Bras de fer Koumaré/transporteurs : la magouille du ministre décriée !

0

Il est utile de préciser tout de suite que les transporteurs avaient décidé mardi dernier d’observer une journée sans transport de passagers et de marchandises sur l’ensemble du territoire national. Et pour cause : la non-satisfaction de leurs points de revendications. Ceux portent, entre autres, sur la violation des différents protocoles d’accords routiers entre le Mali et les différents pays côtiers concernant la répartition du fret en transit ; le non-respect des dispositions réglementaires relatives au transport pour compte propre ; l’utilisation irrationnelle du 3ème pont et de l’impraticabilité des itinéraires y afférents ; la persistance des tracasseries routières en matière de transport urbain, inter-urbain et international.

Le ministre Mamadou Hachim Koumaré est accusé d’entretenir la magouille autour du renouvellement du mandat du bureau sortant du Conseil malien des transporteurs routiers (Cmtr). En effet, ils accusent le ministre Koumaré d’avoir tripatouillé les textes régissant le Cmtr. Il est particulièrement reproché à M. Koumaré la violation des dispositions réglementaires, notamment celles du décret N°359/P-RM fixant les modalités et le fonctionnement du Cmtr.

Il est utile de préciser que depuis 2002, le mandat du bureau du Cmtr était terminé. Mais en raison de la crise que traversait le pays, soutenait-on, il n’était pas possible de procéder à des élections en vue de son renouvellement. Et au lieu de mettre en place une Délégation spéciale comme ce fut le cas à la Chambre de commerce et d’industrie (Ccim) où on a assisté à l’installation d’un Collège transitoire, les autorités ont préféré laisser le président sortant Youssouf Traoré de Bani Transport et ses acolytes se la couler douce pendant trois bonnes années. Toute chose qui a suscité la colère de certains transporteurs.

Par ailleurs, les acteurs du transport contestent l’arrêté N°2015-0206/METD-56 du 2 mars 2015 du ministre, matérialisé par la clôture de la liste électorale à la date du 16 mars 2015. Selon nos sources, cette décision, intervenue malgré le contentieux y afférent et pendante devant les tribunaux, a privé d’élections plusieurs centaines d’acteurs du transport. Et cela, murmure-t-on, au profit du président sortant.

En tout cas, au regard de l’évolution de la situation, les transporteurs sont décidés à mettre à nu les magouilles du ministre Koumaré. Affaire à suivre !

Basile ESSO

 

Malaise dans le transport malien

«Seul le ministre Mamadou Hachim Koumaré est en cause», dixit Moctar Théra

Mécontent contre le processus de renouvellement du Conseil malien des transporteurs routiers, un Collectif des transporteurs du Mali est mis en place. Dirigé par Moctar Théra, ce Collectif entend se battre légalement pour que le ministre respecte les textes en la matière. «Seul le ministre est en cause, car il est assujetti au respect des textes», a-t-il déclaré.

Après la grève qui a été suspendue, le Collectif des transporteurs du Mali a animé une conférence de presse samedi dernier à la Maison de la presse. L’objectif est de faire connaître les raisons du bras de fer qui oppose le ministre des transports au Collectif. Les transporteurs feront remarquer que tout est parti de l’organisation de l’élection de l’Assemblée consulaire. C’est l’interprétation des textes qui créent problème et du coup, le ministre est accusé de jouer hors-jeu.

Pour le Collectif, il y a eu violation de dispositions réglementaires par le ministre, Mamadou Hachim Koumaré, à savoir le décret n°359/P-RM du 08/03/04 fixant les modalités de fonctionnement du Conseil malien des transporteurs routiers (Cmtr). Ce qui a poussé les contestataires à dénoncer même le processus de renouvellement du Conseil. Et même le fait que le Collectif a saisi la justice, mais rien ne semble bouger. Car, le ministre de tutelle a déjà pris un arrêté qui fixe l’organisation de l’élection dont la clôture de la liste électorale était prévue le 16 mars dernier.

Visiblement, le ministre Koumaré a un agenda différent de celui des vrais acteurs des transports. Auparavant, explique le président du Collectif des transporteurs, le ministre avait pris trois arrêtés dans le sens de l’organisation des élections pour renouveler l’Assemblée consulaire. Et il s’est avéré que de graves erreurs existent et montrent à quel point le sujet est mal cerné par le chef du département des transports.

Si sur le plan des textes, il y a des irrégularités, il n’en demeure pas moins que le ministre a comme une sorte deal avec le président sortant du Cmtr, Yousouf Traoré. Ce dernier, malgré que son mandat est arrivé à terme, n’a pas été inquiété et a bénéficié d’un mandat supplémentaire, car il était resté à son poste trois ans de plus. Preuve qu’il est dans les bonnes grâces du département et c’est justement cette complicité qui fait débat dans le milieu des acteurs des transporteurs. Le hic est que même le fait que l’affaire était entre les mains de la section administrative de la Cour suprême, le ministre convoque les élections, comme pour dire qu’il a déjà choisi son camp. Le collectif dira qu’il attaquera cette décision devant les tribunaux.

«C’est la première fois qu’il y a un litige avant les élections, alors que par le passé, c’est après», a expliqué Moctar Théra. «Les choses sont on ne plus claires, si l’Etat ne prend pas ses responsabilités, chacun doit se positionner», a déclaré Malik Diallo, vice-président sortant du Cmtr. En somme, le Collectif reproche au ministre de l’Equipement, du Transport et du Désenclavement d’être incapable de faire sortir un arrêté qui est avant tout la volonté présidentielle. D’où la conviction du Collectif que «seul le ministre est en cause, car il est assujetti au respect des textes». Et, il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, d’autres actions sont en cours afin que la loi soit respectée à la lettre.

Harouna COULIBALY

Commentaires via Facebook :