Au-delà des engagements de nos Etats relatifs à la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l”espace UEMOA, notre pays et le Sénégal se sont particulièrement engagés à sceller un partenariat afin de favoriser les échanges commerciaux entre les deux pays. Cette volonté institutionnelle commune fut ensuite traduite, par les deux parties, par la mise en place d”un arsenal de dispositifs afin de réduire les tracasseries sur l”axe Bamako-Dakar.rn
Il s”agit notamment de la construction d”une route bitumée reliant le pays de la Diatiguiya (Mali) à celui de la Téranga (Sénégal) ; de la diminution sensible des barrières et postes de contrôles. Ce réaménagement notoire a, dans un premier temps, suscité l”enthousiasme des transporteurs des deux pays avant de montrer toutes ses limites.
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En effet, désormais, l”espoir né de l”amélioration des conditions de travail des transporteurs de l”axe Bamako-Dakar n”est plus de mise. La faute, à en croire des sources concordantes, émanerait des agents de la Police et de la Gendarmerie en faction dans les postes de contrôle sur la partie malienne dudit axe. Ces agents, apprend-on, rien que pour leurs intérêts personnels, ne font que cultiver et développer un esprit de xénophobie vis-à-vis des chauffeurs étrangers. Cependant, l”on apprend que des transporteurs vivent le calvaire à partir de Kayes en partance pour Diboli (ville malienne frontalière) et de Diboli à Kayes en provenance du Sénégal.
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Dans cette partie du trajet la règle est connue de tous. Aucun camionneur ne franchit la barrière sans s”acquitter de la traditionnelle rançon de 1000 francs CFA. Cette somme est plus élevée lorsqu”il s”agit d”un camion étranger dont le chauffeur ne détient pas une carte d”identité malienne ou même selon l”humeur de l”agent contrôleur. Ainsi, à des camionneurs étrangers on extirpe deux fois plus le montant de la rançon exigée aux nationaux. Ce montant est majoré lorsqu”il s”agit d”un véhicule qui n”est pas en règle.
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Lorsqu”ils sont interrogés, les agents laissent entendre qu”ils ne font qu”appliquer la réciprocité, car, prétextent-ils, " les chauffeurs maliens subissent le même traitement sous d”autres cieux ". S”il est vrai que les transporteurs maliens subissent des tracasseries sur des axes internationaux, force est de reconnaître qu”il n”en est pas de même sur l”axe Bamako-Dakar. A en croire Amadou Diané, responsable d”un bureau de transit malien, les chauffeurs sénégalais subissent plus de tracasseries sur l”axe Bamako-Dakar que leurs homologues maliens. Almamy Kassambara précise: " Les agents sénégalais nous traitent, nous transporteurs maliens, avec beaucoup d”égard et de considération. C”est à nos agents de traiter nos homologues équitablement, sans aucune xénophobie ".
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Dans tous les cas c”est aux autorités de s”impliquer pour que cette pratique cesse le plus tôt possible au grand bénéfice du partenariat maliano-sénégalais.
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On apprend même que des agents sénégalais ont déjà commencé à venger leurs chauffeurs.
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Markatié Daou
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