Dans son intervention, le vice président du Conseil Malien des Transports Routiers, Mr Malick Diallo, a expliqué le contexte dans lequel le CMTR a été créé. Selon lui, la Révolution de mars 1991 a donné naissance à plusieurs syndicats dans les domaines clés d’activités génératrices de ressources pour l’Etat malien.
Pour faire face à la situation critique du domaine du transport routier, poursuit-t-il, le gouvernement à l’époque a urgemment créé un interlocuteur entre l’Etat malien et les transporteurs routiers en vue d’élaborer une gestion effective dans ce secteur. C’est dans ce contexte que naquit le Conseil Malien des Transporteurs Routiers connu sur le vocable CMTR par le décret N°04-359/ P-RM du 8 septembre 2004 à la demande des transporteurs routiers.
« Il (le Conseil) représenta dès lors l’interface entre le gouvernement et les syndicats du domaine de transport. Le CMTR est donc depuis sa création, la structure a permis à l’Etat et aux transporteurs à travers la voix des syndicalistes d’étaler avec minutie les difficultés liées à ce secteur tant important pour le pays », a-t-il dit.
Cependant, le mandat du 1er bureau du CMTR qui a été ouvert en 2006 a pris fin en 2012. Dès lors, les transporteurs ont constaté un silence notoire de la part du gouvernement qui ne se manifestera que le 1er octobre 2013 avec l’insistance de la coordination des groupements routiers pour organiser les élections.
Selon les conférenciers, depuis cette réaction, aucun acte administratif jusqu’aujourd’hui n’a été pris par le ministère de tutelle pour orienter le sort de la Coordination qui est une structure hautement stratégique dans le secteur du transport.
« C’est dans cette atmosphère de tension entre les parties que le 3 juillet 2014, le Ministère du Transport et de l’équipement adressait une correspondance au CMTR dans laquelle l’organisation des élections du bureau national prenait donc effet. Une décision qui devait certainement mettre fin aux dissensions », a expliqué Mr Adama Diallo.
Les « manœuvres » du ministre de tutelle
Toujours selon les conférenciers, trois arrêtés ont à ce jour, été pris par le ministre du Transport et de l’équipement, Mamadou Hachim Koumaré pour régir le mode électoral et mettre en place du bureau national du conseil malien des transports routiers.
Cependant, aucun n’a été approuvé par la Coordination des Groupements Professionnels des Transporteurs Routiers taxant ces arrêtés ‘’contraires aux dispositions du décret d’application de 2004’’.
Pour les membres du CMTR, le ministère a atteint le degré du paroxysme et de l’incompétence. Ils ont déclaré que les vrais problèmes du Mali sont ses cadres. La coordination appelle le gouvernement à prendre au sérieux le dossier. Du contraire, les routiers menacent d’aller en grève.
Adama DAO