Exclu ‘’injustement’’ de l’élection du CMTR : Le collectif des transporteurs routiers charge le ministre Koumaré

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Selon le collectif, la grave et préjudiciable confusion engendrée par la faute du ministre Koumaré, a fait qu’à cette date, seules 134 personnes sont inscrites sur plus de 900 porteurs de cartes professionnelles dans le District de Bamako.

C’est la Maison de la presse qui a servi de cadre, samedi dernier, pour la tenue de la conférence de presse présidée par le président du Collectif des Transporteurs du Mali, Moctar Théra, Pdg de Binké Transport. Il était entouré pour la circonstance par le 2ème  vice-président du bureau sortant du Cmtr, Malick B Diallo ; du Secrétaire général du Syndicat National des Transporteurs  Routiers Urbains,Inter Urbain et Internationaux (Syntrui) , Adama Coulibaly et  du Pdg de Ghana       Transport, Ibrahima Diarra…

Une occasion mise à profit par les responsables du collectif des transports pour dénoncer les conditions d’organisation de l’élection consulaire du Conseil malien des transporteurs. Selon le président du Syndicat national des transporteurs routiers Urbain-inter urbain et internationaux(Syntrui), Adama Coulibaly, la section 4  du décret  N°04-359 P-RM du 08 septembre relative au régime électoral stipule clairement «  Sont électeurs les membres qui remplissent les conditions ci-après : être de nationalité malienne, être âgé de 21 ans au moins, être détenteur de la carte professionnelle, être à jour dans les paiements de cotisation, des impôts et taxes, ne pas être sous le coup d’une incapacité ou d’une déchéance ». « L’Administration n’a  pris aucun  acte conservatoire pour pallier cette irrégularité», regrette-t-il.

La confusion créée par le ministre

S’agissant de l’application et du respect des textes, le Sg du Syntrui, Adama Coulibaly, a été sans équivoque : « Au lieu de s’en tenir aux textes, le ministre Mamadou Hachim Koumaré a créé la confusion dans les textes en prenant un premier arrêté, N°2014-3480 Metd-Sg  du 04 décembre, fixant la date des élections Consulaires du Cmtr au samedi 4 avril 2015. Dans cet arrêté, l’insuffisance qui a été relevée est la confusion faite entre le Décret N° 99-426/P-RM du 29 décembre 1999 régissant le Conseil Malien des Chargeurs et le Décret N°04-359 P-RM du 08 septembre 2004  relatif au Cmtr ». A l’en croire, le ministre Koumaré a voulu appliquer les textes du Conseil Maliens des chargeurs en lieu et place de ceux du Conseil Malien des Transporteurs Routiers pour organiser les élections. C’est suite à de nouvelles protestations, souligne-t-il, que le ministre Koumaré a pris un deuxième arrêté qui est paru avec de nouvelles irrégularités. Avant d’expliquer : « c’est devant une telle cacophonie administrative et surtout le refus du ministre de se conformer aux dispositions du décret no 04-359/P-RM, que les organisations professionnelles se sont vues dans l’obligation d’attaquer les deux arrêtés devant la Cour Suprême ». Comme si cela ne suffisait pas  le ministre Koumaré, selon les explications de Coulibaly, a pris un troisième arrêté sous le no 2015-0206/METD-SG du 02 mars 2015, qui stipule à son article 3, que les opérations d’enregistrement doivent commencer dans les 15 jours qui suivent la prise de l’arrêté fixant la date des élections et  s’étendront au moins 30 jours. Coulibaly a poursuivi en affirmant que l’article 18 de ce décret abroge toutes les dispositions antérieures contraires, notamment celles de l’arrêté no 2014 -3480/METD du 04 décembre 2014 comportant la même date, le même numéro et le même objet.

Mal lui en a pris également, car en voulant corriger une erreur, il a laissé paraitre de nouvelles irrégularités en oubliant de mentionner pour avoir la qualité d’électeur, la détention d’une carte professionnelle.

« C’est une grave et préjudiciable confusion », a fulminé le Sg du Syntrui, Adama Coulibaly. Avant de faire savoir que l’élection fixée au 25 avril n’est pas en conformité avec les délais  prescrits dans le Décret N°04-359 P-RM du 08 septembre.

A quoi joue le ministre Koumare et pour qui ?

Le collectif des transports routiers se dit surpris et étonné des agissements et du comportement du ministre Koumaré. Car, conformément au troisième arrêté, N° 2015-0206/Meted-sg du 2 mars,  les inscriptions devaient reprendre le 17 mars et s’achever le 17 mars. Mais, selon le collectif, à la surprise générale, quand les transporteurs se sont présentés pour s’inscrire le 18 mars, le gouverneur du District  de Bamako leur a opposé la clôture des inscriptions depuis le 16 mars, en leur signifiant la correspondance no 000345/METD-SG du 23 février 2015 portant instruction du ministre.

« A cette date, seules 134 personnes sont inscrites sur plus de 900 porteurs de carte professionnelle dans le District de Bamako. » a regretté le collectif.

« Tout a été fait pour nous exclure et nous éliminer des élections. Nous restons et demeurons des républicains. Si la grande mobilisation ne suffit pas, nous allons saisir qui de droit pour réclamer l’annulation de ces élections », a déclaré le président du collectif et Pdg de Binké Transport, Moctar Théra. Avant d’ajouter : « nous ne menons pas une bataille de leadership. La bataille que nous menons se passe sur le terrain, au sein des compagnies et non dans une quelconque salle ». Nous ne savons pas, poursuivit-il, à quoi joue le ministre et pour qui. « Seul le ministre peut dire les raisons de cette confusion qu’il a sciemment installée », a-t-il laissé entendre. Avant de poursuivre : « le Collectif des transporteurs veut aller aux élections, exige le respect des textes règlementaires régissant le processus électoral du Cmtr, souhaite des élections inclusives, libres, crédibles et transparentes».

Pour conclure, le président du collectif a demandé aux plus hautes autorités d’interpeller le ministre Koumaré, pour mettre fin à cette injustice qui déshonore le Mali. Car, dit-il, les vrais problèmes du Mali, ce sont les cadres.

Rappelons que, le conseil malien des transporteurs routiers est un organisme public à caractère professionnel, créé par la loi no 04-040 du 13 aout 2004. Au regard de la loi, les instances actuelles du Cmtr sont en fin de mandat depuis décembre 2012, donc ne jouissent d’aucune légitimité.

Badra Aliou

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