Un crash peut en cacher un autre !

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Mali: les présidents malien et burkinabè sur le site du crash de l'avion d'Air Algérie
Une photo fournie le 25 juillet 2014 par l’ECPAD montrant des soldats français sur le site du crash du vol AH5017 d’Air Algérie French soldiers standing by the wreckage of the Air Algériedans la région de Gossi, à l’ouest de Gao, au Mali
afp.com – –

Le crash de l’avion d’Air Algérie en territoire malien a provoqué des chocs terribles dont le plus important a frappé sans nul doute les passagers et l’équipage de l’aéronef. On imagine aisément la douleur des familles éplorées ainsi quele désarroi des compagnies aériennes.

L’onde de choc s’estpropagée douloureusement avec l’occurrencedesdommages collatéraux dans une zone déjà endolorieet endeuillée par la rébellion, la guerre, les traumatismes en tous genres infligés par des narco – trafiquants et des djihadistes. Mais le chocsur la têteaura été provoqué par la nouvelle de la découvertedu côté de Gossi en territoire malien par des militaires burkinabéde l’épave de l’avion avec des prises de vue assez saisissantes, alors que la version officielle fournie par le président de la république lui-même situait le crash dans les environs de Kidal, c’est-à-dire à mille lieues de là.  Pour ceux qui ne le sauraient pas, la localité de Gossi est située entre Hombori et Gao dans un secteur sensé être sous administration civile et militaire malienne. Ce crash et sa gestion par les pouvoirs publicsnous ramènent malheureusement et inexorablement dans l’antre du doute, voire de la crainte pour l’avenir. Mais diantre ! Que s’est-il passé pour qu’on produise une communication aussi désastreuse là où un simple communiqué ministériel aurait permis de maintenir les populations et la communauté internationale dans l’attente d’une explication plausible? Deux hypothèses sont à explorer. Primo, le crash s’est produit sur le territoire malien où on ne dispose pas d’informationstechniques précises et où, dans le contexte actuel on ne veut pas apparaître comme n’ayant pas la maîtrise de ce qui se passe au nord. Alors, onle situevers Kidal qui, de notoriété publique échappe à l’administration. Deuxio, malgré les perturbations atmosphériques pourtant abondamment évoquées, le syndrome ukrainien prend le dessus et il conduit inéluctablement à la thèse de l’attentat qui ne peut être le fait que d’éléments de la nébuleuse islamico – terroriste. Leréveil est aujourd’hui brutal : le crash s’est dérouléà Gossi, localité plus proche de Mopti quede Kidal, ce qui oblige à admettre que l’administration malienne ne contrôle absolument plus rien dans le nord du pays.

En situation de crise, il est essentiel de conserver le sens des réalités pour ne pas sous- estimer les courants adverses ou se surestimer, comme il  faut savoirgarder le sens de l’humilité qui permet de donner de la mesure à chaque action, à chaque propos.

Mahamadou Camara

Camara_m2006@yahoo.fr

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