Facilités des opérations portuaires : Le port de San Pedro séduit les Chargeurs maliens

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A l’invitation du Conseil Malien des Chargeurs, une délégation du Port autonome de San Pedro, en République de Côte d’Ivoire, était le mercredi 24 septembre 2014 dans notre pays. Conduite par son Directeur Général, Hilaire M. Lamizana, cette mission était venue échanger avec les Chargeurs maliens afin de leur exposer les facilités qu’offre cette plateforme portuaire en chantier, que d’aucuns qualifient de port naturel du Mali, vu sa proximité avec notre pays.

 

Ousmane Babalaye Dao
Ousmane Babalaye Dao président CMC

 Premier acte de cette journée au pas de charge, la rencontre avec la société Toguna Agro Industrie. Accompagnée du Conseiller juridique du Conseil Malien des Chargeurs (CMC), Mohamed Sidibé, la délégation du port de San Pedro a échangé pendant une heure avec les responsables du géant de l’engrais au Mali.

 

 

Avec les responsables de cette structure, les échanges ont porté sur les facilités qu’offre le port de San Pedro en termes de fluidité, de sécurité, de facilités administratives et douanières et, surtout, en termes de distance avec le Mali, la route étant longue de seulement 963 Km entre Bamako et San Pedro contre 1200 Km pour Abidjan.

 

Après cette entrevue, les deux parties se sont prêtées aux questions des journalistes dans la salle de conférences de la société, à Banankabougou. Occasion donc pour les responsables de Toguna et du Port autonome de San Pedro d’expliquer les points sur lesquels ont porté leurs discussions.

 

Pour le Directeur du Port de San Pedro, Hilaire M. Lamizana, la visite qu’il effectue au Mali est une mission de remerciements et d’échanges avec certains grands opérateurs économiques de la place. Profitant de cette rencontre, Hilaire M. Lamizana a exposé les actions à moyen et long terme programmées par sa boîte, comme le Schéma directeur de développement du port pour les 10 prochaines années.

 

 

Selon lui, le port de San Pedro est une aubaine que nos opérateurs économiques doivent saisir. Il va, à l’en croire, décongestionner le port d’Abidjan, dont l’extension n’est plus possible à cause des habitations. C’est dire donc que pour le Directeur le port de San Pedro est plus que jamais une alternative pour le flux de marchandises d’Abidjan.

Pour sa part, le Directeur général de Toguna Agro Industrie, Oumar Guindo, a remercié les responsables du port pour l’initiative de leur rendre visite. Il les a assurés aussi de toute la volonté de sa société de travailler avec le Port de San Pedro. Mr Guindo s’est aussi réjoui que les autorités ivoiriennes aient entrepris des travaux d’aménagement d’un port avancé à Odjiéné.

 

 

Signalons que les deux parties ont convenu de se retrouver dans deux mois pour parachever leur cadre de collaboration. Avant que M. Guindo n’affirme que des marchandises de Toguna Agro Industrie allaient désormais transiter par San Pedro.

 

Deuxième acte de cette visite de terrain, la Compagnie Malienne de Développement du Textile (CMDT), premier chargeur malien à l’export. La rencontre, qui intervient à l’approche du démarrage de la campagne cotonnière, est l’occasion pour la CMDT d’explorer d’autres horizons afin de permettre l’exportation du coton malien dans les meilleures conditions.

On peut donc comprendre que les responsables de la CMDT, avec à leur tête, le Président Directeur Général, Kalfa Sanogo, aient prêté une oreille attentive aux facilités qu’offre le port de San Pedro.

 

Le troisième acte de cette visite très chargée a conduit la délégation ivoirienne à la société Faso Djigui. Une société spécialisée dans l’importation de l’engrais, entre autres. Avec le PDG Ibrahim Doucouré, le discours fut le même. Comme par un effet de contagion, les responsables de Faso Djigui, séduits par les opportunités qu’offre la plateforme de San Pedro, n’ont pas hésité eux non plus à marquer leur intérêt pour le port.

Le quatrième et avant-dernier acte de cette visite au pas de charge a amené le Président du Conseil Malien des Chargeurs et ses hôtes au siège de l’Organisation Patronale des Industriels du Mali, où ils ont échangé avec Cyril Achcar et ses hommes.

 

 

Bientôt la route Bougouni – Manakoro – Côte d’Ivoire

Si la délégation ivoirienne est repartie avec l’assurance que le port de San Pedro suscite un réel intérêt auprès les opérateurs économiques maliens, elle gardera aussi en mémoire pour longtemps ses échanges avec le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré.

 

Une rencontre qui aura sans doute été le clou de cette journée d’échanges. Devant Hilaire M. Lamizana et Babalaye Daou, le ministre Koumaré a annoncé que le financement de la route Bougouni – Manakoro – Côte d’Ivoire était acquis. Une annonce qui a été fort saluée par les Chargeurs maliens, à travers leur Président, quand on sait que cette route, très attendue, est plus proche de la Côte d’Ivoire que celle qui passe par Sikasso.

 

Yaya Samaké

 

Ousmane Babalaye Daou à propos de la visite

«Il est normal que nous accompagnions la CMDT, en faisant en sorte qu’elle discute avec les partenaires que sont les ports pour avoir les meilleures conditions d’exportation de notre produit-phare»

 

L’engagement de Ousmane Babalaye Daou, Président du CMC, d’offrir un cadre idoine à nos Chargeurs, afin qu’ils importent ou exportent dans les conditions les meilleures, ne fléchit pas. A son initiative, une mission du Port autonome de San Pedro a séjourné la semaine dernière dans notre pays.

 

Conduite par son Directeur général, Hilaire M. Lamizana, cette mission était venue vanter les mérites du port de San Pedro qui, à cause de sa proximité, est considéré comme le port naturel du Mali. Pourtant, l’homme se veut très modeste sur le rôle qu’il a joué dans cette visite.

 

«Le Conseil Malien des Chargeurs est simplement dans son rôle. Ce rôle c’est de faciliter le commerce au Mali. A l’import aussi bien qu’à l’export. Le premier chargeur à l’export au Mali, c’est la CMDT. Donc il est normal qu’à l’approche du démarrage de la campagne nous accompagnions cette CMDT, en faisant en sorte qu’elle discute avec les partenaires que sont les ports pour avoir les meilleures conditions d’exportation de notre produit phare» a expliqué Ousmane Babalaye Daou.

 

Autres retombées de cette visite, ce sont les promesses en termes d’espace dans les ports, de fluidité et les avantages liés aux coûts que le Port autonome de San Pedro offre.

Pour le Président du CMC, le Conseil Malien des Chargeurs a un autre rôle, qui est celui de rapprocher la CMDT des plateformes portuaires, pour que le coton malien s’exporte dans les meilleures conditions. «C’est ce que nous avons fait. Et, pour cela, nous avons invité le Port autonome de San Pedro à venir discuter avec la CMDT.

 

Et, comme vous l’aurez constaté, la rencontre s’est bien passée. Nous avons eu des promesses fermes et des plus intéressantes de part de la partie ivoirienne, qui a promis d’accueillir dans les meilleures conditions le coton malien. A titre d’exemple, San Pedro va réserver à la CMDT des espaces et des priorités à l’embarquement» a insisté le Président du CMC.

 

Avant d’évoquer l’entretien des routes que la partie ivoirienne a promis pour que les transporteurs maliens puissent accéder au port sans anicroches majeures. Et Ousmane Babalaye Daou de continuer «aujourd’hui nous sommes avec le port de San Pedro, demain, vous allez voir ce qui va se passer. Le Mali a 8 corridors. Ces 8 corridors, nous allons les interroger et voir lequel d’entre eux sera mieux pour le Mali. Parce que tout le coton malien ne peut pas être exporté par San Pedro seulement» précisera le Président du CMC. «Il faudrait qu’on en exporte par Abidjan, par Dakar, par Nouakchott, etc».

 

 

Quelques missions du Conseil Malien des Chargeurs

Rattaché au ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, le Conseil Malien des Chargeurs est un maillon indispensable dans la facilitation des échanges commerciaux entre notre pays et les pays côtiers.

 

Cette structure, qui est actuellement dirigée par Ousmane Babalaye Daou, a pour missions, entre autres, de négocier toute la chaîne de transport: le transport maritime, le transport fluvial, le transport par voie terrestre ou par voie ferroviaire… Pour Ousmane Babalaye Daou, pour le CMC, toute cette chaine doit être négociée «pour que le Mali puisse importer dans les meilleures conditions et exporter aux moindres frais».

 

En plus de cette mission, le Conseil Malien des Chargeurs a d’autres tâches, qui sont moins visibles mais tout aussi importantes. Il s’agit notamment de la fluidité, afin de pallier à toute pénurie. «Parce qu’il faut que la marchandise arrive et qu’il n’y ait surtout pas de rupture» explique le Président du CMC qui, dans le souci de permettre aux Maliens d’avoir accès aux produits de première nécessité, insiste pour qu’il y n’ait pas de tracasseries. Pour réduire les tracasseries dans les cordons ivoiriens, le CMC a mis les bouchées doubles.

 

 

EBEMI-SA, une solution à la tracasserie routière

Pour réduire les effets de la principale menace sur les transactions commerciales entre notre pays et les pays voisins, le Conseil Malien des Chargeurs travaille d’arrache-pied avec l’Office Ivoirien des Chargeurs, pour permettre aux chargeurs maliens d’importer et d’exporter dans les meilleures conditions.

 

Avec le Conseil Malien des Transporteurs Routiers et la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, le CMC a mis en place une organisation dénommée EBEMI-SA (où es-tu? traduction littérale), pour qu’il y ait un tracking, autrement dit une géo-localisation, sur certains corridors. Cela entraine donc une meilleure visibilité.

 

Pour Ousmane Babalaye Daou, cette géo-localisation permet de voir le camion en train de partir, de voir où il s’est arrêté, qui l’a arrêté et pourquoi il a été arrêté. En somme, le tracking permet aux camions de circuler le plus rapidement possible.

 

Il offre surtout une garantie de sécurité. «Si le camion quitte le corridor, pour une raison ou pour une autre, on le saura» explique le Président du CMC. Toutes choses qui peuvent permettre d’intervenir le plus rapidement possible. En clair, avec le tracking, le corridor Bamako – San Pedro est plus que jamais balisé.

 

Yaya Samaké

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