CIRCULATION ROUTIÈRE À BAMAKO: Ces routes qui tuent tous les jours

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Plus que n’importe quelle pandémie ou autre maladie ravageuse, c’est la route qui aujourd’hui fait le plus de victimes dans le District de Bamako. Le constat est visible et saute à l’oeil car partout dans la capitale, nous assistons au quotidien à de nombreux accidents avec leur cortège de morts et de blessés. A quel niveau doit-on situer la responsabilité d’une telle situation?
            “Les nombreux accidents doivent surtout être mis au compte de la fatalité”. Cet argument soutenu par un jeune de la capitale est battu en brèche par un de ses camarades qui pense plutôt que ces situations sont dues seulement à l’incivisme des usagers de la route. Ce dernier croit fermement aussi que la plupart des accidents qui se passent dans la capitale sont dus soit à l’imprudence des conducteurs, soit à l’inobservance des règles de la circulation.
 
Trop pressés
            La plupart des usagers, trop pressés, se lancent dans une course de vitesse qui fait trembler d’effroi les passants et les occupants des abords de la rue. Ils compétissent avec d’autres pour la puissance de leur moteur. Le hic, c’est surtout le laxisme des agents de police pourtant présents à tous les carrefours de la capitale, qui préfèrent rester sur place, guettant un sotrama non en règle parce que tout simplement avec ce conducteur il peut avoir un billet ou quelques pièces de monnaie. Même en cas d’accident, ils sont incapables d’intervenir. Quant à la Protection civile, même quand on l’appelle, elle arrive généralement en retard sur le terrain, et trouve que les victimes d’accidents sont déjà évacuées. Ils avancent toujours comme motif le manque de matériel, notamment l’équipement nécessaire pour une intervention. A ce niveau, les hautes autorités ne veulent pas faire un effort avons-nous l’impression. Car ce problème a été évoqué en maintes occasions par les agents. Et malgré tout la hiérarchie, manifestement, ne fait rien pour doter les hommes du matériel de travail qui, pourtant, a été revendiqué plusieurs fois par le syndicat de ce corps.
 
Les urgences débordées
            Dans les hôpitaux de la capitale, il y a plus de personnes victimes d’accidents de la circulation que de patients de n’importe quelle autre maladie. A l’hôpital Gabriel Touré par exemple, chaque demi-heure, ce service reçoit un accidenté. Les morts aussi, on en compte presque tous les jours. Il y a même débordement et le personnel ne sait pas par ou donner la tête. Véritablement le constat est alarmant. Sur la question, les statistiques donnent des chiffres à vous couper le souffle. Malgré les campagnes de sensibilisation, rien n’a changé jusque-là et le tableau continue toujours à être sombre. Qu’est ce qu’il faut alors pour amener à un changement de comportement? On sait qu’à ce niveau aussi les opinions sont divergentes. Car si pour certains il faut toujours continuer la sensibilisation, pour d’autres cela ne change rien dans la donne: surtout mettre un accent sur les mesures de dissuasion. Pour cela, ceux qui préconisent une telle solution voudraient surtout voir les autorités sanctionner quiconque se livrerait à des comportements qui vont à l’encontre du code de la route. Ceux qui tiennent un tel discours font référence à certains pays où les autorités, pour sanctionner l’incivisme des usagers de la route, procèdent soit à leur arrestation soit à la saisie de l’engin. Si c’est un conducteur de voiture, on confisque son permis de conduire. Mais dans notre pays, depuis les informations sur les documents dont on doit se munir pour conduire même une moto, plus rien. Pourtant, nombreux étaient ceux qui étaient alertés, et qui avaient commencé à prendre des dispositions.
L’application de cette mesure s’impose de nos jours dans la mesure où avec l’invasion de nos marchés par les motos de marque chinoise, tout le monde veut posséder son engin. Et généralement, ces personnes se moquent totalement du code de la route, tout comme la sécurité des usagers de la route semble le dernier souci de ceux qui sont chargés d’y veiller.

Laya DIARRA

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