Sale temps pour le président du bureau sortant du Conseil Malien des Chargeurs (CMC), Ousmane Babalaye Daou, pourrait-on dire après la tenue successive de la réunion des membres du Groupement des Commerçants du Mali. En fin de semaine dernière, vendredi et samedi (20 et 21 mars 2015) exactement, ils étaient très nombreux à se retrouver au siège du Groupement, sis à la zone industrielle (ex – siège du Patronat). Autour de Soya Golfa président du groupement, l’on pouvait noter la présence, entre autres, de Mamadou Sinsi Coulibaly, des candidats à la succession de Ousmane Babalaye Daou, des chargeurs etc.
L’intéressé, lui – même, était présent. Evidemment, la police des débats était assurée par le doyen Soya Golfa, bénéficiant de la confiance de ses pairs. L’ordre du jour principal portait sur la situation du Conseil Malien des Chargeurs. Contexte aidant, le renouvellement du bureau du conseil pointant à l’horizon, les intervenants ont tour à tour fustigé la gestion du bureau sortant. C’est pourquoi ils n’ont pas manqué de réclamer l’état des lieux.
Autrement dit, ils ont souhaité avoir sous la main l’audit de leur conseil avant d’aborder toute question d’élection ou de renouvellement de bureau. Plusieurs intervenant sont revenus sur les diverses investigations menées ces dernières années au CMC. Du Bureau du Vérificateur Général (BVG) à la CASCA, en passant par l’Inspection des Finances, des enquêteurs avaient séjourné au CMC. Et des rapports de missions avaient été produits.
Curieusement, tous ces rapports dorment dans les tiroirs. Ce n’est pas que les autorités n’avaient pas eu connaissance des missions de contrôles. Certainement, leurs contenus les gênaient.
Au sein du Groupement des commerçants, les principaux intéressés de la suivie du CMC, cela inquiète. Beaucoup d’entre eux s’interrogent sur l’attitude des autorités. L’arrivée au gouvernement de Mamadou Hachim Koumaré, la tutelle, leur avait donné un moment de l’espoir de courte durée, car apparemment, celui – ci semble faire la sourde oreille. A maintes reprises, il avait en effet été interpellé sur la gestion cavalière de leur conseil. Ils ont toujours attiré son attention sur la fréquence des missions à l’extérieur du président du CMC, l’absence de réalisations concrètes sur place.
Lors des interventions, d’aucuns ont soulevé le fait que Ousmane Babalaye Daou n’aurait posé aucune brique depuis son élection à la tête du conseil. ” Il n’a fait aucune réalisation, rien que des missions à l’étranger “, dira l’un d’eux devant l’auditoire. Un autre renchérit en ces termes : ” Cela fait plus de sept ans qu’il est là. Il ne peut présenter aucun bilan crédible”.
Des candidats à la succession d’Ousmane Babalaye Daou, dont nous taisons les noms, ont aussi fait part de leurs griefs. Pour certains, le conseil court le risque d’aller vers sa perte si rien n’était fait. Ils en appellent au bon sens de l’autorité de tutelle pour parer au plus pressé.
Samedi soir, les membres du Groupement étaient unanimes sur le départ du sieur Daou. En attendant, ils exigent des autorités la mise en place d’une délégation spéciale pour gérer les affaires courantes. Ils ne veulent pas du tout entendre parler d’élection au CMC sans cela.
Au passage, rappel avait été fait de l’existence de marchés passés avec des opérateurs étrangers dont la moralité serait plus que douteuse. Faut – il rappeler que le Groupement des Commerçants du Mali est la principale force du monde des affaires. Il est présidé par le vieux Soya Golfa.
- Koné