À la faveur d’une conférence de presse, les responsables du Collectif National des Acteurs des Marchés du Mali (CNAM-Mali) et les syndicats du secteur des transports, ont annoncé un arrêt de travail, à compter de ce mardi à minuit à ce mercredi soir à minuit. C’était sous la présidence de M. Abdoulaye Cissé, président du CNAM-Mali en présence de plusieurs autres responsables.
Depuis ce mardi 16 février à minuit, tous les commerces sont fermés sur toute l’étendue du territoire malien. Les transports urbains, semi-urbains et internationaux sont également aux arrêts. Selon les responsables de ces secteurs, cette décision vise à montrer leur indignation contre certaines décisions des autorités de la transition mais aussi également leur inertie face à certaines difficultés auxquelles ces secteurs sont confrontés.
Pour M. Abdoulaye Cissé, président du CNAM-Mali, les commerçants sont oubliés et ne sont pas consultés lors des prises de décisions. En plus de cette triste réalité, la spéculation foncière continue son chemin dans les marchés malgré l’avertissement des autorités de la transition. Le marché du sans-fil est, à ses dires, un cas récent. « Plus de 5 dossiers de spéculation foncière des marchés se trouvent au niveau de la Cour d’appel, de la Cour suprême et du tribunal de commerce de Bamako », révèle-t-il, avant de déplorer que les commerçants sont marginalisés alors qu’ils sont les poumons de l’économie du pays. Et M. Cissé de mettre en garde : « aucun centime ne sera enlevé de nos marché et gares routières ». Il a évoqué l’obligation de faire des marchés des titres fonciers.
Poursuivant son intervention, il dira que cet arrêt de travail n’est qu’un avertissement. Si la donne ne change pas, ils envisageront une grève de 72h pour se faire entendre.
À sa suite, les responsables syndicaux des transports ont évoqué les problèmes qui minent le secteur. À commencer par la nouvelle décision du ministre des Transports, relative au paiement ‘’aller-retour ‘’des frais de péage auxquelles s’ajoutent d’autres tracasseries routières.
Pour Souleymane Diallo dit Joli, il faut que la situation change. Et Modibo Camara, syndicat des transports de déplorer : « On avait envisagé de soutenir les autorités de la transition. Mais à notre grande surprise, les choses se sont compliquées avec une augmentation à tous les niveaux ».
Quant à Dramane Koné, il a révélé que la vignette pour les taxis est livrée au même prix que les véhicules bâchés. Chose qu’il trouve inacceptable car ces deux moyens de transport ne contiennent pas le même nombre de passagers. Pire encore, entre Bamako et Kouremalé, c’est la catastrophe. C’est les tracasseries routières à une autre dimension en ce sens qu’il y a près de10 postes de contrôle sur un tronçon seulement long de 120 kilomètres.
Le représentant des Bouchers a dénoncé l’inertie des autorités, face à l’importation de la viande par la MINUSMA pour des raisons sanitaires des abattoirs qui ne répondent pas aux normes. Alors que tout a été fait pour que cela cesse, mais en vain. Autant de raisons qui favorisent cette journée ville morte de ces acteurs.
Pour le Secrétaire Général du CNAM-Mali, en la personne de Souleymane Konaté dit Balorè, il est temps de faire respecter. « Nous ne sommes pas n’importe qui dans ce pays. Si nous ne faisons pas attention, l’histoire retiendra que nous ne nous sommes pas donnés pour le bonheur de nos secteurs et préparer un avenir radieux pour ceux qui vont nous suivre ».
Et Bourama Mariko de conclure : « Nos droits sont bafoués et on ne nous respecte pas. Alors que c’est nous qui alimentons les caisses de l’État. Nos marchés sont bradés en longueur de journée. Nous avons énormément écrit aux décideurs, mais on n’est pas écouté et on est pas aussi associés aux prises de décisions ».
Adama Coulibaly