Face a l’interdiction du surplus de carburant : Les Maliens décident de bouder le port de Dakar

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Sada Samake
Col Sada Samake, ministre de l’Interieur12

Pour obtenir l’abrogation de la mesure  interdisant aux transporteurs maliens de faire le plein de leurs réservoirs de réserve à Bamako, une délégation conduite par le ministre de la Sécurité, le général Sada Samaké, s’est rendue à Dakar le 25 février. A l’issue de la mission, Sada Samaké est rentré bredouille à Bamako. Car il s’est contenté  d’écouter la version de son homologue sénégalais. Pour la partie sénégalaise, la décision est irrévocable. Avec cette interdiction, les transporteurs et les opérateurs économiques maliens ont décidé de bouder le Sénégal de Macky Sall au profit de la Côte d’Ivoire et de la Mauritanie.

 

 

 

Conscients de leur apport dans l’économie du Sénégal (300 milliards de francs Cfa) par an, les transporteurs maliens s’organisent pour faire face à la situation. A en croire Youssouf Traoré,  le Conseil malien des transporteurs, en partenariat avec le Conseil malien des chargeurs et les opérateurs économiques, organisera des missions dans certains ports de la sous-région pour négocier les taxes de passages et autres avantages. Il s’agit notamment de la Côte d’Ivoire et de la Mauritanie. Déjà certains opérateurs économiques ont donné le ton en détournant leurs marchandises sur le port d’Abidjan.

 

 

 

Le Ministre Sada Samaké se plie à la volonté de Dakar

Décidément, le Premier ministre s’est trompé de choix pour conduire la mission devant régler la crise. Au lieu de désigner le ministre de tutelle, en l’occurrence le Général Abdoulaye Koumaré, il a envoyé celui de la Sécurité au Sénégal. Mais ce dernier n’a rien apporté comme solution au problème.

 

 

 

A partir de ce matin 3 mars 2014, aucun camion de transport de marchandises ne sera toléré sur le territoire du Sénégal avec un troisième réservoir.

 

 

 

Depuis le 9 février dernier, le corridor Bamako- Dakar connait une paralysie  quand 22 gros porteurs maliens ont été arrêtés à Kidira, ville frontalière du Sénégal par des gendarmes qui les sommèrent de vider leur deuxième réservoir de carburant avant de mettre aux arrêts les chauffeurs et  confisquer tous les documents de voyage des camions. Cette  crise fait suite à une décision du Ministre sénégalais de la Sécurité intérieure, Abdoulaye Daouda Diallo, interdisant le surplus de carburant dans les camions sur le territoire du Sénégal.

 

 

 

Selon Dakar, cette décision est motivée aussi bien par des raisons sécuritaires qu’économiques. «La menace terroriste est telle que nous ne pouvons pas admettre le transport incontrôlé de carburant sur notre territoire. Sur le plan économique, la raison est simple. L’achat du carburant par les usagers permet d’entretenir les routes et les services sénégalais de sécurité ont découvert que les transporteurs maliens s’adonnent à une vente illicite de carburant le long du corridor grâce à ces réservoirs». Voilà l’argumentaire du ministre sénégalais de la sécurité pour faire plier son homologue du Mali.

 

 

Dans un communiqué laconique, les deux délégations, sénégalaise et malienne, ont convenu, à travers un accord, de mettre en place une mesure interdisant aux gros porteurs le transport du surplus de carburant  sur l’axe Dakar-Bamako à partir du  03 mars prochain. En se pliant aux exigences de Dakar, Sada Samaké n’a pas mesuré la conséquence de cette interdiction sur les produits de grande consommation.  Les transporteurs font le plein de leurs troisièmes réservoirs au Mali parce que le carburant coûte moins cher ici qu’au Sénégal avec au moins 200F de différence suite à une politique de subvention du carburant par le gouvernement malien. Mais cette mauvaise gestion de ce dossier par le ministre général, Sada Samaké, n’est pas surprenante  après l’interpellation de Youssouf  Traoré, le président du Conseil malien des transporteurs routiers, sous son ordre par les forces de sécurité suite au blocus du 9 février dernier à Diboli.

 

 

Des sanctions prévues     

Au chapitre des sanctions qui sont prévues, il y a, entre autres, la saisie de la  marchandise et l’arrestation  du convoyeur. « Si nous constatons, malgré tous ces efforts,  que le trafic continue, nous serons amenés à  mettre en place d’autres mesures et à appliquer la loi dans toute sa rigueur», a laissé entendre le ministre sénégalais de l’Intérieur. «Nous devons arrêter des mesures concrètes pour que cela ne se reproduise plus. Les deux pays n’ont pas intérêt à créer une situation d’insécurité». C’est en ces termes que le ministre sénégalais de la sécurité intérieure a affiché le triomphalisme de son pays sur le Mali à travers le ministre Sada Samaké incapable de défendre les intérêts de son pays.

 

 

 

Le ras-le-bol des transporteurs face au diktat de Dakar

Face a cette raclée, le président du conseil malien des transporteurs routiers, Youssouf Traoré, dénonce avec la dernière énergie cette décision qui, selon lui,  est contraire à la réglementation de l’Uemoa. Avant d’ajouter que la mesure est purement économique et non sécuritaire. Il s’agit, selon lui, de contraindre les transporteurs maliens à payer leur carburant au Sénégal. Ce qui n’est pas sans conséquence sur le prix des produits dans la mesure où le carburant occupe seul 38% dans le coût du transport. Parlant de l’entretien des routes, Youssouf Traoré fait le point de l’apport des transporteurs maliens dans l’économie du Sénégal. «Je pense que les exploitants de ce corridor contribuent déjà beaucoup à travers les différents systèmes de pesée à l’essieu, les taxes au pesage- péage et autres taxes de passage. Mieux, 80% des produits maliens passent par le port de Dakar.  Ce qui constitue 23 à 24% des ressources du Sénégal avec 300 à 350 camions par jour. Soit près de 300 milliards. Quand le Sénégal avait eu des problèmes de délestage, on nous a même imposé des taxes pour le développement de l’énergie », explique le président des transporteurs. Face à ce manque de courtoisie de Dakar, les Maliens envisagent des mesures de réciprocité.

 

Les réservoirs de réserve, au cœur de la controverse, ne sont nullement contraires aux principes du transport international. Fabrication  artisanale, les transporteurs l’utilisent  par souci de fluidité et de sécurité sur la distance à parcourir.

 

Nouhoum DICKO

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3 COMMENTAIRES

  1. Nous devons des maintenent augmenter doublement le prix de nos produits dont les senegalais ne peuvent se passer.nous pensnons que des situations de ce genre ne doivent plus se passer entre Mlaliens et Sengalais. Les politicitiens sont ce qu’ils sont. C’est domage que dans des situations de ce genre que c’est les populations civiles qui subissent.

  2. Dans la courtoisie on finit par une solution adéquate. ne lesant
    aucune partie. on se lève pas du jour au lendemain pour vouloir
    changer les choses. ça c’est de l imposition. Que chaque partie fais
    son choix surtout qu’il soit objectift

  3. Le Mali est un pays souverain. S’il se sent lésé ou incompris il est libre de changer de port.

    La presse sénégalaise ne parle même plus de cette affaire qui fait les choux gras de certains journalistes maliens.

    Maintenant face à certaines pratiques, allez savoir si les ivoiriens ou les mauritaniens sont plus tolérants et plus patients que les sénégalais.

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