Après avoir été surclassé dans les urnes où on décompte final sa liste, notamment la liste B portant son nom n’a obtenu que 10 voix, contre 227 pour la liste adverse, le président sortant du Conseil malien des chargeurs (CMC) cherchait à faire annuler le scrutin par le Tribunal administratif qui l’a malheureusement débouté de cette prétention.
Ousmane Babalaye Daou président du Conseil malien des chargeurs, c’est fini ! La bataille judiciaire qu’il avait engagée pour faire annuler sa défaite par les votes, le lundi 30 octobre 2021, n’a pas tourné en sa faveur puisqu’il a été débouté de cette prétention qui sonnait comme une chance pour lui de voir les cartes électorales rebattues.
Après près de dix-huit ans passés au Conseil malien des chargeurs dont quatorze au poste de président, sa page est désormais tournée dans l’histoire de cette chambre consulaire où les chargeurs, constituées des importateurs, exportateurs et transitaires, ont fait preuve d’une forte mobilisation pour déraciner le baobab dont les racines étaient profondément ancrées dans le sol du CMC.
En assignant la Commission électorale devant le Tribunal administratif, pour demander l’annulation du fichier électoral qu’il jugeait mal fait, Ousmane Babalaye Daou cherchait ainsi, de fait, l’annulation pure et simple du scrutin. Malheureusement, les griefs par lui soulevés ont été battus en brèche par ses tombeurs puisque cela concernait plus de 126 inscrits qui leur sont favorables. Preuves à l’appui, à travers leur avocat-conseil ils ont démontré le non fondement des allégations d’irrégularités soulevées, pour permettre aux juges de trancher.
Il faut signaler que dès le lendemain de la tenue de ces élections consulaires, le ministère en charge des Transports, en tant que tutelle du Conseil malien des chargeurs, a pris la sage décision d’installer une administration provisoire chargée de gérer la période transitoire, c’est-à-dire en attendant que les contentieux électoraux notés à Bamako, Kayes et Ségou soient vidés. A présent, le Tribunal s’étant déjà prononcé pour Bamako et Ségou, ce qui confirme les tendances sorties des urnes, les regards sont à présent tournés vers Ségou où le verdict de la justice ne saurait tarder.
A présent, le chemin est libre pour les candidats de la liste A, élus désormais membres consulaires, de procéder à la mise en place du Bureau national et Bourama Mounkoro est attendu au poste de président, en tant que seul candidat déclaré jusque-là et bénéficiant d’un consensus affirmé. Raison pour laquelle la liste portant son nom était la seule à s’opposer à celle du président sortant, Ousmane Daou Babalaye. Bourama Mounkoro a donc travaillé en conséquence pour préparer et proposer un programme d’activités développé tout au long de la campagne pour l’élection des membres consulaires qui s’est tenue le 30 octobre dernier. La seule voix qui semblait discordante, notamment celle de la liste pilotée par Bakissima Sylla que tout le monde attendait, n’est pas venue, Bakissima et ses souteneurs dont Madjou Simpara ayant choisi de rallier Mounkoro pour faire liste commune.
Il nous revient que c’est par respect à un engagement pris par Madjou Simpara devant Boubacar Tandia, le parrain de Mounkoro dans ces élections du CMC. Il s’agit d’un engagement de soutenir Mounkoro comme candidat du CMC, en contrepartie de la non-candidature de Tandia lors des dernières élections de la CCIM. Ce que Boubacar Tandia a bien voulu respecter. Mais aura-t-il le retour de l’ascendeur ?
En d’autres termes, les engagements de dynamique unitaire autour de Bourama Mounkoro seront-ils respectés jusqu’au bout ? L’histoire en jugera !
Kader Thiam