En effet, il n’est plus rare, de voir plusieurs clients embarqués dans un même taxi.
Assis entre chauffeurs au rond point de Kalabancoro, entrain de tailler bavette après une journée de dur labeur, Issaka Kanté explique les raisons de la nouvelle donne. « Les clients pour taxi se font de plus en plus rares. Nous, nous avons obligation de recette ; donc tous les moyens sont bons pour faire recette. C’est pourquoi, nous prenons plusieurs clients. »
Cette dernière phrase lâchée, que les autres autour de lui acquiescent de la tête, comme pour dire que, ce qu’il dit est vrai.
Autre lieu même explication. Il est 21 heures. Le car de la compagnie Gana transport en provenance de Dakar se vide de ses voyageurs. Aux aguets les chauffeurs de Taxi. Ils interpellent les clients, proposent des destinations différentes. Des destinations en fonction de leur quartier à eux. « C’est l’heure de la descente pour moi. C’est pourquoi je propose Kalabancoro et Tiébani, car j’habite à Tiébani », explique à la hâte un chauffeur entre deux interpellations.
Au même moment, s’éjecte d’un taxi une Dame visiblement las d’attendre. Enfant au dos, le pagne mal réajusté et le foulard trainant presqu’à terre, elle cherche le chauffeur de son taxi pour rentrer chez elle. « Je viens de descendre du car après 26 heures de trajet. Mon souhait c’est de rejoindre mon domicile au plus tôt. Mon enfant est malade et depuis deux jours nous n’avions pas pris de bain. Le chauffeur avec qui j’ai convenu de lui payer le trajet à 2500Fcfa, a chargé mes valises et depuis bientôt 20 minutes, je ne sais pas où il est passé.» fulmine t-elle.
Au volant d’une…ferraille, qui n’a rien d’un taxi outre son enseigne lumineuse fixée sur laquelle est écrite « taxi », Ibrahima Niasse, ce sénégalais venu faire fortune au Mali, s’est fondu dans le moule.
« C’est vrai qu’à Dakar ou j’ai exercé ce métier avant de venir ici, on ne prend pas plus d’un client dans un taxi. Le taxi est censé transporté un seul client à l’opposé des bus et autres sotrama. D’où leur nom transport en commun pour marquer la différence entre eux et nous. Mais puisque j’ai trouvé que les chauffeurs de taxi maliens s’y adonnent, alors il n’y a pas de raison que je n’en fasse pas autant. Et, d’ailleurs j’avoue que c’est tout bénéfice. »
« Rail da ». Sous un soleil de plomb aux alentours de l’assemblée nationale, les marchands ambulants jouent à cache-cache avec la police municipale. , les jus de fruits, les agrumes, dattes, CD piratés etc… sont étalés à même le sol. Le marché grouille de monde. Les femmes, constituent le gros de ce beau monde. Le désordre est palpable, les voitures rivalisent de klaxons pour se frayer un passage. Le visage englué de sueur, casquette mal vissée sur la tête, cigarette fixée au coin des lèvres, les yeux d’un rouge agressif, Moussa Koné alias « cobra » klaxonne à la démesure. Interrogé sur la nouvelle …concurrence que leur mène les chauffeurs de taxi, il ne décolère pas. « Je ne comprend pas comment un taxi peut se permettre de ramasser (sic) les clients au bord des routes comme nous autres le faisons. J’ai des amis chauffeurs de taxi, il arrive qu’on en parle, ils me disent que c’est parce que les temps sont durs et que les clients se font rares c’est pourquoi ils le font. Mais si tant est qu’ils aiment prendre beaucoup de clients, qu’ils optent pour les sotrama et bus » ironise t-il.
Quand aux clients, chacun y va de sa compréhension. « J’aime pas trop le fait d’être dans un taxi avec quelqu’un d’autre. Quand je consens à payer plus de dix fois la somme qui aurait pu me permettre de prendre une sotrama, c’est pour, en plus d’aller vite être en l’aise. » dit Aminata Sanogo.
Son de cloche différent chez Houley Soumano. Cette sexagénaire pense que, du moment où le taxi l’amène jusque devant chez elle, elle ne voit pas d’inconvénient à ce que le chauffeur prenne un autre client.
Cette pratique qui est à ses débuts, est en passe de s’installer dans les habitudes des Maliens. Si au Mali on s’accommode presque de tout, ce qui n’est pas le cas pour tous. Camerounaise en séjour à Bamako, Antoinette Diabang est catégorique « si je prends un taxi c’est pour moi seul. Si le chauffeur s’avise de prendre un autre client, je descends ».Voilà qui est dit.
Mohamed DAGNOKO
Le taxi au Mali c est le transport en commun.pas de respect pour le client.30 ans de retards pauvre Mali
@polonaise.”Shou ka fo shou ma banbakatow?o yé allah ka latikè yé”(=qu’un mort appelle un autre mort “le defunt”?).Toi ta pologne natale dans l’Europe n’est pas loin du Mali en AOF!Je sais de quoi je parle puisque j’ai visité ce pays bien après l’éclatement de la fédération de Russie… 😉
Sacré Mohamed!Tu as très bien brossé la situation actuelle du transport urbain à Bamako.Eh oui c’est toujours le monde des affaires “Bama-saba” pour ceux qui ne savent pas!
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