Après la saisie de plus de 300 véhicules, des transitaires ont assigné la Douane en justice,… sans même en aviser leur syndicat. Exigeant la levée de ladite saisie, ils dénoncent : « S’il y a faux et usage de faux, ça ne peut être qu’avec la complicité de la Douane ! ».
Faux et usage de faux, il y en a eu, en effet, et même par des faux. Car, une aussi vaste escroquerie ne pouvait perdurer qu’avec l’implication de la Douane, de l’ONT, et aussi de ces transitaires qui font, aujourd’hui, grise mine. Dans cette affaire, le silence du syndicat des transitaires est assez éloquent. Et l’on se demande quelle serait la réaction de ces « révoltés », s’ils n’avaient pas traité avec les propriétaires des véhicules saisis ?!… Depuis deux ans, un silence tacite plane sur ce réseau mafieux. Et l’on sentait du pas- propre dans cette affaire, avec l’apparition de ces plaques d’immatriculation bizarres qui, subitement, ont envahi la circulation. Le plus étrange, c’est leurs séries inhabituelles : P, Q, R… Dans ce trafic, chacun y trouvait son compte : les gabelous chargés du dédouanement, les agents de l’ONT qui traitent les dossiers, des intermédiaires, et… des transitaires.
En général, avant de se mettre au turbin, la première précaution d’un responsable, affecté à un nouveau poste, c’est de vérifier les dossiers trouvés sur son bureau. Une façon de ne pas se mouiller, et aussi… de mériter la confiance de sa hiérarchie. Il a donc fallu attendre le « chamboulement », opéré au sein de la Douane, pour découvrir le pôt aux roses. Cette affaire de fausses plaques d’immatriculation n’aurait jamais été ébruitée, si ces mutations n’avaient pas eu lieu. Pour l’heure, certains gabelous et transitaires, pris la main dans le sac, pardon, dans les fausses plaques, ont préféré mettre les voiles. Par contre, certains sont déjà au gnouf, où d’autres les suivront, si l’on en croit le Procureur chargé de l’affaire, Sombé Théra. Mais dans cette affaire, la faute n’incombe pas aux propriétaires de véhicules saisis. Mais qu’importe. Le « tigadéguè » est monté au nez du « Maninka en chef »,… pardon, au nez du Colonel Cheick Keïta. Mais cette fois, notre cousin, c’est-à-dire Cheick Keïta, a tort d’avoir raison.
Le Viator
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