Titulaire d’un Diplôme supérieur en comptabilité, d’un Master en Ingénierie financière, Contrôle de gestion et Audit, d’un Certificat en Anglais des affaires, d’un Certificat de Communication publique et Plan de communication au SETYM International de Montréal, entre autres formations et participations à des ateliers sur des activités en lien avec le milieu professionnel des chargeurs, Bourama Mounkoro, décrit comme un homme pragmatique, compétent et rigoureux, est engagé à marquer d’une encre indélébile sa modeste contribution à l’édification d’un secteur privé émergent au Mali. D’où sa candidature au poste de président du Conseil malien des chargeurs. Il s’engage à rendre cette chambre consulaire plus dynamique et plus visible. Affable, parce préférant l’action à la parole, il s’exprime rarement dans les médias. Mais votre journal préféré, Aujourd’hui-Mali, a réalisé la prouesse de le tirer de sa réserve naturelle, l’amenant à s’exprimer à cœur ouvert, dans le cadre d’une interview exclusive.
ujourd’hui-Mali : Les élections des membres consulaires du Conseil malien des chargeurs étaient prévues pour le 30 octobre 2021. Qu’est-ce qui s’est passé exactement ?
Bourama Mounkoro: Effectivement, les élections ont bel et bien eu lieu le 30 octobre 2021 comme prévu par le ministère en charge des Transports qui est le ministère de tutelle du Conseil malien des chargeurs (CMC). C’est à travers l’Arrêté n°2021-3323/MTI-SG du 27 août 2021 organisant les élections et fixant le jour ainsi que les heures d’ouverture et de clôture du scrutin des membres de l’Assemblée consulaire du Conseil malien des chargeurs.
Il faut cependant préciser que la fixation de la date des élections est l’aboutissement d’un long processus puisqu’il a fallu procéder à un rapide toilettage du Décret n°99-426 P-RM du 23 septembre 1999, notamment en certaines de ses dispositions dont le mode de scrutin. En effet, il fallait bien préciser qu’il s’agit d’un scrutin de listes et non d’un scrutin uninominal, comme écrit dans le Décret qui a été finalement modifié. Au regard des dispositions prises par l’Arrêté que je viens de citer plus haut, une Commission électorale souveraine, présidée par un magistrat, a été mise en place pour conduire le processus électoral qui a abouti au vote des chargeurs, le samedi 30 octobre 2021.
Et quels enseignements tirez-vous justement de ce vote du 30 octobre 2021 ?
Essentiellement, le désir ardent de changement exprimé par les chargeurs à travers leurs votes car ce fut un raz-de-marée contre le président sortant, qui vient de séjourner pendant au moins 19 ans au Conseil malien des chargeurs, d’abord comme Trésorier pendant quatre ans et ensuite 15 ans pour deux mandats qui devaient durer normalement 10 ans. Je pense que si quelqu’un doutait encore du désamour qui existe entre le président sortant et le monde des chargeurs, les votes du samedi 30 octobre devaient le convaincre et changer son avis. Plus précisément, il se rend compte de la représentativité du changement, incarnée par la liste A qui porte mon nom et qui soutient ma candidature au poste de président du CMC. Le verdict des urnes et sans appel puisque sur 277 votants, sans aucun bulletin nul, le président sortant n’a obtenu que 10 voix. Avec un score de 267 voix en notre faveur, contre seulement 10 voix pour lui, nous pensons bien qu’il n’y a plus de place au doute, notamment en ce qui concerne la mobilisation des chargeurs pour le changement dans la gestion du CMC.
Je profite d’ailleurs de l’occasion pour féliciter et remercier tous les chargeurs. Je veux dire les importateurs, les exportateurs et les transitaires. Ils se sont tous mobilisés pour battre campagne et voter en notre faveur. Nous les rassurons que nous restons fidèles aux engagements contenus dans le projet de programme que nous leur avons soumis, dans un document édité par nos soins. Cependant, nous leur demandons de rester sereins, mais en même temps d’être vigilants jusqu’à la fin complète du processus électoral.
Justement, vous parlez de fin du processus électoral alors qu’une administration provisoire vient d’être installée au CMC ?
C’est vrai qu’il y a eu un recours du président sortant qui cherche à annuler le processus électoral. C’est dans l’ordre normal des choses. Disons que c’est un réflexe de perdant, comme on en voit dans toutes les élections qui se déroulent au Mali. Le recours judiciaire est un droit qu’on ne peut lui dénier, mais nous restons confiants en la justice du Mali, laquelle montre actuellement des signes forts qui font croire que, désormais au Mali, rien ne sera plus comme avant. C’est pour gérer la période transitoire, qui prend fin avec la décision du Tribunal, qu’une administration provisoire a été installée au CMC. Une mesure légale qui ne nous gêne pas outre mesure, puisque prévue par le Décret n°99-426 P-RM du 23 septembre 1999. Je dois vous préciser que je suis connu comme rigoureux, mais légaliste. A ce titre, tant que les décisions émanant des autorités reposent sur des fondements incontestables, je m’y soumets. Mieux, je les soutiens parce que c’est dans la discipline, reposant sur le respect de la Loi, que l’on parviendra à refonder notre pays, le Mali.
C’est pourquoi, à tous mes souteneurs qui commençaient à s’agiter parce que ne comprenant pas le vrai sens de cette administration provisoire, j’ai envoyé un message pour leur demander de rester calmes et sereins. Les résultats des votes du samedi 30 octobre ne souffrent d’aucune équivoque pouvant être utilisée pour faire de l’amalgame, tant ils sont expressifs. Nous rappelons que sur 277 voix exprimées, le président sortant n’en a récolté que 10 et uniquement à la section Importation. Ce qui veut dire que pour les deux autres sections, notamment en Transit et en Exportation, c’est le zéro pointé. Pour en revenir à l’administration provisoire qui a ét installée au CMC, répétons-le, nous n’avons rien contre elle, mais nous suivons avec attention l’évolution de la situation, en espérant que les fruits de notre victoire électorale, matérialisée par le verdict des urnes, nous reviennent très bientôt.
Quand vous dites que les fruits doivent vous revenir, vous faites allusion à quoi exactement ?
Naturellement, nous en appelons à la poursuite du processus électoral pour aller à l’étape consécutive à celle du vote. Il s’agit de l’installation de l’Assemblée consulaire qui regroupe tous les chargeurs inscrits sur les listes de candidature victorieuses dans toutes les régions et dans le district de Bamako. C’est cette Assemblée consulaire qui doit élire en son sein le président et tous les autres membres du Bureau national, selon les postes prévus par les textes en vigueur au CMC. Je dois peut-être préciser qu’en dehors du Bureau national, au niveau de chaque région et dans le district de Bamako doit être installée une Délégation régionale du CMC, avec une configuration prévue par les textes qui régissent la chambre consulaire.
Justement, il se dit qu’il y a aussi des contestations es élections et donc des recours judiciaires dans des régions. Cela ne pourrait-il pas entraver le bon déroulement du processus ?
C’est vrai que, comme à Bamako, il y a des contestations à Kayes et à Ségou. Des contestations portées devant la justice. Je vous disais tantôt que les contestations postélectorales sont dans l’ordre normal des choses et par conséquent, il ne faudrait pas les utiliser pour dramatiser une situation qui ne l’est pas. Si l’on voit le nombre de recours qui envahissent les juridictions compétentes après la tenue d’autres élections dans le pays, l’on ne doit donc pas s’embarrasser de la saisine des tribunaux par des candidats aux élections du CMC. Qu’on laisse la justice faire son travail ! Seulement, pour mieux répondre à votre question, je dois vous préciser que les deux cas de contentieux notés au niveau des régions ne peuvent pas entraver la mise en place du Bureau national puisque la justice aura à trancher pour nous permettre d’avancer. En plus, les membres de la liste victorieuse dans chacune des régions et dans le district de Bamako sont d’office membres de l’Assemblée consulaire. Par contre, le Bureau national n’étant composé que de membres résidant à Bamako, les régions ne sont donc pas concernées pour une quelconque candidature et par conséquent cela ne devrait nullement entraver le processus.
Parlant de candidature, confirmez-vous que vous êtes candidat au poste de président du CMC ?
Je le confirme aujourd’hui plus que jamais ! Dès le départ, j’ai affiché cette ambition et j’ai travaillé pour cela. La preuve, j’ai même proposé aux chargeurs un projet de programme pour rendre le CMC plus visible et plus dynamique. Et au vu de mon expérience, mon parcours, ma disponibilité à servir le Mali, et mon profil, je suis prêt à apporter ce qu’il faut actuellement pour sortir le CMC de la léthargie et en faire un véritable instrument de développement des activités des chargeurs du Mali.
Vous savez, nous vivons désormais dans un monde concurrentiel et le CMC est partie intégrante de l’arsenal national qui permet au Mali de faire face à ce monde concurrentiel et d’en tirer le maximum de profit, au lieu de le subir. Il faut donc se prévaloir d’un certain background pour pouvoir présider aux destinées du CMC afin de l’amener vers les cimes de la performance car, comme nous l’enseignent les sages : “Le meilleur moyen d’échapper à la noyade et de s’accrocher aux cimes”. Nous y croyons et nous nous nous engageons en ce sens.
Réalisé par Amadou Bamba NIANG