Conséquence de la Crise institutionnelle et sécuritaire : Un sombre bilan pour les compagnies de transport routier

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Depuis le coup de force du 22 mars dernier, notre pays s’enfonce de plus en plus dans le chaos et l’accablement total. Cette situation a provoqué une crise économique qui ne cesse de gagner du terrain. Les  compagnies de transport routier, dont le trafic à beaucoup diminué, en sont une des principales victimes.

 La crise économique a eu un impact catastrophique sur le secteur des transports routiers au Mali. L’enquête, réalisée ces derniers jours auprès des  compagnies de transport de Bamako, montre que la plupart des entreprises de transport ont déjà décidé de réduire la voilure. A noter que près d’un tiers des entreprises interrogées ont d’ores et déjà fait le choix de réduire volontairement leur mobilité, suite à l’augmentation du prix du carburant et la crise sécuritaire qui prévaut actuellement au nord du Mali. A entende le gérant de «Bani Transport», Ousmane Traoré, cette crise n’a aucunement épargné les compagnies de transport routier. Selon lui : «Depuis le coup de force du 22 mars dernier, jusqu’à nos jours, le trafic routier a chuté de 70%, surtout sur le tronçon Bamako-Gao. Avant les évènements, les cars partaient tous les jours (7 jours/7) à Gao. Face à la crise, nous avons décidé de réduire le nombre de départs, en en faisant un seul chaque 2 jours, dans la mesure où le prix du carburant a aussi connu une augmentation», a déclaré le gérant, avant de préciser que «la compagnie a été obligé de subventionner le prix du carburant afin que nos parents du nord puissent rejoindre leur famille. Ceci étant, le prix du transport Gao-Bamako a légèrement augmenté de 2 000 FCFA».

En plus de l’augmentation du prix du carburant, certains actes posés par les salafistes et même par nos forces de l’ordre, font l’objet de dégradation du trafic routier. En effet, à en croire le directeur commercial de ladite compagnie, Dramane Traoré, cette dégradation s’explique aussi par les actes de racket non seulement de la part des rebelles, mais aussi de la part des forces de l’ordre: la gendarmerie, la police, la douane et les agents des eaux et forêts, qui ont changé la donne du contrôle au niveau des postes. «Pour le tronçon Bamako-Gao, les chauffeurs sont obligés de payer 50 000 FCFA aux rebelles touaregs pour les frais de passage. Aussi, le commandant de brigade de Ménaka, qui a basculé du côté des rebelles, demande 20 000 FCFA pour le droit de passage. Le ridicule dans cette histoire est que nous sommes mieux traités par les rebelles que par nos militaires qui ne cessent de s’enrichir sur le dos des passagers et compagnies de transport, en exigeant 3 000 FCFA pour ceux qui ne sont pas munis de pièce justificative de leur identité. Cela est valable à chaque poste imaginaire, notamment à Kona, Sévaré, San, Bla ….. », a martelé Dramane Traoré, avant d’ajouter que «même la route de Kayes n’est pas épargnée par cet acte de rançonnage venant de la part de nos forces de l’ordre qui sont sensées, avant tout, assurer notre sécurité».

Il convient aussi de signaler que les transporteurs routiers restent optimistes, malgré l’augmentation du prix du carburant et les difficultés rencontrées en cours de voyage.

Ibrahim Mohamed GUEYE

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1 commentaire

  1. Vous qui supportez encore un coup d`état militaires en Afrique a cause de votre intérêts égoïste sinon tout le monde sais bel et bien qu`un coup d`état ne doit jamais se produire quelque soit le motive.

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