Corridor Bamako-Dakar : Les gros porteurs maliens bloqués

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Le trafic des marchandises sur le corridor Bamako-Dakar est paralysé depuis plus de trois semaines. C’est suite à une décision unilatérale des autorités sénégalaises à l’encontre des gros porteurs maliens. Il est interdit à ces derniers de pénétrer sur le territoire du pays de la Terranga tout camion remorque avec des doubles réservoirs pleins de carburant (pour aller et retour). Une goutte d’eau en passe de faire déborder le vase.

 

De plus en plus, les transporteurs maliens se plaignent de toutes sortes de tracasseries dont ils sont victimes le long du territoire sénégalais. La situation est en telle enseigne que beaucoup de chargeurs et transporteurs maliens ont déjà abandonné ce corridor, jadis très fréquenté.

 

 

Pratiquement, depuis le 9 février dernier, le trafic des gros porteurs est perturbé sur l’axe Bamako-Dakar. En effet, le samedi 8 février, 22 gros porteurs maliens ont été immobilisés à Kidira, à l’entrée du territoire sénégalais. C’est à l’actif des gendarmes qui les sommèrent de vider leurs deuxièmes réservoirs avant de mettre aux arrêts les chauffeurs et leurs apprentis. Les pandores sénégalais ont également confisqué tous les documents de voyage des camionneurs interpelés. D’après le patron des transporteurs maliens, c’est à un dimanche 9 février  que tout a commencé. Cela, sans aucun préavis ou saisir les services compétences maliens. « Il n’y a eu ni courrier, ni note de service ni même communiqué pour nous informer de cette décision des autorités interdisant à nos camions de pénétrer sur le territoire sénégalais avec des doubles réservoirs pleins. Comment faut-il qualifier  cette décision? C’est tout simplement de l’abus», a lancé le président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), Youssouf Traoré. C’est ce vendredi 28 courant, à la faveur d’un point de presse.

 

 

«Aussitôt que nous avons été informés, nous avons saisi notre département de tutelle, le ministère des Transports. Et le lendemain, nous avons fait le déplacement à Dakar avec le président du Conseil malien des chargeurs accompagné de son collègue du Syndicat des transitaires et des importateurs pour comprendre la situation. Nous avons rencontré les responsables des ministères sénégalais des Equipements et du Transport ainsi que des Infrastructures maritimes.  Tous nous ont dit la même réponse. Ils ont soutenu que ce sont des nécessités économiques qui ont motivé cette décision. Nous leur avons, en retour, fait part de notre désapprobation», a développé Youssouf Traoré.

 

 

Selon lui, les transporteurs maliens partagent tous la même position: ils arrêtent tout mouvement sur ce corridor tant que la décision n’aura pas été abrogée. «Rien ne peut expliquer une telle mesure. Ni les règles de l’UEMOA, ni les accords économiques conclus dans la Sous-région. Nous sommes totalement sidérés. Les autorités sénégalaises n’ont même pas daigné informer les nôtres avant de prendre une telle décision»,  nous a confié le transporteur.

 

 

Pourquoi des réservoirs supplémentaires?

L’installation d’un réservoir supplémentaire sur les gros porteurs est partie, selon Youssouf Traoré, sur la base d’un certain nombre de constats. D’abord, le carburant est moins cher au Mali qu’au Sénégal. Un litre de gasoil coûte 640 FCFA au Mali alors qu’il est cédé à 800 FCFA au Sénégal. C’est pourquoi les routiers maliens tiennent à avoir, depuis leur départ du Mali, leur dotation en carburant aller-retour pour éviter d’en acheter au Sénégal.  Ensuite, pour des raisons de sécurité, renchérie un autre chauffeur. Aux dires d’un Responsable malien, qu’il est dangereux de remettre une importante somme d’argent aux routiers sur une longue distance.

Le président du Conseil malien des transporteurs routiers, déplorant le déficit de communication du côté sénégalais, précisera que tous ceux qui interviennent dans ce secteur, Maliens et Sénégalais, sont des partenaires. Les uns ne doivent pas prendre une décision sans en aviser les autres et l’appliquer sur cette route.

 

 

Pour comprendre le fondement de la décision sénégalaise, il faut savoir que le prix à la pompe dans notre pays  est beaucoup moins élevé que chez notre voisin.  Naturellement, nos transporteurs font le plein en territoire malien avant de prendre la route de Dakar. Ils ont donc très peu recours aux stations services sénégalaises. Ce qui constitue sans doute un manque à gagner pour le secteur de la vente des carburants sénégalais. Mais, rien n’interdit les camionneurs maliens de faire le plein chez nous pour réduire les frais à engager dans le transport des marchandises. Cela est valable aussi pour les sénégalais. Selon le patron des transporteurs, des centaines de gros porteurs devant aller se ravitailler au port de Dakar sont aujourd’hui stationnés à la frontière, dans l’attente d’un règlement à l’amiable le litige.

Bakary M. Coulibaly

 

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1 commentaire

  1. Je pense qu’il faut donner l’information de façon correcte et impartiale. Lors de la visite du ministre Sada Samaké au Sénégal, il a été question de vente de carburant par nos chauffeurs au Sénégal, ce qui est anormal. Je peux moi même témoigner quant aux bouteilles de gaz que les transporteurs maliens (SONEF par exemple) amenaient pour vendre au Sénégal, le gaz coutait à l’époque (2010-2012)moins cher au Mali qu’au Sénégal, et donc les transporteurs mettaient beaucoup de bouteilles vides dans l’allée du car pour venir les échanger au Mali et revendre au Sénégal à leur retour, c’est du trafic car c’est l’état malien qui subventionne le gaz et l’essence pour les citoyens maliens, ça ne doit en aucune façon être illégalement vendu hors du Mali.Il faut qu’on se respecte et respecter aussi les voisins.

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