A l’approche de l’hivernage, le Président de la République, Amadou Toumani Touré est fortement interpellé par les autorités communales et les populations sur le retard considérable accusé (18 mois) pour la fin des travaux de la route intercommunale Banconi -Dialakorodji-Safo. Après plusieurs observations formulées, le Maire de Dialakorodji, Oumar Guindo, a refusé la réception provisoire à cause du non respect de la convention, des contrats et manque de volonté de prise en compte des préoccupations des autorités municipales.
C’est le 16 avril 2010 que le président de la République, Amadou Toumani Touré, a officiellement lancé les travaux de construction de la route intercommunale sur le tronçon Banconi – Dialakorodji – Safo, long de 13 kilomètres. Il s’agissait de contribuer à la facilitation de l’écoulement des productions agricoles des villages de Safo et de Dialakorodji vers le quartier de Banconi, en Commune I.
La construction de cette route vise à améliorer le cadre de vie des villages et des communes, à travers la conception et l’aménagement des ouvrages de mobilisation de ressources en eau (barrages de retenues, forages de production). C’est un bel exemple d’intercommunalité que le président ATT ne cesse de saluer.
Ce projet est financé par l’Agence allemande de la coopération (KFW) à travers le Fonds national d’appui aux collectivités territoires de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoires (ANICT). Les travaux sont exécutés par l’Agence d’exécution des travaux d’intérêt public pour l’emploi (AGETIPE). Le coût du projet s’élève à 1 133 016 636 FCFA dont 901 478 850 FCFA pour les travaux à réaliser pour le groupement RGTP/EMK/GEC, pour une durée de six mois et 75 050 000 FCFA pour le contrôle assuré par BETRAP.
Démarrés en janvier 2010 pour prendre fin en juillet 2010, les travaux de cette route connaissent plusieurs problèmes : manque d’arrosage, insuffisance dans le suivi des travaux, non respect des délais, de la convention ainsi que des contrats et manque de volonté de prise en compte des préoccupations des autorités communales.
Dans une correspondance en date du 10 décembre 2010, adressée au ministre de l’Equipement et des transports, le maire de Dialakorodji, Oumar Guindo, mentionnait que : "Le volet environnemental du projet a été totalement supprimé et le système hydrique a été endommagé par l’entreprise. Face à ces situations, nos populations quelque peu vulnérables, souffrent d’accidents, des maladies provoquées, de l’insécurité routière, à cause de la poussière et la pénurie d’eau. Nous avons fait de notre possible pendant les réunions et visites de chantier. Malheureusement, aucune amélioration des constats déplorables".
Cette lettre avec ampliations au ministère de l’Administration territoire et des collectivités locales, à l’Assemblée nationale, au Gouvernorat de Koulikoro, l’ANICT, l’AGETIPE et la Direction nationale des routes, est restée sans suite.
Suite aux observations formulées, en date du 27 mai dernier, le maire de Dialakorodji a catégoriquement refusé la réception provisoire des travaux pour plusieurs raisons. Ces observations concernent, entre autres, les travaux d’aménagement devant la Mairie de Dialakorodji, la pose de dalle de traversée sur 3 mètres devant l’atelier de collage et au niveau du passage d’accès de la nouvelle mosquée du quartier, les fossés latéraux sur terrain rocheux exécutés à la main au niveau du poste de contrôle, du PK7 et PK 8, et sur la crête à la hauteur du forage de Safo. Ce n’est pas tout. Il s’agit aussi du nettoyage des côtés amont et aval de l’ouvrage du PK 7, des avaloirs sur le long des caniveaux à Safo, de l’étalage des tas de terre à la sortie de rue au niveau du poste de gendarmerie de Dialakorodji…
En tout cas, les autorités municipales ne savent plus quoi faire. A l’approche de l’hivernage, les travaux inachevés risquent de causer des dommages très importants aux populations. Voilà pourquoi les autorités communales, par la voix du Maire Oumar Guindo, interpellent fortement le chef de l’Etat sur cette situation afin de trouver des solutions idoines pour que ces populations puissent vivre dans un environnement sain.
Alou B HAIDARA