Le Conseil malien des chargeurs amorce une période de campagne électorale. Mais à peine l’Arrêté du ministre de l’Equipement et des Transports publié, pour convoquer le collège électoral, le Gouvernement est déjà saisi d’une demande d’instauration d’une Transition, alors même que la Commission électorale n’est pas encore mise en place.
Au Conseil malien des chargeurs, le mandat du Bureau actuel est arrivé à terme et il faudra donc penser à son renouvellement. Raison pour laquelle le ministre de tutelle, en charge de l’Equipement et des Transports, a publié un Arrêté pour convoquer le collège électoral.
C’est déjà le branle-bas de combat dans les états-majors des différents candidats qui battent campagne en sourdine, notamment par une campagne discrète de proximité afin de trouver la meilleure combinaison possible dans la confection des listes de candidatures.
L’actuel président, Ousmane Babalaye Daou, tient à rempiler pour un troisième mandat, après avoir gardé le suspense jusqu’au bout, ayant refusé de se prononcer sur sa candidature à chaque fois que des prétendants l’interpellaient, pour savoir s’ils pouvaient avoir le champ libre.
Babalaye aura face à lui trois prétendants déclarés et non des moindres. Chacun étant déjà sur le terrain pour se faire rallier le maximum de chargeurs car il faut s’y prendre à temps pour ne pas être devancé par un adversaire. C’est donc une grande opération de démarchage qui est en cours.
Pour le moment, outre Ousmane Daou Babalaye, président sortant, on cite Boureïma Mounkoro, l’Opérateur économique Bakissima Sylla et le Transitaire Baba Traoré. Chacun, de son côté, manœuvre pour confectionner la meilleure liste possible afin de mettre plus de chance de son côté.
Mais l’on se demande si finalement les élections pourront se tenir avant la fin de la Transition au Mali car même si l’Arrêté convoquant le collège électoral est publié, la commission électorale, quant à elle, tarde à se mettre en place. Pendant ce temps, des voix s’élèvent pour demander la suspension du processus électoral afin d’observer une période de Transition.
C’est le cas de Abdoulaye Samaké, opérateur économique s’activant dans l’importation d’intrants agricoles. Ancine vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali et vice-président du Conseil malien des chargeurs, il a déjà écrit au Premier ministre de Transition pour demander la suspension du processus électoral accompagnée de l’instauration d’une Transition.
Le Gouvernement répondra-t-il favorablement à sa requête ? Cette situation est d’autant plus intéressante qu’en 2013, lorsqu’une Transition fut imposée à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, ficelant ainsi le sort de Jeamille Bittar, la Transition fut refusée au Conseil malien des chargeurs où les élections ont pu se tenir. Une politique de deux poids deux mesures qui prouve encore, si besoin en était, que les décisions se prennent parfois selon la tête du client, pardon disons de l’intéressé.
Il ne pouvait donc en être autrement pour Ousmane Babalaye Daou qui, à la différence de Jeamille Bittar, n’était impliqué – pas ouvertement en tout cas- dans le jeu politique pour afficher une quelconque coloration, même si ses relations étroites avec un certain Ibrahim Boubacar Keïta, qui venait de prendre le pouvoir, relève du secret de polichinelle.
Mais pour cette fois, le Mali se trouve dans une situation où la refondation du Mali, ponctuée par des réformes majeures, est à l’ordre du jour. Ne faudrait-il donc pas harmoniser la démarche en attendant la fin du processus de Transition qui est accompagnée par l’opérationnalisation de nouvelles régions dont la participation au Conseil malien des chargeurs ne devrait nullement être occultée. Ne l’oublions pas : le Conseil malien des chargeurs est une chambre consulaire nationale devant regrouper toutes les régions du pays. Faudrait-il prôner l’unité, la réconciliation et la cohésion nationales pour ensuite cautionner l’exclusion ? Là, gît tout l’intérêt de la question.
Amadou Bamba NIANG