Les péagistes du Mali ont organisé, le 10 mars 2023, une assemblée générale au cours de laquelle ils ont dénoncé l’inertie du gouvernement à donner suite, plus de deux mois après sa signature, au procès-verbal de conciliation signé le 30 décembre 2022 avec leur section syndicale.
«Cela fait 16 ans que nous sommes en poste. Jamais nous n’avons bénéficié d’un quelconque avancement en grade ou en échelon. Nous pensons que cela est une injustice à réparer», déclare Seydou Diallo, Secrétaire général de la Section syndicale des péagistes du Mali. «Dans la mesure où les cadres dans leurs bureaux bénéficient chaque deux ans des avancements, rien ne justifie que nous fassions 16 ans en poste sans aucun avancement. Pour lui, le Mali est un Etat de droit. Il sied que tous les travailleurs bénéficient de leurs droits, notamment du droit de salaire. ‘’Ce qui n’est pas le cas chez les agents de péage. Nos difficultés sont énormes. En plus des préjugés que nous subissons, nous souffrons de la mauvaise gestion et de l’incompétence des cadres».
A l’en croire, «tous les postes de péages dans la sous-région ont commencé cette expérience après le Mali. Mais, aujourd’hui, tous ces pays nous ont dépassés, parce que nous n’avons pas les personnes qu’il faut aux places qu’il faut».
C’est pourquoi Seydou Diallo déplore que les péagistes maliens n’aient jamais changé de catégorie ni d’échelon depuis 16 ans, et qu’aucun centime n’a été ajouté à leurs salaires. ‘’Nous demandons tout simplement de régler cette irrégularité.’’
Les syndicalistes demandent en outre plus de transparence «le salaire qui nous est dû dans l’accord et le salaire qui figure sur nos bulletins de paie ne sont pas les mêmes. Il y a une différence nette et nous réclamons le montant soustrait de nos salaires» a exigé leur porte-parole.
Dans leurs doléances, les syndicalistes réclament également une prime d’ancienneté à laquelle ils n’ont pas eu droit depuis 2006. «Aucun agent des péages n’a reçu un rond comme prime d’ancienneté» se sont ils indignés non sans interpeller les plus hautes autorités à garder l’œil sur leur hiérarchie pour qu’il y ait ‘’plus de transparence’’. Car ‘’rien n’est clair dans la gestion du fonds d’entretien routier», regrette Seydou Diallo.
Pour lui, les efforts des péagistes sont à remarquer. « Nous sommes exposés à toutes sortes de conditions de travail lamentables, sous le soleil et sous la pluie, nous sommes exposés à l’insécurité et à des attaques, alors que nos droits ne sont pas reconnus comme il le faut», s’est lamenté le secrétaire général Diallo.
Ousmane Tangara