Le climat est très électrique dans la cité des rails quant aux élections consulaires du bureau des chargeurs du Mali. Deux listes sont en opposition, créant deux tendances. Il s’agit de l’ancien bureau dont le mandat a expiré depuis 2012 et qui a été reconduit suite à la double crise institutionnelle et sécuritaire que le pays a connue et en face, une liste de jeunes opérateurs économiques qui estiment vouloir insuffler du sang neuf au CMC.
Cette nouvelle tendance conduite par Boubacar Niang, accuse le bureau actuel d’avoir commis beaucoup d’erreurs qui ne sont pas pardonnables. Ce bureau, soutient-il, a tenu secret la date limite de dépôt des candidatures pour les écarter, heureusement que la date a été repoussée. C’est ainsi qu’ils ont établi une liste pour défendre l’intérêt des chargeurs et des Kayesiens, a laissé entendre M. Boubacar Niang de la nouvelle tendance. Il est adoubé par Amza Diallo de la nouvelle tendance qui affirme à son tour que « le CMC est un secteur des importateurs et des exportateurs. Pour rehausser et dynamiser ce secteur, nous nous sommes dit qu’il faudrait que les acteurs eux-mêmes s’impliquent davantage à la chambre consulaire. C’est pourquoi, nous sommes décidés avec d’autres opérateurs dynamiques à rehausser le CMC. Cependant, nous restons disponibles et tendons également la main pour l’intérêt de Kayes ».
De l’autre côté, Youssouf Keita, le 1er vice-président du Conseil Malien des Chargeurs de Kayes, qui se dit satisfait du mandat de son bureau, pense que le climat est serein à la veille de ces élections et appelle au calme : «nous tendons la main à tout le monde pour un consensus. » Mais la démocratie n’interdit pas quelqu’un qui remplit les conditions de faire autrement. De toutes les façons, nous sommes tous des opérateurs économiques et après les élections nous resterons des amis, des frères et des collaborateurs », calme t-il. Il continue en ajoutant qu’ils ont appris l’existence d’une seconde liste, à laquelle leur liste tend la main pour faire valoir le consensus. Mais, pour l’instant, rien n’est fait, chaque camp attend que l’autre fasse le premier pas et s’aligne derrière lui. A cette allure, il n’est pas évident que ce consensus que tout le monde souhaite se réalise, car chacun voit midi devant sa porte. Chacun croit en sa force et voit son étoile dans le firmament. En attendant, les deux camps se regardent en chiens de faïence dans un climat de tension très électrique.
Harber MAIGA