Dissidence autour de l’assemblée élective du Conseil malien des transporteurs routiers : Le ministre Koumaré sur le banc des accusés

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Mamadou Hachim Koumaré: Mministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement

Rien ne va plus entre les transporteurs routiers maliens. Les proches collaborateurs d’hier ont enterré « la hache de la paix » en déterrant celle de la guerre depuis l’arrêté incendiaire du 4 décembre 2014 du ministre de l’Equipement, des transports et du Désenclavement, Mamadou Hachmi Koumaré visant à appliquer les textes du Conseil malien des chargeurs (CMC) en lieu et place de ceux du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR) pour organiser les élections. Voyant derrière cette attitude peu « orthodoxe » du ministre, une volonté affichée de prendre en otage les élections consulaires du 25 avril 2015 ,  un collectif  de transporteurs, issu du bureau sortant dirigé par Youssouf Traoré, s’est constitué en garde-fou et entend le ramener à l’ordre en vue de sauvegarder l’union des transporteurs maliens. 

Quel intérêt le ministre de l’Equipement, des transports et du Désenclavement, Mamadou Hachmi Koumaré a-t-il à tirer de la violation flagrante des textes du Conseil malien des transporteurs routiers? La question était sur les lèvres de tous les participants lors de la conférence de presse organisée, le samedi 18 avril 2015 à la Maison de la presse, par le Collectif des transporteurs maliens tant sa décision est abusive et porteur de danger pour la cohésion des acteurs du transport malien.  Mais entre temps l’urgence est de stopper l’hémorragie. Car selon le président du Syndicat des transporteurs urbains et intra-urbains, Adama Coulibaly, le ministre Koumaré n’est à sa première tentative de diviser les transporteurs maliens.  A l’en croire, il est dans ses manœuvres depuis bientôt un an lorsque les organisations professionnelles des transporteurs lui ont écrites pour constater la fin de mandat de l’actuel bureau en vue de prendre des mesures conservatoires (prorogation de mandat ou mise en place d’un collège transitoire). Mais sans succès. Ce n’est que 10 mois après les différentes plaintes des organisations professionnelles des transporteurs que le ministre a réagi en prenant un premier arrêté le 4 décembre 2014  fixant la date des élections de l’assemblée consulaire du CMTR au samedi 4 avril 2015.   « L’insuffisance principale faite dans ledit arrêté est la confusion faite entre le décret N° 99-426/PRM du 29 décembre 1999 régissant le Conseil malien des chargeurs et le décret N°04-359/P-RM du 8 septembre 2004 relatif au CMRT », a expliqué Adama Coulibaly.  C’est dire que le ministre des transports a voulu appliquer les textes du Conseil malien des chargeurs en lieu et place de ceux du Conseil malien des transporteurs routiers pour organiser les élections du 25 avril du CMTR.  Face à de nouvelles protestations des organisations des professionnelles des transporteurs, le ministre prend,  quelques jours plus tard, un deuxième arrêté comportant la même date, le même numéro, le même objet sous la même signature que le précédent.  Mais, dans sa tentative de fuite en avant, il laisse paraître dans ce deuxième arrêté de nouvelles irrégularités en oubliant de mentionner l’obligation de disposer d’une carte professionnelle des transporteurs pour être électeur. « En plus, dans l’article 3 du même arrêté, il pointe les conditions d’éligibilité du Conseil malien des chargeurs en lieux et place de celles du CMTR », s’indigne Adama Coulibaly. Selon Sidi Moctar Théra, 1er vice président du Conseil transitoire de la Chambre de commerce et d’Industrie du Mali, la dernière découverte du ministre a été de prendre le mars 2015 un autre arrêté sous le N°2015-0206/METD-SG qui stipule à son article 3 que les opérations d’enregistrement doivent commencer dans les 15 jours qui suivent la prise de l’arrêté fixant la date des élections et s’étendront au moins 30 jours.  « Et l’article 18 de cet arrêté a abrogé toutes les dispositions antérieures contraires notamment celle de l’arrêté N° 20014-3480/METD-SG du 4 décembre 2014.  Donc conformément à ce dernier arrêté, les inscriptions devraient reprendre le 17 mars 2015 et s’achever le 17 avril 2015. Mais à la surprise générale quand les transporteurs se sont présentés pour s’inscrire le 18 mars, le gouverneur du District de Bamako leur a opposé la clôture des inscriptions depuis le 16  mars 2015 en leur signifiant la correspondance   N°000345/METD-SG du 23 février 2015 portant instruction du ministre », a décrié Sidi Moctar Théra. A l’en croire à cette date, seules  134 personnes sont inscrites sur plus de 900 porteurs de carte professionnelle dans le District de Bamako. A quoi joue le ministre de l’équipement, des transports et du Désenclavement ? Qu’est-ce qui motive sa détermination à torpiller les textes de cette institution? En tout cas le Collectif des transporteurs maliens entend user de toutes leurs forces pour faire échec à sa « conspiration ».

Youssouf Z KEITA

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1 commentaire

  1. La photo entete est fausse ce n’est pas le Ministre merci rectifier

    Pourquoi ne pas donner la parole au Ministre afin d’eclairer la lanterne des lecteurs

    Merci

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