Construction de la route Kita Tambacounda via Kéniéba et Dabia : Seule l’entreprise GTMH fait bien le travail

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Le Mali, tout le monde le sait, est en chantier. Mais on sait également que ces nombreux ouvrages de développement ont la vie courte, à cause du bâclage des chantiers. Concernant la construction de la route Kita-Tambacounda (Sénégal) via Kéniéba et Dabia, il semble que seule la société Française GTMH fait bien le travail. Les autres sont loin de respecter le cahier de charge.

Durant ces vingt dernières années, le Mali a connu une ascension dans plusieurs domaines de la vie. Cependant, les infrastructures routières restent moins résistantes, à cause du non respect des normes par des entreprises qui exécutent les travaux. Ainsi, selon nos sources, sur la quinzaine d’entreprises sélectionnées pour réaliser un volet spécifique de cette route, chacune en fonction de sa qualification, seule GTMH respecterait les normes. Ses poteaux électriques et ses ponts seraient bien faits avec des outils adéquats et des matériels de qualité.

Tel ne serait pas le cas des sociétés maliennes qui ne feraient que bâcler le travail. Pourtant, elles se sont entredéchirées afin d’avoir ce marché. Aujourd’hui, elles sont en train de l’exécuter à coup de plusieurs dizaines voire des centaines de Cfa. Pour se mettre à l’abri de tout problème, leurs promoteurs feraient soudoyer les agents des cabinets de contrôle et d’expertise commis et payés pour surveiller les travaux.

Certains indiquent que cette route risque de connaitre les problèmes qu’a connus, il y a plusieurs années, la construction de la route Djidiéni-Diéma. A rappeler que la réalisation de cette route a été la croix et la bannière, au point qu’il a inspiré les célèbres rappeurs (Djo Dama, Ramsès et Dixon). Cette situation déplorable fait poser certaines questions importantes. Pourquoi attribuer alors des marchés à nos entreprises, quand on sait qu’elles ne font pas bien le travail? Comment peuvent-elles être compétitives?

L’Etat malien a intérêt à surveiller avec sérieux la construction des routes, s’il ne veut pas les entretenir à coup des millions de Cfa, quelques années seulement après la cérémonie de leur inauguration. En tout cas, après deux hivernages, la plupart des routes réalisées sous ATT sont à refaire partiellement voire intégralement. Ce qui permet aux fossoyeurs de l’économie malienne de se lécher les doigts.

A quand la fin des sales pratiques qui compromettent l’avenir des générations présentes et futures? Il faudrait que les ressources de l’Etat soient utilisées judicieusement. Il faut également mettre fin au népotisme. Toute société malienne qui n’a pas les outils nécessaires et les ressources humaines qualifiées doit tout simplement être mise à l’écart.

Pour bien construire un pays, il faut se débarrasser des clivages ethniques et nationalistes en faisant appel à des compétences de l’extérieur. A titre d’exemple, après l’avènement de l’indépendance en 1960, les Maliens, Sénégalais et Guinéens ont été les premiers à aller enseigner dans les écoles de certains pays. Mais aujourd’hui, la plupart de ces Etats africains nous ont dépassés en matière de l’éducation. Comment et pourquoi? Donc pour la réalisation des infrastructures routières, on doit faire appel à des sociétés étrangères plus compétentes et qualifiées que les nôtres.

Sékou Coulibaly

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