Souffrance, souffrance ! Les mots ne sont pas assez forts pour évoquer le mal vivre des étudiants maliens en Chine. Des conditions de leur départ à leur retour en passant par leur séjour (quatre ans pour certains des bénéficiaires des bourses d’études) dans ce lointain pays des grandes contradictions, rien n’est rendu facile.
La racine du mal se trouve bien naturellement chez nous, au sein des fonctionnaires et opérateurs privés chargés de la gestion de la question. Tout est fait pour gruger les étudiants concernés, pour s’emparer de leurs droits à monnayer à leur profit à eux, fonctionnaires du département en charge de l’enseignement supérieur. C’est connu de tous puisque ces bandits à col blanc, sans aucun scrupule, opèrent au grand jour, volent sur les étudiants à l’étranger – particulièrement en Chine – et font nourrir leur famille avec ce gain. Sans se soucier des désagréments qu’ils causent aux autres.
Voici un cas flagrant de la malhonnêteté qui aura empêché un étudiant de rentrer au bercail la semaine dernière. YHS qui se trouve dans une ville située à plus de 1000 kilomètres de Pékin met du temps à ne pas avoir son billet d’avion. Il en était même arrivé à conclure qu’il ne fera plus ce voyage. Puis vint le maudit billet, envoyé par l’agence Azur Voyages au Mali, par voie électronique. Les informations y étaient claires : YHS devrait prendre le vol Ethiopian Airlines ET605 du 24 juillet à 21h30 au départ de Beijing et à destination d’Addis Abéba. Il fit ses valises, avisa ses camarades étudiants se trouvant dans d’autres villes chinoises et ses parents au Mali. Après avoir parcouru des centaines de kilomètres, il débarque à Beijing pour prendre son avion. Déception. Ici, on lui fit remarquer qu’il n’y avait aucun billet en son nom. YHS croyait sortir d’un vilain cauchemar. Il exhiba ses documents, mais c’était pour se heurter à l’incompréhension de la compagnie aérienne Ethiopian qui avait annulé son billet.
Le fait était d’autant dommageable que l’intéressé n’avait rien sur lui. C’est après de longues heures d’errance qu’il rencontra une bonne âme qui lui offrit l’hospitalité, la nourriture afin de lui permettre de regagner sa ville. Jusqu’au moment où nous bouclions cette édition, YHS n’avait pas vu clair dans sa situation. Alors, il reste à Azur Voyages de s’expliquer sur la question et surtout de ne pas donner l’impression d’une agence incapable mais qui aura gagné ce marché par simple affinité. En attendant, YHS doit rentrer au pays. Affaire à suivre.
A.L. GUINDO