Corridor Niamey Ouagadougou Bamako : Le calvaire des chauffeurs commence à partir de la frontière du Mali

0

Malgré l’adoption de plusieurs textes en faveur de la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace CEDEAO, les tracasseries routières se poursuivent de plus belle sur les  routes reliant les pays de la sous-région ouest-africaine, plus précisément le Niger, le Burkina-Faso et le Mali. C’est dire que la libre circulation des personnes et des biens est loin d’être une réalité en Afrique de l’Ouest.

 

Cela peut s’expliquer par la non application des textes en la matière adoptés par les différents pays de l’espace par les services de police, de gendarmerie et de douanes. Ainsi, en Afrique de l’Ouest, voyager d’un pays à un autre constitue un véritable calvaire dont témoignent en longueur de journée les chauffeurs et autres transporteurs.

 

Et pour aborder le sujet, il suffit de rencontrer un chauffeur qui vous racontera les nombreuses tracasseries auxquelles ils sont confrontés au cours de leurs voyages. Des tracasseries qui ont pour nom le nombre trop élevé de postes de contrôle, de police, de douanes et de gendarmerie, entre autres.

Pourtant, chaque année, dans ses rapports, l’Observatoire des pratiques anormales (OPA) ne cesse d’alerter les autorités des différents pays de la sous-région sur le calvaire que vivent en longueur de journée les transporteurs et autres usagers de ces routes. Dans certains pays comme le Niger et le Burkina Faso, ces tracasseries semblent avoir  baissé d’intensité, comme en témoignent certains chauffeurs qui sillonnent ces pays plusieurs fois dans le mois.

 

Selon Amadou B., chauffeur nigérien qui se rend au Mali plusieurs mois dans l’année en passant par le Burkina Faso, le calvaire des chauffeurs commence à partir de la frontière Burkina Faso-Mali, depuis le poste de douanes. De ses explications, il ressort qu’au Niger comme au Burkina Faso, le chauffeur n’a aucun problème et ne perd pas de temps, car tout le contrôle est fait en quelques minutes. Mais d’après lui, c’est arrivé au poste des Douanes de la frontière Burkina Faso- Mali que le chauffeur commence à souffrir.

 

« Non seulement le chauffeur perd en argent, mais aussi en temps », a-t-il laissé entendre avant de poursuivre que lors de son dernier voyage sur le corridor Niamey-Ouagadougou-Bamako, il n’a eu aucun problème jusqu’à son arrivée à la frontière où les douaniers lui ont fait non seulement payer de l’argent, mais aussi perdre plus d’une heure et demi de temps avant de lui délivrer les papiers qu’il lui fallait.

Et ce chauffeur burkinabé travaillant dans une compagnie de voyage sillonnant le Burkina, Niger et le Mali, de renchérir que le Mali est véritablement un pays où les chauffeurs subissent beaucoup de tracasseries. A l’en croire, non seulement les postes de contrôle sont nombreux, mais les pertes de temps sont aussi énormes que préjudiciables aux chauffeurs qui sont souvent obligés de faire plus d’une heure de temps avant d’avoir l’autorisation de passer au niveau de certains postes de contrôle au niveau du Mali.

 

Quand à ce chauffeur malien, il fustige l’attitude des policiers maliens qui, selon lui, « font tout pour avoir de l’argent » avec les chauffeurs.

« Lors de mon dernier voyage sur la route Niamey-Ouagadougou-Bamako, c’est seulement au poste de police, à la sortie de Sikasso, que j’ai  eu des problèmes avec la police », a-t-il expliqué. Selon lui, arrivé à ce niveau, bien qu’il soit en possession de tous les documents règlementaires pour le voyage, les policiers l’ont retenu alors qu’il était et en mission et dans un véhicule personnel. Bien que leur ait montré son ordre de mission, il a été obligé de payer de l’argent pour qu’on le laisse partir.

Il s’agit là de quelques témoignages parmi tant d’autres sur les tracasseries que les transporteurs routiers et autres chauffeurs rencontrent sur le corridor Niamey-Ouagadougou-Bamako. Des témoignages qui dénoncent surtout  l’attitude des policiers et douaniers maliens et qui prouvent que ces derniers sont plus tracassiers que leurs collègues du Niger et du Burkina Faso où les chauffeurs disent rencontrer moins de problèmes, perdre moins de temps et dépenser moins d’argent.

Par Dieudonné Diama

 

Commentaires via Facebook :