L’explosion d’un camion citerne, la semaine dernière à Bamako, a provoqué un très grand émoi dans tout le pays. Depuis, les citoyens s’interrogent sur la pertinence des mesures prises pour interdire la circulation, à certaines heures de la journée, des gros porteurs et autres camions citernes. Pour trouver une réponse à cette interrogation légitime, L’Essor a rencontré, lundi, Ousmane Maïga, conseiller technique au ministère des Transports et de la Mobilité urbaine.
Selon le technicien, un arrêté portant réglementation de la circulation et du stationnement des gros porteurs dans le District de Bamako a été adopté, en 2015. Objectif : rendre la circulation plus fluide et surtout minimiser les dégâts que peuvent provoquer ces engins lourds. L’article 8 de ce texte lève, néanmoins, toute équivoque. «Les dispositions prises ne sont pas applicables aux véhicules de transport de passagers et aux camions citernes.»
Cette discrimination en faveur des camions citernes fait suite à des rencontres entre les pétroliers et le gouvernorat, révèle Ousmane Maïga. «Quand nous avons pris les textes sur les gros porteurs, tous les camions lourds étaient concernés, notamment les transports de marchandises, des produits liquides, des matières dangereuses, des produits chimiques, les engrais. Il a été arrêté qu’ils circulent de 23 heures à 6 heures du matin. Mais après négociation, on a ramené à 22 heures», se souvient le conseiller technique.
C’est ainsi qu’après plusieurs échanges avec les pétroliers et le gouvernorat, l’article autorisant la circulation des camions citernes a pu figurer dans l’arrêté. «Donc, l’arrêté existe mais il n’est pas applicable aux citernes. Ce qui fait qu’elles circulent aujourd’hui à Bamako à n’importe quelle heure», argumente-t-il. Alors que la circulation des citernes aux heures de pointe constitue une menace pour les usagers de la route. En témoigne l’incident tragique survenu la semaine dernière, qui a fait des dégâts matériels énormes et des pertes en vies humaines. «Quand on remplit une citerne de carburant, il faut vite la vider et revenir, sinon c’est une bombe », rappelle M. Maïga.
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