Symbole de notre fierté, la compagnie Malienne de Navigation, vieille d’un demi-siècle est une chance certaine de désenclavement des régions nord de notre pays.
Mais, à cause de l’ensablement du fleuve Niger et du volume de ses vieux bateaux, elle peine à accomplir sa mission.
Le fleuve Niger traverse notre pays sur plus de 1 700 kms et fait vivre depuis la nuit des temps, la grande majorité des populations maliennes.
Source de vie, offrant à boire et à manger, le Niger constitue également une voie naturelle de désenclavement de plusieurs localités du pays dont les plus isolées comme la région de Tombouctou.
C’est pourquoi, aux premières heures de l’Indépendance du Mali, les autorités s’étaient attelées, dès 1962, à créer une Compagnie Nationale de Navigation, qu’elles ont dotée de gigantesques bateaux comme le Général A. Soumaré, le Bateau Mali, le bateau Liberté et plusieurs remorqueurs et chalands.
Symbole de la Souveraineté Nationale, la Compagnie Malienne de Navigation s’était aussi distinguée pendant plusieurs années comme la société d’Etat la plus rentable parmi toutes les autres. Aujourd’hui, privatisées ou simplement… mortes pour de bon.
Elle aurait, pourtant, (la COMANAV) évolué dans ce sens, mais, face à la dégradation du lit du fleuve et l’ensablement vertigineux de celui-ci, ses vieux bateaux, trop volumineux et trop lourds ne lui permettent guère d’accomplir son historique mission de désenclavement des régions nord du Mali .
Une flotte légère : la seule alternative
En effet, à cause du volume et du poids de ses bateaux, véritables handicaps pour une navigabilité performante sur un fleuve Niger de plus en plus avalé par l’ensablement, la COMANAV peine à accomplir sa mission légendaire de désenclavement du pays.
Face à la situation, c’est la pagaille et l’anarchie qui s’installent sur le fleuve. Faute de code fluvial, n’importe qui devient transporteur fluvial, n’importe quel machin flottant, un moyen de transport.
Cela, au nez et à la barbe de ces « brigades fluviales », attelées à jouer au damier, en attendant de recevoir des pêcheurs, des poissons, lorsqu’ils n’en sont pas eux-mêmes des revendeurs.
Pendant ce temps, une bonne partie de nos populations dont la vie est liée au transport par voie fluviale, sont contraintes d’emprunter ces nombreux pinasses, pirogues et autres « Sotramas » flottants, nés de l’incapacité de la COMANAV à assurer le transport des personnes et des biens dans des délais raisonnables.
Et le drame, c’est que, ces pinasses, pirogues et autres « engins », dépourvus de tout dispositif de sécurité, finissent très souvent leurs voyages, sous les eaux du Djoliba.
Combien sont-ils ces citoyens maliens que le fleuve Niger, en silence, engloutit chaque année ?
A combien peut-on évaluer les biens de braves citoyens, noyés à jamais au fond du Djoliba ?
Aucun chiffre n’est exhaustif.
Quant à l’ensablement du fleuve Niger, cette redoutable catastrophe naturelle qui hypothèque l’avenir de notre pays, (malgré les timides actions de stabilisation des dunes de sable longeant le fleuve Niger sur financement du Fonds Européen de Développement), l’Etat Malien n’y peut rien, car, il faudrait des investissements colossaux pour le combattre.
La seule et unique alternative pour que la Compagnie Malienne de Navigation (COMANAV) (réputée pour garantir la sécurité des biens et des personnes) se relève définitivement et puisse remplir sa mission de désenclavement du pays, c’est l’acquisition d’une flotte légère.
Celle-ci permettra à la Compagnie Nationale, de prolonger sa campagne fluviale (de 5 mois actuellement) à 9, voire 10 mois, de réduire considérablement les risques encourus par nos populations qui n’ont de nos jours, d’autre choix que d’emprunter ces nombreux engins de la mort.
Boubacar Sankaré
Compagnie Malienne de Navigation (COMANAV):Les bateaux reprennent du service
Après 8 mois “d’hibernation” la Compagnie Malienne de Navigation (CAMANAV) entrera en activité le 7 juillet prochain à Mopti, en ouvrant sa campagne de transport fluvial à travers le premier voyage de son bateau courrier le “Tombouctou”.
L’énorme “ville flottante” regagnera la ville de Tombouctou après un voyage de 2 jours, en passant par Akka, Niafunké, Tonka Diré, toutes, des localités fortement enclavées.
Aussi, dans quelques jours, tous les mardis, un des trois bateaux (le Tombouctou, le Kankan Moussa, le Tombouctou), lèvera l’ancre à partir de Koulikoro pour relier Tombouctou, puis Gao, en desservant plus d’une trentaine de localités situées le long du fleuve Niger.
Il faut cependant noter que, depuis plus de 20 ans, jamais une campagne de la Comanav n’aura été ouverte si tardivement. Cela, à cause du niveau des eaux extrêment bas cette année.
La COMANAV est aussi confrontée à l’épineuse question de l’ensablement du fleuve Niger.
Toute chose qui rend la navigation fluviale de plus en plus aléatoire, avec comme corollaire, l’échouement des bateaux.
En effet, chaque année, à cause de la dimension et du poids des bateaux courriers, ceux-ci ne peuvent être exploités que de juillet à novembre, soit 5 mois sur les 12 de l’année.
Et, à partir de décembre, à cause de la décrue, la COMANAV est obligée d’immobiliser ses bateaux, mettant ainsi fin et de manière précoce à sa campagne de transport fluvial.
Cette période de 7 mois d’inactivité de la COMANAV constitue un véritable calvaire pour une grande partie des populations du Nord qui subissent alors une hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité.
Avec une flotte légère, la COMANAV pourrait pourtant, prolonger sa campagne de 5 à 9 mois et jouer un rôle de proue dans le désenclavement des régions Nord du Mali.
C’est pourquoi, depuis plusieurs années, la Compagnie se bat à cet effet, avec sous le coude, des documents dispersés dans différents bureaux.
Mais, faute d’appui et de suivi de l’Etat, rien n’est jusqu’ici résolu.
Pendant ce temps, c’est toute une compagnie qui assure le pain quotidien à plus de 200 employés et des milliers d’autres Maliens, qui se débat dans le coma.
Véritable symbole de la souveraineté nationale, la COMANAV aura pourtant résisté contre vents et vagues, aux dures contraintes économiques qui ont engendré la disparition définitive de la quasi totalité des entreprises étatiques, dans bien de cas, indispensables au développement du Mali.
Cela, la COMANAV le doit à la détermination et au patriotisme d’hommes et de femmes dont les raisons d’être restent intimement liées à l’existence de la Compagnie Nationale de Navigation.
Toutefois, à cause du volume et du poids de ses bateaux, véritables handicaps pour une navigabilité performante sur un fleuve Niger de plus en plus “avalé” par l’ensablement, la COMANAV peine à accomplir sa mission légendaire de désenclavement du pays.
Les hautes autorités maliennes semblent conscientes de la situation, mais elles doivent aller au-delà des constats et des actions ponctuelles.
Boubacar Sankaré
une flotte legere!pour permettre a des bandits de voler encore plus les maigres ressources du pays sinon qui va controler cette “flotte legere”
Comments are closed.