesté cette élection, mais avait fait appel à la justice. Mais il avait été débouté de ses requêtes. 

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                Cette grève a été largement suivie à Bamako, par les chauffeurs et conducteurs, notamment les taxis et les sotramas, même si certains taxis ont travaillé. Ce qui a occasionné des remous : des apprentis et badauds ont voulu empêcher ces taximen de circuler. Il a fallu l’intervention des forces de police pour les en dissuader, surtout au niveau de l’autogare de Sogoniko.

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Les raisons d’une grève

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                Dans une lettre de préavis datant du 5 octobre 2007, 6 syndicats des chauffeurs et conducteurs de taxis et sotramas avaient décidé de décréter une grève de 48 heures,courant du 30 au 31 octobre 2007. Selon eux, cette grève n’était qu’un avertissement, à moins que toutes leurs exigences soient satisfaites.

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                Il s’agit de la relecture des conventions collectives régissant les conditions de travail des chauffeurs et leurs applications, la révision de l’Arrêté n°001358/MICT SG du 9 Mai 2000 fixant les conditions d’établissement et de délivrance des permis et autorisations de conduire, les conditions d’extension de prorogation et de restriction de validité des permis conduire, l’annulation de l’arrêté n°018/MDB du 29 Mai 2006 portant l’interdiction de circulation des véhicules de transports collectifs sur la chaussée submersible de Sotuba, l’annulation de l’Arrêté n°039/MDB portant règlementation de la circulation et du stationnement des véhicules gros porteurs dans le district de Bamako, la nofication et l’explication de tout acte qui interdit l’accès de certains périmètres aux véhicules de transports routiers, le respect de la règlementation en matière de contrôle routier et de régulation de la fluidité de la circulation et de la sécurité routière, et enfin, la création d’une commission de suivi.

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Le mot d’ordre levé

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                Après 24 heures de grève, les différents syndicats et le ministère de l’Equipement et des Transports se sont rencontrés. Après une journée de discussions et d’échanges, un protocole d’accord fut signé entre les deux parties. C’est à l’issue de cette rencontre que les syndicats ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève. Le ministre Ahmed Diane Séméga a promis de s’investir personnellement pour l’aboutissement des revendications des différents syndicats des chauffeurs et conducteurs de taxis et sotramas.

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Que retenir de cette grève?

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                Cette grève a permis de découvrir les véritables difficultés et le dysfonctionnements des différents syndicats du secteur du transport. Certes, un début de solution a été trouvé, avec la mise en place du Conseil Malien des Transporteurs Routiers (CMTR).

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                Mais iil est urgent que le ministre de l’Equipement et des Transports nomme enfin le Secrétaire général et trouve un siège pour le CMTR afin de démarrer les activités. Ce qui aura pour effet de bien coordonner les revendications afin de faire face aux défis actuels du transport malien.

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Sadou BOCOUM

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