Chef de file de la liste de candidature disqualifiée dans des conditions très nébuleuses, le président sortant du Conseil Malien des Chargeurs, Babalaye N’Daou, a décidé de baisser les armes sans être réellement vaincu. Il nous revient, de source bien introduite, en effet, qu’il n’est plus protagoniste du contentieux judiciaire consécutif aux dernières joutes consulaires de renouvellement de l’instance dirigeante de l’institution qu’il dirige depuis de nombreuses années. Notre source indique, en clair, que l’intéressé et l’ensemble de son équipe ont décidé de renoncer à toute action judiciaire et d’abandonner toute prétention à mi-parcours du bras de fer judiciaire engagé contre la dernière décision de la Cour suprême de les débouter au profit de la tendance adverse.
Cette posture courageuse, explique-t-on, s’inspire d’un souci de préserver le devenir de l’organe consulaire et d’éviter la destruction de ses précieux acquis par les vaines et interminables confrontations entre acteurs du secteur. En tant qu’artisan des avancées engrangées, Monsieur N’Daou refuse tout simplement de contribuer à leur démantèlement par une persistance dans les divisions et adversités tendancielles. «Il laisse le combat pour ne pas attiser les divergences et laisser la chance à l’organe consulaire de poursuivre son chemin sans lui».
La prise de hauteur de l’ancien président ouvre ainsi la voie à la plausibilité d’une nouvelle instance dirigeante de l’institution consulaire et de déjouer la tendance à lui imposer une administration provisoire, au détour d’un enlisement de son processus de renouvellement dans les procédures contentieuses. Lesquelles résultent notamment d’une volte-face spectaculaire du Tribunal administratif de Bamako dans le traitement de la plainte de Babalaye N’Daou et compagnons contre les agissements de la commission d’organisation du scrutin. Après avoir arbitré, par jugement numéro 454 du 29 octobre, dans le sens d’une annulation pure et simple du scrutin par l’invalidation de 126 suffrages jugés irréguliers, ladite juridiction s’est en effet littéralement déjugée en accouchant, le 12 novembre dernier, de la décision numéro 493 par laquelle la sentence de la commission électorale est confirmée au profit d’un rejet des contestations et irrégularités soulevées par le camp du président sortant : suffrages exprimés par des électeurs inadmissibles aux urnes ou inéligibles pour non-paiement de leurs cotisations, etc. Les contestations portaient notamment sur 126 inscrits signalés auprès de la commission électorale et reconnus comme irréguliers par le comptable du CMC auprès de qui le versement des cotisations est effectué.
A KEÏTA