La compagnie aérienne Air Mali fait face à un contexte des plus tumultueux depuis quelque temps. En effet, outre la crise récurrente au Nord du Mali, qui a porté un coup d’arrêt quasi définitif à l’afflux de touristes dans notre pays, elle subit aussi de plein fouet les effets de la crise économique mondiale, qui a eu des impacts évidents sur le trafic aérien international.
C’est pour expliquer les différentes mesures mises en œuvre par les dirigeants d’Air Mali pour sauvegarder l’outil de travail que le DG de la compagnie, Abdérahmane Berthé, était devant la presse lundi dernier, en compagnie de son staff. Le plan de sauvegarde mis en chantier, avec l’aval du personnel, a pour objectif de réduire les pertes de la compagnie aérienne et de faciliter la relance de ses activités dès que la conjoncture lui sera plus favorable.
Ainsi, seul un aéronef, un CRJ 200, est opéré par Air Mali depuis le 11 juin dernier et le nombre de vols et de destinations a été revu à la baisse. Côté personnel, 199 employés sur 222 continuent d’être inscrits sur les livres comptables, les contrats à durée déterminée prenant fin en avril, mai et juin n’ayant pas été reconduits.
Mais le DG ne compte pas insulter l’avenir. C’est pourquoi Air Mali a multiplié les accords commerciaux avec de nombreuses compagnies, ce qui lui permet d’offrir des billets vers de nombreuses destinations africaines, européennes et moyen-orientales. outre le partage de codes avec Air France scellé récemment, des partenariats ont été noués avec Ibéria, Qatar Airways, Brussels Airlines, et la compagnie sœur Air Burkina.
Abdérahmane Berthé espère donc que, au vu de ces mesures drastiques, Air Mali, dès que la situation actuelle s’améliorera, pourra repartir d’un bon pied, sans avoir à supporter les surcoûts induits par l’insécurité, qui avait amené les réassureurs à demander que les aéronefs de la compagnie ne soient plus parqués à Sénou. Ainsi, les pertes de 45% du chiffre d’affaire mensuel, soit près de 540 millions de FCFA, ne seront qu’un mauvais souvenir.
Rappelons que la Compagnie Air Mali, créée en 2005, a repris son nom historique en 2009. Son capital de 3 milliards de FCFA est détenu à 94% par ADP, une filiale du Fonds Aga Khan pour l’investissement, contre 2% à l’Etat malien, 2% à la société Agora Mali et 2% à divers autres actionnaires nationaux.
Ramata Diaouré
